Insectes

Apparus il y a 400 millions d'années, les Insectes (Insecta) constituent l’une des classes les plus importantes du règne animal tant par leur nombre que par leur diversité. On en recense à ce jour près d'un million d'espèces, soit près des deux tiers des espèces animales connues. Les insectes sont, après les bactéries, les êtres vivants qui s’adaptent le mieux à leur environnement et à ses modifications. Leur grande diversité biologique et leur potentiel de reproduction élevé les ont conduits à conquérir presque tous les habitats terrestres et d'eau douce, à l'exception des milieux polaires et océaniques. 

Pollinisateurs des plantes à fleurs, prédateurs, herbivores, décomposeurs et recycleurs, source de nourriture pour de très nombreux animaux (poissons, amphibiens, oiseaux, mammifères), les insectes sont des maillons essentiels des réseaux alimentaires dans les écosystèmes terrestres et d'eau douce. Ils jouent un rôle écologique majeur dans les équilibres naturels de la biosphère.

Les insectes ont aussi un rôle essentiel dans la vie des êtres humains. Souvent mal aimés, tantôt indésirables ou nuisibles, tantôt bénéfiques ou utiles, selon les contextes, les insectes ont des impacts majeurs sur l’économie, l’alimentation et la santé. 

En plus de produire du miel, de la soie, d’être une source non négligeable de protéines pour plusieurs populations humaines ou de servir d’organismes modèles à la recherche scientifique, les insectes assurent trois services écosystémiques essentiels à l’agriculture: 

  • la pollinisation indispensable aux productions vivrières et fruitières;
  • le recyclage de la matière organique et la fertilité des sols;
  • le contrôle biologique de certains nuisibles et ravageurs. 

Seulement à peine 1% des espèces d’insectes sont considérées comme nuisibles, mais leurs impacts sur l’économie ou la santé sont considérables. Les insectes peuvent être nuisibles aux humains soit indirectement par les dommages causés aux plantes cultivées, aux récoltes, aux forêts, aux arbres, au bois d’œuvre et aux denrées stockées, soit directement par leurs piqûres ou morsures et par la transmission de maladies parasitaires. Les insectes représentent ainsi le plus important groupe de ravageurs tant par le nombre d'espèces que par les dégâts occasionnés dans les cultures, les récoltes et les forêts. Par ailleurs, ce sont d'importants vecteurs de maladies humaines ou animales (malaria, dengue, filarioses, etc.). D'autres sont des parasites et peuvent causer de l'inconfort ou des problèmes cutanés (démangeaisons) ou encore simplement des commensaux qui prolifèrent dans les habitations.

Les insectes sont aussi d'excellents bioindicateurs, témoins de l'état de notre environnement. De nos jours, ils sont menacés par l'épandage massif des insecticides de synthèse. Leur disparition ou pullulation, selon les cas, sont des signes avant coureurs d'une catastrophe écologique. Selon une étude récente, près de 40% des espèces d’insectes dont de nombreux bénéfiques seraient menacées de disparition au cours des prochaines décennies (Sanchez-Bayo & Wyckhuys, Biological Conservation. 2019). En cause : l’épandage massif des insecticides de synthèse en agriculture, la pollution, l'introduction des espèces exotiques, la destruction de leurs habitats et la raréfaction des plantes à fleurs dans les milieux agricoles. Par ailleurs, les changements climatiques et les monocultures intensives favorisent la recrudescence et la propagation des populations de ravageurs, d’autant que ces derniers sont de plus en plus résistants aux insecticides.

Enfin, par leur biologie, leurs comportements diversifiés, l'organisation sociale et l'intelligence collective de certaines espèces (abeilles, fourmis, termites), leur évolution, leurs relations complexes avec les plantes, et, dans certains cas, leurs facultés à résister aux insecticides, les insectes fascinent aussi bien les chercheurs que les entomologistes amateurs.

Pour en savoir plus :

Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) https://twitter.com/ipbeses/status/1460955883698065409 / UN Biodiversity https://twitter.com/UNBiodiversity/status/1613339983095500803


Morphologie

Les Insectes (Insecta) forment une classe distincte au sein de l'embranchement des Arthropodes. Comme tous les Arthropodes, ce sont des invertébrés au corps segmenté recouvert d'un exosquelette rigide riche en chitine (cuticule) qui les protège entre autres contre la dessication et pourvus de pattes articulées. Les Insectes se démarquent des autres Arthropodes par la présence de trois paires de pattes (Hexapodes) et, généralement, de deux paires d'ailes (au stade adulte).

 

Groupe d'Arthropodes
Principales caractéristiques
Chélicérates (araignées, scorpions, acariens)Corps segmenté en deux parties (céphalothorax et abdomen), quatre paires de pattes, pas d'antennes.
Myriapodes (Mille-pattes)
Plusieurs paires de pattes (rarement plus d'une centaine).
Crustacés (crabes, crevettes, homards, copépodes, cloportes)
Cinq paires de pattes, deux paires d'antennes
Hexapodes (insectes, collemboles)
Corps segmenté en trois parties (tête, thorax et abdomen), trois paires de pattes, une paire d'antennes

                                 

Morphologie typique d'un insecte adulte (ici un criquet)

 Les insectes sont caractérisés par un corps segmenté et articulé, composé de trois parties distinctes :

  • La tête qui porte les organes sensoriels soit deux antennes et deux gros yeux composés (à facettes) ainsi que six pièces buccales externes soit une lèvre supérieure (labre), une paire de mandibules, une paire de maxilles accessoires et une lèvre inférieure (labium) plus ou moins modifiées ou atrophiées et adaptées au régime alimentaire (broyeur, suceur, lécheur, piqueur);
  • Le thorax qui porte les organes de locomotion soit trois paires de pattes articulées et deux paires d'ailes qui peuvent être membraneuses, écailleuses, sclérifiées (élytres) plus ou moins modifiées, réduites ou transformées (par exemple en balanciers), voire absentes chez certaines espèces;
  • L’abdomen qui contient les organes respiratoires (trachées), digestifs, excréteurs et génitaux (dont l'organe de ponte ou ovipositeur à son extrémité).

Organes sensoriels articulés impliqués dans l’orientation, la communication, l’accouplement ou la défense, les antennes sont capables de détecter, selon les espèces, les odeurs, les signaux chimiques (phéromones), les sons, les mouvements, etc. 

Les yeux composés à facettes permettent aux insectes de détecter les mouvements rapides. Par ailleurs, certaines espèces possèdent des yeux simples (ocelles) qui détectent les variations de lumière. Situés sur le dessus de la tête, ils sont habituellement groupés par trois.

 

Classification

Les 1 450 000 espèces d'Insectes recensées à ce jour dans le monde, sont réparties en une trentaine d'ordres selon des critères morphologiques, notamment les ailes, et moléculaires. Les ordres les plus abondants et diversifiés sont les Coléoptères (deux ailes antérieures cornées qui protègent deux ailes postérieures membraneuses), les Diptères (deux ailes postérieures membraneuses et deux ailes antérieures transformées en balanciers), les Hyménoptères (quatre ailes membraneuses) et les Lépidoptères (quatre ailes recouvertes d'écailles).

OrdreNombre d'espèces*
Exemples d'insectes types
Coleoptera350000
coccinelles, hannetons, scarabées
Diptera150000
mouches, moustiques
Hymenoptera125000abeilles, bourdons, guêpes, fourmis
Lepidoptera120000
papillons et chenilles, mites
Hemiptera 102000
aleurodes, cochenilles, pucerons, punaises
Orthoptera22000
criquets, grillons, sauterelles
Trichoptera12000
trichoptères
Blattodea
6600blattes, cafards, termites
Thysanoptera6000thrips
Odonata5900-6500demoiselles, libellules
Psocodea11000psoques, poux
Phasmida
2500-3100
phasmes
Siphonaptera
2500puces
Mantodea
2400mantes
Neuroptera
2000chrysopes, fourmilions
Dermaptera
2000perce-oreilles ou forficules
Ephemeropteraa
2000éphémères ou mannes
Plecoptera
2000
mouches de pierre, perles

 * Nombre d'espèces connues ou estimées

La quasi totalité des insectes sont des Ptérygotes, (Pterygota, du greq, pteron, aile), c’est à dire des insectes normalement ailés à l’état adulte. Toutefois, certains d’entre eux ont perdu leurs ailes au cours de leur l’évolution et sont devenus aptères (sans ailes). C’est le cas, par exemple, des Siphonaptères (les puces), des Phthiraptères (les poux), de certains Hyménoptères (les fourmis ouvrières) ou Hémiptères (la majorité des pucerons, les cochenilles femelles) ou encore de rares Lépidoptères. 

Parmi les Ptérygotes, la plupart sont des Néoptères ou Neoptera qui ont la capacité de plier leurs ailes au repos. On les distingue des Paleoptères ou Paléoptera qui ont l'incapacité de plier leurs ailes. C'est le cas des Odonates et des Ephemeroptères.  

Comme d'autres hexapodes (Hexapoda) apparentés, les collemboles (Collembola), les protoures (Protura) et les diploures (Diplura), de rares insectes sont normalement aptères à l’état adulte. Ces insectes appartiennent à deux ordres, les Archéognathes (Archaeognatha) et les Zygentomes (Zygentoma), par exemple le poisson d’argent ou lépisme argenté. Anciennement, l'ensemble de ces petits hexapodes aptères étaient classés comme des Aptérygotes (Apterygota).


Arbre phylogénétique synthétique des 28 ordres d’Insectes actuels. Crédit: Hervé Jactel; Jean-Luc Imler; Louis Lambrechts; Anna-Bella Failloux; Jean Dominique Lebreton; Yvon Le Maho; Jean-Claude Duplessy; Pascale Cossart; Philippe Grandcolas. Insect decline: immediate action is needed. Comptes Rendus. Biologies, Tome 343 (2020) no. 3, pp. 267-293. doi : 10.5802/crbiol.37. https://comptes-rendus.academie-sciences.fr/biologies/articles/10.5802/crbiol.37/ - CC-BY 4.0


Développement (métamorphose)

Le cycle de vie des insectes est très variable. Il comprend plusieurs phases soit typiquement l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte (ou imago). Le passage de l’œuf à l’adulte implique une série de mues et une métamorphose.

  • Les mues de croissance larvaires permettent aux larves de croître en taille en changeant périodiquement de cuticule.
  • La ou les mues de métamorphose s’accompagnent d’importants changements physiologiques et morphologiques qui permettent aux insectes d’acquérir de nouveaux organes et de passer du stade larvaire au stade adulte (imago). L’adulte est normalement ailé, capable de se reproduire et ne mue pas.

Selon le type de métamorphose, on distingue deux grands types d’insectes :

  • Les holométaboles dont la métamorphose est complète et s’effectue en deux mues, une mue  nymphale qui donne naissance à un stade intermédiaire appelé "nymphe" et une mue imaginale qui donne naissance à l'adulte. Leur cycle de vie comprend quatre phases: œuf, larves, nymphe et adulte.

  • Les hétérométaboles dont la métamorphose est incomplète et progressive. Leur cycle de vie comprend trois phases: œuf, larves ou nymphes et adulte.

Le nombre de mues et de stades larvaires ainsi que la durée de vie larvaire sont différents selon les espèces et peuvent varier en fonction des conditions du milieu. Le nombre de mues est habituellement plus grand chez les hétérométaboles que chez les holométaboles. 

Chez les rares groupes d'insectes primitifs aptères comme les Zygentomes, le développement est amétabole, sans métamorphose. D'autres hexapodes apparentés aux insectes comme les collemboles et les diploures, sont aussi amétaboles.

Plusieurs hormones sont impliquées dans les mues soit l'ecdysone et les ecdystéroïdes, des hormones stéroïdes produites par les glandes prothoraciques, et les hormones juvéniles, des hormones sesquiterpénoïdes qui sont synthétisés dans des glandes proches du cerveau appelés corps allates. Les deux types d’hormones agissent en synergie : les ecdystéroïdes déclenchent les mues tandis les hormones juvéniles maintiennent les caractères larvaires de l’insecte; en d’autres mots, la production d'ecdystéroïdes en l’absence d’hormones juvéniles, induit la métamorphose de la larve en nymphe, puis en adulte. 

À noter que les phytoecdystéroïdes produits par certaines plantes les protègeraient contre les insectes herbivores. Plusieurs analogues synthétiques de l'hormone juvénile et de l'ecdysone sont utilisés comme insecticides (larvicides régulateurs de croissance).

Holométaboles

Les holométaboles sont caractérisés par la présence d’un stade inactif entre la larve et l’adulte: la nymphe. Celle-ci ne se nourrit pas et ne se déplace pas. La nymphe peut être libre (chez la plupart des insectes), recouverte d’un cocon de soie ou d’une livrée de camouflage (chrysalides des Lépidoptères) ou encore de la cuticule du dernier stade larvaire (pupes des Diptères). 

Pupes de la mouche méditerranéenne des fruits, Ceritatis capitata (Tephritidae Diptera). Crédit: Scott Bauer, USDA Agricultural Research Service, Bugwood.org

Très différentes de l’adulte, les larves sont vermiformes ou éruciformes, dépourvues d’ailes et d’antennes (chenilles des Lépidoptères, vers blancs des hannetons et des scarabées, asticots des Diptères, etc.). Elles peuvent être pourvues de 3 paires de pattes thoraciques, de 2 à 8 paires de fausses pattes abdominales munies de crochets ou de ventouses ou encore être apodes ou dépourvues de pattes. Les larves peuvent avoir un mode de vie différent ou identique aux adultes. Chez certaines espèces dîtes hypermétaboles, les larves ont des morphologies ou des modes de vie très différents selon leur stade. 

Larve du scarabée Phyllophaga sp. (Coleoptera: Scarabaeidae) typiquement recourbée en forme de C, appelée "vers blanc". Crédit: Steven Katovich, Bugwood.org

80% des insectes sont holométaboles. Les principaux sont les Coléoptères, les Hyménoptères, les Diptères et les Lépidoptères. Ils forment un groupe monophylétique (qui comprend tous les descendants d’un même ancêtre commun) nommé Homometabola, Endopterygota ou Endoptérygotes. Chez tous ces insectes, les ailes se développent à l’intérieur de la nymphe. 

Chenille (à gauche) et chrysalide (à droite) du Papillon du céleri, Papilio polyxenes, (Papilionidae, Lepidoptera). Crédit: Ansel Oommen, Bugwood.org

➤ Voir le cycle de développement d'un insecte holométabole : Exemple chez la coccinelle (Coleoptera) (Ephytia, Chamont S., INRAE)


Hétérométaboles

Chez les hétérométaboles, il n'y a pas de stade immobile entre la larve et l'adulte. Appelées larves ou nymphes selon les auteurs, les forme immatures (juvéniles) sont semblables à l’adulte, mais n'ont pas d'ailes fonctionnelles, sont de plus petite taille et sont incapables de se reproduire. La métamorphose est progressive. Les ailes se développent à l’extérieur du corps au fur et à mesure des mues, notamment dans les deniers stades qui présentent souvent des bourgeons ou ébauches alaires. La dernière mue, la mue imaginale, donne naissance à un adulte normalement ailé (imago). 

Larve ou nymphe de stade 5 de la sauterelle à pattes rouges, Melanoplus femurrubrum (Orthoptera: Acrididae). La larve est similaire à l'adulte, mais ses ailes sont à l'état d'ébauches seulement. Crédit: Joseph Berger, Bugwood.org

 Certains entomologistes distinguent deux types d'hétérométaboles.

  • Paurométaboles : les larves et l’adulte ont le même mode et milieu de vie. C'est le cas des Hémiptères, des Orthoptères, des Thysanoptères et des Dermaptères.

  • Hémimétaboles : les larves et l’adulte ont des morphologies, des milieux et modes de vie différents. C'est le cas principalement des Éphémères et des Odonates (Libellules) dont les larves sont aquatiques. Appelées "naïdes", ces larves respirent à l'aide de fines branchies abdominales. Le dernier stade larvaire remonte à la surface pour muer afin de permettre à l'adulte d’émerger et de s'envoler. Fait inusité, chez les Éphémères, on distingue une phase supplémentaire appelée "subimago" ou préadulte, mobile, ailé mais sexuellement immature.

Naïade d'éphémère. Crédit: Amada44, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19827281

Libellule (Odonata) et son exuvie, ancienne cuticule, abandonnée lors de la mue imaginale. Crédit: https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=226117

 

Reproduction

Chez les insectes, la reproduction est bisexuée et implique l’accouplement entre un mâle et une femelle. La fécondation est habituellement interne. Chez de nombreuses espèces (fourmis, abeilles, papillons), les femelles émettent dans le milieu ambiant des substances volatiles appelées « phéromones » qui attirent spécifiquement les mâles de la même espèce. Les phéromones agissent à très faibles concentrations et sur de grandes distances. Celles-ci peuvent être utilisées pour piéger des ravageurs en lutte biologique. D'autres espèces échangent des signaux reproductifs en produisant des sons d'appel (criquets, grillons, cigales) ou de la bioluminescence (chez certains Coléoptères comme les lucioles et lampyres) ou encore en effectuant des danses aériennes ou des parades nuptiales. 

Accouplement de piérides du navet, Pieris napi (Pieridae, Lepidoptera). Crédit: André Karwath aka Aka, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=954568

La majorité des insectes femelles sont ovipares et pondent leurs œufs dans le milieu ambiant, sur les plantes ou dans le sol. Certaines d’entre-elles sont ovovivipares et donnent naissance à de jeunes larves par exemple, chez les blattes, les pucerons et les mouches, ou plus rarement vivipares chez certains pucerons. Parmi les ovipares, plusieurs espèces sont munies d’un ovipositeur, un organe de ponte adapté capable de percer l’épiderme de leur hôte et de pondre à l’intérieur des tissus. 

Les œufs sont pondus isolés ou en masse et peuvent être recouverts de substances protectrices. Chez certains insectes, par exemple, les blattes et les mantes, les œufs sont pondus dans une coque protectrice appelée « oothèque ».

Les insectes sont dotés d’un fort potentiel de reproduction et le nombre de générations peut varier de un à plus de dix par année selon les espèces et les conditions environnementales. Lorsque ces dernières deviennent défavorables, par exemple en hiver ou lorsque la nourriture vient à manquer, les insectes peuvent entrer en diapause, une vie au métabolisme ralenti sans croissance suspendue au stade d’œufs, de larves, de nymphes ou d’adultes, selon les espèces. L'hibernation des insectes est très fréquente dans les régions tempérées et froides.

Chez plusieurs espèces, la reproduction peut aussi être asexuée: parthénogenèse. L’ovule de la femelle se développe alors sans qu’il soit fécondé par un spermatozoïde mâle. Plus rapide que la reproduction sexuée, la parthénogenèse est commune chez les abeilles, les pucerons, les aleurodes et les thrips. Facultative ou obligatoire, elle peut alterner avec la reproduction sexuée selon les conditions environnementales ou les saisons. Par exemple, chez les pucerons, la parthénogenèse a lieu l’été et donne naissance à des femelles parthénogénétiques aptères qui assurent la prolifération de l’espèce. Ces pucerons parthénogénétiques sont vivipares et donnent naissance à de jeunes larves. À l’automne, la reproduction sexuée produit des œufs qui entrent en diapause afin de survivre à l’hiver. 


Régime alimentaire

Les insectes ont des régimes alimentaires très variés. Certains comme les blattes, les cafards et les fourmis sont omnivores, opportunistes et s’accommodent de nourritures diverses d’origine végétale, animale ou fongique vivantes ou mortes. La plupart des insectes ont un régime alimentaire plus ou moins spécialisé en consommant exclusivement ou majoritairement soit des végétaux (phytophages), des animaux (zoophages ou carnivores) ou des matières organiques en décomposition (saprophages ou détritivores).

Selon les insectes, le régime alimentaire peut être plus ou moins spécifique; certains insectes s’attaquant à une grande diversité d’espèces différentes ou à être inféodé à un nombre limité d'espèces, voire une espèce.

  • Les polyphages se nourrissent au dépend de très nombreuses espèces différentes (par exemple, le puceron du melon se nourrit sur plus de 700 espèces de plantes de familles botaniques différentes) ou de plusieurs types d’aliments (par exemple, la coccinelle se nourrit de pucerons, d’acariens, de spores de champignons, de nectar et de pollen).

  • Les oligophages ont à leur menu un petit nombre d’espèces différentes, habituellement du même genre ou de la même famille ou de familles proches.

  • Les monophages ont un régime très spécifique en vivant au dépend d’une seule espèce végétale ou animale.

Selon les espèces, les adultes et les larves peuvent avoir le même régime alimentaire ou des régimes différents. Par exemple, les chenilles de papillons qui ont des pièces buccales de type broyeur se nourrissent de feuilles ou de racines tandis que les papillons ont un appareil buccal de type suceur lécheur et aspirent le nectar des fleurs.

Les insectes possèdent un appareil buccal spécialisé adapté à leur régime alimentaire :

  • Les broyeurs sont pourvus de puissante mandibules tranchantes qui leur permettent de découper et broyer des matières organiques solides (feuilles, graines, bois, insectes).

  • Les piqueurs suceurs possèdent des pièces buccales modifiées en stylets perforants, plus ou moins allongés (sous forme de couteaux ou d’aiguilles), capables de percer l’épiderme de leurs hôtes et de sucer les liquides internes, soit les sèves ou les sucs cellulaires (par exemple, les pucerons) soit le sang ou hémolymphe (par exemple, les moustiques et les taons).

  • Les suceurs et les lécheurs sont dotés d’une trompe molle (proboscis) qui aspire les matières liquides externes (nectar, miellats, jus fermentés, aliments solides liquéfiés par la salive).

    • Les lécheurs ont une trompe courte et munie à son extrémité d’une sorte d’éponge qui imbibe les liquides (par exemple, les mouches).
    • Les suceurs ont une longue trompe, enroulée en spirale au repos (la majorité des papillons).

Il existe une très grande variation de formes des pièces buccales. Par exemple, les abeilles ont un appareil buccal broyeur-lécheur qui combine des mandibules pour mâcher du pollen, de la cire ou des matériaux de construction et un proboscis pour lécher le nectar et les miellats.


Phytophages ou herbivores

Selon les estimations des entomologistes, entre 35% et la moitié des insectes sont phytophages. Ceux-ci se nourrissent principalement d’organes végétaux tendres (feuilles, tiges, racines, fleurs, fruits), de graines, de bois, de sève, de nectar ou de pollen, selon les espèces. Plusieurs d’entre eux peuvent devenir ravageurs et causer des dégâts importants aux cultures agricoles, vivrières, horticoles, aux denrées stockées, aux plantes d'intérieur, aux arbres ou aux forêts. Chaque espèce de plante terrestre est ainsi consommée par une ou plusieurs espèces d'insectes phytophages. C'est habituellement au stade larvaire que les phytophages s'alimentent le plus et causent le plus de dommages aux plantes.

Leur régime peut être généraliste ou plus ou moins spécialisé en consommant une seule espèce ou un seul type d’organe ou une grande diversité d'espèces ou d'organes. Selon les organes, tissus ou sucs végétaux consommés, les phytophages ont des comportements alimentaires et des modes de vie très diversifiés. Certaines espèces dîtes ectophytes ou ectophages se nourrissent des organes externes sans pénétrer à l'intérieur des tissus; d'autres espèces, les endophytes ou endophages, vivent et se nourrissent à l'intérieur des organes en consommant les tissus internes comme la moelle des tiges ou le bois.

Note: Comme les mammifères herbivores, la plupart des insectes sont incapables de dégrader par eux-mêmes la cellulose des végétaux et la lignine du bois. Ils entretiennent des relations symbiotiques avec des bactéries, des champignons ou des protozoaires qui facilitent la digestion de la cellulose ou de la lignine, selon le cas.

Broyeurs phyllophages

Les broyeurs phyllophages ou folivores se nourrissent de feuilles, d’aiguilles de conifères ou de bourgeons foliaires. Dans certaines situations, ceux-ci peuvent aussi s'attaquer à d'autres organes comme les tiges, les fleurs ou les racines. Les broyeurs phyllophages comptent de très nombreux ravageurs agricoles ou forestiers qui peuvent causer la défoliation complète de la plante, voire son dépérissement. Les principaux ravageurs phyllophages sont les chenilles de Lépidoptères, les larves de Diptères (tenthrèdes), les adultes et larves de Coléoptères (altises, hannetons, scarabées, doryphores) et d'Orthoptères (criquets). 

  • Ectophytes, les défoliateurs se déplacent librement sur le feuillage et grugent en partie ou en totalité le limbe à l’exception des grosses nervures. Les squeletteuses dévorent le limbe foliaire (tissus mous) à l’exception des nervures, ce qui donne aux feuilles l’apparence d’une fine dentelle ou d’un squelette. 
  • Endophytes, les mineuses creusent des galeries dans le parenchyme foliaire entre les deux épidermes. Elles sont de petite taille et habituellement très spécifiques.
  • D’autres chenilles de Lépidoptères, les lieuses, les tordeuses et les livrées enroulent, plient ou lient les feuilles ou les aiguilles à l’aide de fils de soie afin de se protéger et de se nourrir. 

 
Larves du doryphore Leptinotarsa decemlineata (Coleoptera: Chrysomelidae) consommant les feuilles d'un plant de pomme de terre. Crédit: USDA APHIS PPQ - Oxford, North Carolina , USDA APHIS PPQ, Bugwood.org

Foreurs de tiges 

Endophytes, les foreurs de tige perforent et creusent des galeries dans les tissus non lignifiés des tiges des plantes herbacées, notamment la moelle des tiges des Poacées (graminées). Ils causent souvent des dépérissements de la plante. Plusieurs chenilles de Lépidoptères sont des foreurs de tige qui comptent parmi les plus importants ravageurs de grandes cultures (mais, riz, canne à sucre, etc.).

Chenille de la Pyrale du maïs, Ostrinia nubilalis (Lepidoptera: Crambidae), forant une tige de maïs. Crédit: Clemson University - USDA Cooperative Extension Slide Series , Bugwood.org

Rhizophages

Les insectes rhizophages rongent et dévorent ou percent les racines, les radicelles et les tiges souterraines (rhizomes, bulbes, tubercules), grâce à leur appareil buccal broyeur, ce qui cause habituellement le flétrissement et le dessèchement du feuillage, voire la mort des plantes. Les principaux ravageurs rhizophages sont des larves de Coléoptères (vers blancs des hannetons et scarabées, vers fil de fer des taupins), des larves de Diptères (asticots des sciarides ou mouches des terreaux, de la mouche de la carotte, de la mouche des choux) et des chenilles de Lépidoptères (certains "vers gris" des noctuelles).

Xylophages

Endophytes, les perceurs xylophages percent l’écorce et creusent des galeries dans le bois frais des troncs, branches ou racines des arbres vivants ou morts, voire le bois sec des constructions humaines afin de s’alimenter. Selon les espèces, ils consomment l'écorce, le cambium, l'aubier ou le duramen. Certains comme les scolytes (Coleoptera) cultivent des champignons lignivores dans leurs galeries afin de digérer le bois. 

Larve de l'Agrile du frêne Agrilus planipennis (Coleoptera: Bupestridae) se nourrissant du cambium et du phloème sous l'écorce d'un frêne. Crédit: David Cappaert, Bugwood.org

En plus d’entraver la circulation des sèves et d’affaiblir les arbres, les insectes xylophages peuvent leur transmettre des maladies fongiques. 

Les principaux xylophages sont des Coléoptères (capricornes, charançons, longicornes, scolytes), certaines chenilles de Lépidoptères (sésies), des larves d'Hyménoptères (thnthrèdes, Siricidés) et des Blattoptères (termites). En creusant des galeries dans le bois d’œuvre dont elles se nourrissent, les termites peuvent causer des dégâts importants dans les habitations humaines en bois. 

À noter que les abeilles charpentières et les fourmis charpentières (Hymenoptera) ne consomment pas le bois, mais le forent afin d’y construire leur nid ou rechercher de la nourriture.

Nectarivores et pollinivores

Les nectarivores et les pollinivores sont des floricoles qui vivent au dépens des fleurs.

Les nectarivores consomment le nectar des plantes à fleurs. Produit par des glandes à la base des pièces florales, ce liquide très sucré (suc mielleux) attire de très nombreux insectes (papillons, abeilles, bourdons, syrphes, cécidomyies, etc.) qui en s'alimentant contribuent à la pollinisation des plantes.  Les papillons aspirent le nectar des fleurs grâce à une trompe buccale adaptée de type suceur lécheur. Les abeilles à miel prélèvent le nectar grâce à leur langue et le transforment en miel dans une poche spécial de leur œsophage. Les adultes des Hyménoptères et Diptères parasitoïdes auxiliaires de la lutte biologique (microguêpes trichogrammes, mouches tachinaires) sont aussi d'importants nectarivores et pollinisateurs. De très nombreux insectes zoophages ou omnivores consomment à l'occasion du nectar.  

Les pollinivores consomment le pollen (grain contenant les gamètes mâles) produit par les étamines des fleurs. Les abeilles et les bourdons sont des spécialistes du pollen qu'ils récoltent et transportent sur leurs pattes pour à la fois se nourrir et nourrir leurs larves. Leurs mandibules leur permettent de broyer et de mâcher les grains de pollen. De nombreux autres Hyménoptères, Coléoptères ou Diptères sont pollinivores à l'état adulte; quelques espèces consomment presque exclusivement du pollen. 

Abeille à miel Apis mellifera butinant une fleur. Crédit: David Cappaert, Bugwood.org

À noter que certaines espèces floricoles sont florivores et consomment plus spécifiquement les bourgeons floraux et les fleurs. Plusieurs chenilles florivores de Lépidoptères nuisent ainsi à la vigne, aux arbres fruitiers et forestiers.

Frugivores et granivores

Les frugivores ou carpophages se nourrissent de fruits. Plusieurs larves de Diptères (mouches à fruits), Coléoptères (certains charançons) et chenilles de Lépidoptères (carpocapse) causent d'importants dégâts aux productions fruitières en creusant des galeries dans les fruits. 

Chenille du carpocapse des pommes et des poires, Cydia pomonella, un important ravageur fruitier. Crédit:  Peggy Greb, USAD, Agricultural Research Service

Les granivores consomment principalement des graines. Certaines punaises granivores (Hemiptera) sont des ravageurs qui peuvent causer des dégâts significatifs aux récoltes de céréales et à la production de semences. Plusieurs espèces de charançons (Coleptera) se développent à l’intérieur des grains de céréales stockés (blé, seigle, maïs, riz), et consomment aussi des produits dérivés comme la farine. Grands consommateurs de graines d’adventices, certains carabes granivores (Coleoptera) contribuent à réguler les populations de mauvaises herbes ou adventices. 

Adulte du charançon du blé, Sitophilus granarius, (Curculionidae, Coleoptera) dans des grains de blé stockés. Crédit: Clemson University - USDA Cooperative Extension Slide Series , Bugwood.org

Piqueurs suceurs de sève ou succivores

Ectophytes, les succivores perforent l’épiderme des végétaux (feuilles, tiges, racines, rameaux) et aspirent la sève brute ou élaborée, les sucs cellulaires ou les tissus liquéfiés grâce à un appareil buccal adapté de type piqueur suceur. Les principaux ravageurs suceurs de sève sont des Hémiptères (pucerons, aleurodes, cochenilles, cicadelles, psylles, punaises) et les Thysanoptères (thrips). Certains d’entre eux injectent de la salive qui liquéfie les tissus végétaux afin de les aspirer plus facilement. 

En plus de causer des décolorations et des déformations des organes et d’affaiblir les plantes, les piqueur suceurs de sève peuvent leur transmettre des maladies virales. C'est le cas de plusieurs espèces de pucerons. Par ailleurs, leurs sécrétions sucrées et collantes ou miellats attirent les fourmis et favorisent le développement de champignons saprophytes comme la fumagine. 

Colonie de pucerons (Aphididae, Hemiptera) s'alimentant sur une tige. Crédit: Sanjay ach, Wikipedia

 

Gallicoles ou galligènes

Endophytes, les insectes gallicoles se nourrissent et se développent à l'intérieur des galles, de petites protubérances de tissus végétaux induites par la plante en réaction à la piqûre (prélèvement de sève) ou à la ponte d’œufs. Plusieurs espèces d'insectes galligènes ou cécidogènes induisent la formation de galles (ou cécidies) dans lesquelles leurs larves se développent. Les galles peuvent en outre abriter d'autres espèces gallicoles.

Parmi les espèces galligènes, on trouve des Hémiptères (pucerons à galles, psylles), des Diptères (cécidomyies ou mouches à galles) et des Hyménoptères (cynips ou guêpes gallicoles). Les espèces galligènes sont très spécifiques et le plus souvent inféodées à un seul type d'organe (feuilles, tiges, rameaux, racines ou fleurs). Bien que les dégâts soient souvent mineurs, certaines espèces galligènes peuvent se révéler comme des ravageurs. 

 À noter que des galles peuvent aussi être induites par certains acariens, nématodes ou champignons.  

Section d'une galle "pomme de chêne" abritant une larve de Amphibolips sp. (Hymenoptera: Cynipidae) qui se développe à l'intérieur. Crédit: Jim Baker, North Carolina State University, Bugwood.org


Zoophages ou carnivores

Les insectes zoophages ou carnivores se nourrissent majoritairement ou exclusivement d’animaux. Ce sont surtout des entomophages qui vivent en prédateur ou en parasites aux dépends d’autres insectes ou d’autres petits Arthropodes apparentés (Collemboles, Myriapodes, Acariens) à divers stades de leur développement (adultes, nymphes, larves, œufs). Les oophages se développent exclusivement au dépends des œufs d’insectes ou d’acariens.

En régulant les populations d’insectes phytophages et de ravageurs, les entomophages contribuent au maintien des équilibres naturels et certains sont très utiles comme auxiliaires de la lutte biologique (biopesticides).

Prédateurs

Les prédateurs se déplacement librement, chassent et dévorent leurs proies, principalement des insectes ou des acariens à divers stades de leur développement. Les plus grandes espèces peuvent consommer d'autres animaux, notamment de jeunes alevins, des têtards, des limaces, des escargots voire des lézards ou de petites grenouilles pour les plus gros prédateurs comme les mantes.

Coccinelle dévorant un puceron. Crédit: Scott Bauer, USDA Agricultural Research Service

Parmi les principaux prédateurs, on trouve des Coléoptères (coccinelles, carabes), des Diptères (syrphes, cécidomies), des Neuroptères (chrysopes, hémérobes, fourmilions), des Hyménoptères (guêpes, fourmis tisserandes), les Odonates (libellules) et les Mantoptères (mantes). La plupart sont généralistes et polyphages. Plusieurs guêpes tuent ou paralysent d’autres insectes ou des araignées afin de nourrir leurs larves.

Les prédateurs possèdent diverses adaptations physiologiques et anatomiques (vision, pièces buccales, pattes, camouflage) qui leur permettent de chasser, d’attraper et de dévorer leurs proies. Certaines espèces comme les fourmilions (Neuroptera) creusent des pièges dans le sol pour capturer leurs proies.

Mante chinoise, Tenodera sinensis, (Mantodea: Mantidae) qui s'alimente d'un grillon. Crédit: Luc Viatour, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7766898

Parasitoïdes

Les parasitoïdes sont des parasites particuliers dont les larves se développent aux dépends d’un organisme hôte, presque exclusivement un insecte, qui est tué une fois leur développement achevé. On distingue habituellement les endoparasitoïdes dont les larves endophages se nourrissent de l’intérieur de l’hôte et les exoparasitoïdes dont les larves ectophages (ou exophages) se développent à la surface de leur hôte. 

Œufs d'une microguêpe braconide (Hymenoptera: Braconidae) sur une chenille de Sphinx (Sphingidae, Lepidoptera). Crédit: David Cappaert, Bugwood.org

La plupart des parasitoïdes sont des Hyménoptères (Trichogrammatidae, Ichneumonidae, Braconidae) et des Diptères (Tachinidae). Ils sont habituellement très spécifiques et ne parasitent qu’une seule espèce ou quelques espèces du même genre. Les adultes des espèces parasitoïdes sont habituellement des pollinisateurs. 

Larve d'une microguêpe braconide, Diaretiella rapae (Braconidae, Hymenoptera) se développant à l'intérieur d'une momie cassée de puceron (Aphididae, Hemiptera). Crédit: Whitney Cranshaw, Colorado State University, Bugwood.org

Hématophages

Les hématophages se nourrissent du sang des animaux incluant les humains. Certains percent l’épiderme des animaux et sucent leur sang grâce à un appareil buccal spécialisé de type piqueur suceur (moustiques, punaises triatomes, punaises des lits, poux, puces) tandis que d’autres lacèrent leur épiderme afin de lécher et aspirer leur sang (taons, moucherons phlébotomes). 

Chez la plupart des Diptères hématophages comme les moustiques, seules les femelles adultes sont hématophages. Comme les mâles, elles se nourrissent habituellement de nectar et de jus sucrés, mais ont besoin en plus de certaines protéines présentes dans le sang des animaux et des humains pour former leurs œufs et pondre. 

Les puces et les poux sont des ectoparasites hématophages qui vivent à la surface de leur hôte (mamifères, oiseaux) en se nourrissant exclusivement de leur sang. Certaines puces sédentaires se développent à l'interieur du derme de leur hôte.

En plus de causer des piqûres, parfois douloureuses, ou des démangeaisons cutanées, les insectes hématophages sont d’importants vecteurs potentiels de maladies humaines ou animales telles que la malaria (ou paludisme), la dengue, les filarioses, l'onchocercose (ou cécité des rivières), les leishmanioses, les trypasonomiases, ou diverses infections virales (Chikungunya, Zica, etc.).

Moustique femelle Aedes sp. (Diptera: Culicidae) piquant la peau d'un humain. Crédit: USDA Agriculture Research Service


Saprophages ou détritivores

Près de la moitié des insectes sont des saprophages ou détritivores qui se nourrissent de matières organiques d’origine animale, végétale ou fongique en décomposition, notamment la litière du sol. Ces insectes décomposeurs contribuent au recyclage de la matière organique et des nutriments, aux grands cycles biogéochimiques, à la production d’humus des sols et à leur fertilité. Les Coléoptères et les Diptères comptent un grand nombre de saprophages.

Nécrophages

Les nécrophages se nourrissent de cadavres d’animaux morts. Par exemple, les mouches vertes et bleues ou calliphorides pondent leurs œufs dans les cadavres afin que leurs larves puisse s’y nourrir et s’y développer. Les nécrophores, des coléoptères du genre Necrophorus, enterrent les cadavres de petits oiseaux ou rongeurs afin de nourrir leurs larves. Il est à noter que plusieurs mouches et coléoptères nécrophages servent en médecine légale pour dater les cadavres dans les enquêtes criminelles.

Plusieurs insectes nécrophages (fourmis, mouche, coléoptère) se nourrissant sur le cadavre d'une musaraigne. Crédit: Luis Fernández García - Travail personnel, CC BY-SA 2.5 es, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4197066

Coprophages

Les coprophages se nourrissent d’excréments et matières fécales. Parmi les principaux insectes coprophages, on trouve les bousiers, les mouches et les cafards. Certains d'entre eux s'alimentent spécifiquement des excréments d'animaux herbivores d'élevage comme les vaches et les chevaux. Par exemple, les bousiers (Scarabaeinae) forment des pelotes fécales à partir des bouses de vache ou des crottins de chevreaux afin de les faire rouler et de les transporter et sucent leurs jus tandis que leurs larves consomment les fibres non digérées. Certaines espèces de papillon sont des coprophages complémentaires ou occasionnels.

Bousier Scarabaeus laticollis (Scarabaeinae). Crédit: Thomas Huntke, Wikipédia

Saproxylophages

Les saproxylophages se nourrissent spécifiquement de bois morts et pourrissants, en voie de décomposition par des bactéries ou des champignons lignivores. Par exemple, les termites champignonnistes ingèrent la litière du sol constituée de bois pré-digérés par des champignons lignivores. Les larves du scarabée pique-brune se nourrissent de bois morts ou de vieux troncs d'arbres feuillus sénescents. Les larves du Bostryche typographe creusent des galeries dans le bois des arbres fraichement abattus.

Quelques espèces dites pyrophiles se nourrissent uniquement de bois d'arbres récemment détruits par le feu. C'est le cas des larves de Coléoptères du genre Melanophila. Les organes sensoriels des adultes sont capables de détecter des molécules phénoliques volatiles issues de la combustion incomplète de la lignine et les ondes infrarouges émanant des feux.

En transformant le bois mort en humus, les insectes saproxylophages jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes forestiers. 

Larves du Bostryche typographe, Ips typographus (Curculionidae, Coleoptera), creusant des galeries dans du bois mort. Crédit: Par Tõnu Pani - Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22483217

Humivores

Les insectes humivores consomment l’humus, c'est à dire la couche superficielle du sol créée par la décomposition de la matière organique par les bactéries et les champignons. Par exemple, la majorité des termites ingèrent des grandes quantités d'humus afin d’en extraire les substances humiques azotés et la biomasse microbienne (champignons, bactéries). Les termites humivores jouent un rôle primordial dans la fertilité des sols.

Termites moissoneuses, Hodotermes spp. (Hodotermitidae, Blattodea). Crédit: Whitney Cranshaw, Colorado State University, Bugwood.org


Mycophages ou fongivores

Les mycophages ou fongivores se nourrissent principalement de champignons, de moisissures, de spores ou des carpophores (fructifications), notamment des polypores. C’est le cas de nombreux insectes forestiers terricoles qui vivent dans les sols. 

Plusieurs Coléoptères consomment les moisissures qui infectent les grains et céréales entreposés et sont considérés comme des insectes indésirables ou ravageurs dans les silos à grains. 

Chez les Diptères, les larves des mouches des terreaux (sciarides) peuvent affecter à l'occasion les cultures de champignons sur couche. 

Les fourmis champignonistes cultivent des champignons pour se nourrir. Par exemple, les fourmis coupe-feuille découpent et mâchent des morceaux de feuilles, puis les entreposent dans leur fourmilière pour former un substrat propice à la croissance des champignons dont elles se nourrissent. Ces fourmis peuvent causer des dégâts importants dans les cultures tropicales.

Fourmis champignonistes, Atta mexicana (Formicidae, Hymenoptera), transportant des feuilles qu'elles ont découpées pour cultiver les champignons dont elles se nourrissent. Crédit: Acrocynus - Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3610508

Consommateurs de produits secs 

Plusieurs insectes se nourrissent d’une foule de produits alimentaires secs (farine, pâtes, biscuits, fruits secs, épices, moulées pour animaux), de fibres textiles d'origine animale ou végétale (laine, coton), de produits tégumentaires (plumes, poils, cuirs, peaux, cornes) ou encore de la cire d’abeille. Certains d’entre eux comme les mites ou les teignes peuvent causer des dégâts considérables dans l’industrie agro-alimentaire en s’attaquant aux denrées stockées, mais aussi aux vêtements, aux tapis, aux tapisseries et aux matériaux de rembourrage.


Principaux ordres (fiches signalétiques)

Archeognatha (insectes aptères amétaboles)

Zygomenta (insectes aptères amétaboles)

Pterygota (insectes normalement ailés à l'état adulte)

  • Paleoptera (ailes rigides incapables de se replier en arrière, hemimétaboles):
    • Ephemeroptera, Odonata
  • Neoptera (ailes se repliant en arrière au repos)
    • Paraneoptera ou Acercaria (paurométaboles principalement piqueurs): 
      • Hemiptera, Phtiraptera - Psocoptera, Thysanoptera
    • Polyneoptera (paurométaboles principalement broyeurs): 
      • Blattodea, Dermaptera, Mantodea, Orthoptera
    • Holometabola (holométaboles): 
      • Coleoptera, Diptera, Lepidoptera, Hymenoptera, Trichoptera, Siphonaptera
À noter que les classifications des insectes sont en pleine évolution et peuvent varier selon les auteurs.

Coleoptera - Coléoptères

Nombre d’espèces : plus de 350000

Principales familles : près de 200 familles réparties en quatre sous-ordres Adephaga, Archostemana, Mixophaga et Polyphaga; 90% des Coléoptères appartiennent au sous-ordre Polyphaga dont les principales familles sont Buprestidae (bupestes), Cerambycidae (longigornes, capricornes), Chrysomelidae (chrysomèles, doryphore, criocères), Coccinelidae (coccinelles), Curculionidae (charançons, otiorhynques, scolytes, bostryches), Elateridae (taupins), Lampyridae (lucioles), Lucanidae (lucanes), Scarabaeidae (cétoines, hannetons, scarabées), Staphylinidae (staphylins), Tenebrionidae (ténébrions), etc; Les familles Carabidae (carabes) et Dyticidae (dytiques) appartiennent au sous-ordre Adephaga.

Ailes : deux ailes antérieures cornées (élytres) protégeant deux ailes postérieures membraneuses qui se déploient lors de l'envol. Les élytres forment un véritable bouclier protecteur très résistant. 

Autre caractéristique : corps recouvert d'un exosquelette dur et coriace; prothorax large.

Appareil buccal : broyeur chez les larves et les adultes avec mandibules bien développées sous forme de pinces.

Développement : métamorphose complète (holométabole); larves à tête sclérifiée et à trois paires de pattes thoraciques de forme variable (par exemple, vers blancs des Scarabéidés en forme de C), de 3 à 20 mues selon les espèces, différences marquées entre les stades larvaires chez certaines espèces de staphylins et méloïdés (hypermétabole); nymphe habituellement libre et immobile, pouvant s'abriter dans la terre ou dans de la matière organique chez certaines espèces; hibernation le plus souvent au stade nymplal ou adulte.

Régime alimentaire : très varié selon les espèces, omnivore ou spécialisé. Phytophages consommant des feuilles, des racines, du bois, des fleurs, des fruits, des graines ou du pollen, selon les espèces; saprophages qui se nourrissent de bois morts ou brûlés, de cadavres, de bouses ou autres excréments selon les espèces; environ 20% environ d'espèces zoophages, principalement des prédateurs d'autres arthropodes, de vers de terre, d'escargots ou encore de têtards et de petits alevins pour les Coléoptères aquatiques (larves de dytique).

Importance agronomique et économique : très nombreux ravageurs à l'état adulte ou larvaire pouvant causer des dégâts majeurs aux cultures agricoles et aux denrées stockées (charançons, chrysomèles, doryphore, altises, hannetons, triboliums, ténébrions) ou aux forêts (scolytes, longicornes, agriles, capricornes, charançons); plusieurs vecteurs de maladies importantes, notamment pour les arbres ornementaux ou forestiers (par exemple, la graphiose de l'orme transmise par certains scolytes); plusieurs auxiliaires de la lutte biologique, principalement des prédateurs généralistes (coccinelles, staphylins, carabes), quelques espèces parasitoïdes de Diptères.

Intérêt écologique : maillon essentiel dans les chaînes alimentaires en terme de biodiversité (40% des espèces d'insectes et près de 25% des espèces animales) et de biomasse (source de nourriture pour de nombreux animaux); nombreux décomposeurs et recycleurs de la matière organique (par exemple, les bousiers); pollinisateurs importants en milieux arides; À noter que quelques espèces chez les Staphylinidae vivent sur les côtes océaniques immergées à marée haute.

➤ Pour en savoir plus: Coleoptera (PestInfos) - À venir

Crédit: Bugboy52.40 - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14413030


Diptera - Diptères (mouches et moustiques)

Nombre d’espèces : plus de 150000

Principaux groupes : sous-ordre Brachycera ou Brachycères dont les familles Muscidae (mouches), Drosophiladae (drosophiles), Bombyliidae, Calliphoridae (mouches vertes et bleues), Simuliidae (simulies), Syrphidae (syrphes), Tabanidae (taons), Tachinidae (tachinaires), etc; sous-ordre Nematocera ou Nématocères dont les familles Culicidae (moustiques, anophèles), Cecidomyiidae (cécidomyies), Sciaridae (sciarides), Tipulidae (tipules ou cousins), etc.

Ailes : deux ailes antérieures membraneuses et deux ailes postérieures modifiées en balanciers qui servent à stabiliser leur vol; très rarement aucune.

Autre caractéristique : grosse tête mobile; antennes courtes chez les Brachycères, longues et effilées ou plumeuses chez les Nématocères.

Appareil buccal : suceur lécheur (courte trompe molle) ou suceur piqueur chez l'adulte; broyeur chez les larves.

Développement : métamorphose complète (holométabole); larves vermiformes apodes sans tête différenciée chez les Brachycères (asticots) ou bien différenciée chez les Nématocères; larves aquatiques ou semi-aquatiques chez de nombreux Nématocères; nymphe habituellement recouverte de la cuticule du dernier stade larvaire (pupe).

Régime alimentaire : très varié, saprophage (surtout les larves), phytophage (près de 30% des espèces), hématophage (le plus souvent les femelles qui ont besoin de sang pour pondre), entomophage (espèces prédatrices ou parasitoïdes).

Importance : nombreux pollinisateurs (mouches, syrphes); décomposeurs et recycleurs (mouches et asticots) ayant un rôle important dans la fabrication de l'humus; importants vecteurs de maladies humaines et animales comme la malaria ou la dengue (moustiques, anophèles, simulies, taons); certains auxiliaires de la lutte biologique prédatrices ou parasitoïdes (syrphes, tachinaires); quelques ravageurs agricoles et forestiers (cécidomyes, mineuses); organismes modèles en génétique et biologie moléculaire (drosophile, mouche domestique). 

➤ Pour en savoir plus: Diptera (PestInfos).  

 Crédit: Klegg, Thomas Shahan, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=110416808

Hymenoptera - Hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis)

Nombre d’espèces : au moins 145000

Principaux groupes : sous ordre des Apocrites ou Apocrita divisé en Aculéates ou Aculeata dont les familles Apidae (abeilles), Vespidae (guêpes), Formicidae (fourmis), et en Terebrantes (autrefois appelés "Parasitica") dont les familles Cynipidae (cynips), Ichnmeunodidae (ichneumons) et Trichogrammatidae (trichogrammes); sous-ordre des Symphites ou Symphyta (mouches à scie) dont les super-familles Siricoidea et Tenthredinoidea (tenthrèdes, diprions).

Ailes : 4 ailes membraneuses peu nervurées couplées durant le vol; ailes antérieures plus larges que les ailes postérieures; rarement aucune (fourmis ouvrières aptères). 

Autres caractéristiques : tête mobile; étranglement entre le thorax et l'abdomen ( "taille de guêpe") chez les Apocrites; ovipositeur le plus souvent proéminent, en forme de scie chez les Symphites ou modifié en aiguillon chez les Apocrites afin de pondre leurs œufs dans leur hôtes (tarière) ou de se défendre (dard associé à une glande vénimeuse chez les abeilles et les guêpes).

Appareil buccal : principalement broyeur; broyeur lécheur chez les abeilles adultes, avec des mandibules.

Développement : métamorphose complète (holométabole); larves vermiformes chez les Apocrites ou éruciformes à 3 paires de pattes et à 6 à 8 fausses pattes abdominales ("fausses chenilles") chez les Synphites; nymphe libre ou dans un cocon souterrain ou aérien.

Régime alimentaire : très varié selon les espèces et le stade de développement, omnivore ou très spécialisé; nombreuses larves entomophages prédatrices ou parasitoïdes; plusieurs larves phytophages, xylophages ou gallicoles; adultes majoritairement floricoles, nectarivores ou pollinivores, parfois prédateurs ou omnivores.

Importance : principaux groupes de pollinisateurs des plantes à fleurs (abeilles, bourdons) et d’auxiliaires de la lutte biologique (braconides, trichogrammes, ichneumons); production de miel par les abeilles; abondance et rôles écologiques des fourmis dans la majorité des écosystèmes terrestres (recyclage de la matière organique, dissémination des graines); plusieurs ravageurs agricoles et forestiers majeurs (tenthrèdes, diprions); piqûres ou morsures de certaines espèces de guêpes sociales ou de fourmis pouvant causer des allergies, voire des chocs anaphylactiques chez les humains. 

Autre intérêt : sociabilité des fourmis et de nombreuses espèces d'abeilles et de guêpes qui forment des colonies hiérarchisées.

 ➤ Pour en savoir plus : Hymenoptera (PestInfos) - À venir. 

Crédit: Wikipedia - Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=109271500


Lepidoptera - Lépidoptères (papillons et chenilles)

Nombre d’espèces : au moins 165000

Principaux groupes : 43 super-familles dont Bombycoidea (Bombyx, Spinx), Geometroidea (géomètres), Noctuoidea (noctuelles, vers gris), Papilionoidea (Piérides, Hespéridés, Papillonidés, monarques), Pyraloidea (pyrales), Tortricoidea (tordeuses), etc.

Ailes : 4 ailes membraneuses recouvertes de minuscules écailles plus ou moins colorées*, rarement aucune ou non fonctionnelles.

Développement : métamorphose complète (holométabole); larves éruciformes à 3 paires de pattes thoraciques et à 2 à 5 fausses pattes abdominales (chenilles); nymphe libre ou recouverte d’un cocon de soie ou d'une livrée de camouflage (chrysalide); imago ailé (papillon) à durée de vie habituellement brève; 1 ou 2 générations annuelles**.

Appareil buccal : suceur simple chez les papillons qui possèdent une longue trompe spiralée (poboscis), parfois atrophié chez certaines espèces; broyeur avec glandes labiales séricigènes (qui produisent de la soie) chez les chenilles.

Régime alimentaire : papillons nectarivores; 99% des chenilles phytophages, principalement défoliatrices, rhizophages (certaines pyrales, vers gris), frugivores (capocapse) ou plus rarement xylophages (sésies); certaines espèces consomment des denrées stockées et des fibres textiles (mites et teignes); quelques très rares espèces zoophages.

Importance : très nombreux pollinisateurs (papillons); ravageurs agricoles et forestiers majeurs (chenilles) et quelques ravageurs des denrées stockées et des tissus (teignes et mites); excellents bioindicateurs qui sont menacés par les pesticides, les plantes OGM qui produisent des toxines de Bacillus thuringiensis (Bt), les monocultures, les changements climatiques et la pollution lumineuse.

Notes : *Traditionnellement, dans les anciennes classifications, on distinguait les papillons de jour aux couleurs vives (Rhopalocères: piérides, hespérides, Papillonidés, etc.) et les papillons de nuit aux couleurs ternes (Hétérocères: spinx, noctuelles, pyrales, etc.). La coloration et l'ornementation des ailes peuvent varier selon le sexe, la saison ou l'aire de répartition géographique. **Plusieurs espèces de papillon sont migratrices sur de longues distances (par exemple, le Monarque).

➤ En savoir plus: Lepidoptera (PestInfos) - À venir. 

Papillon glauque Papilio glaucus (Lepidoptera: Papilionidae). Crédit: Herbert A. 'Joe' Pase III, Texas A&M Forest Service, Bugwood.org


Hemiptera - Hémiptères (punaises, pucerons, cigales)

Nombre d’espèces : environ 100000

Principaux groupes : sous-ordre Heteroptera ou Hétéroptères (punaises); sous-ordre Sternorrhyncha dont les super-familles Aleyrodoidea (aleurodes), Aphidoidea (pucerons), Coccoidea (cochenilles), Psylloidea (psylles); sous ordre Auchenorrhyncha (cigales et cicadelles).

Ailes : 4 ailes membraneuses chez les pucerons ailés, les aleurodes, les psylles, les cigales et les cicadelles; 2 ailes chez les cochenilles mâles, aucune chez les pucerons aptères et les cochenilles femelles; 2 ailes antérieures à moitié cornées recouvrant 2 ailes postérieures membraneuses chez les punaises.

Appareil buccal : piqueur suceur

Développement : métamorphose incomplète (hétérométabole); larves ou nymphes libres ayant le même milieu de vie que les adultes (paurométabole); tendances à l'holométabolie chez les aleurodes et les psylles.

Régime alimentaire : surtout phytophage et exclusivement suceur de sève, parfois zoophage, chez certaines punaises prédatrices ou parasites hématophages.

Importance : nombreux et redoutables ravageurs agricoles et vecteurs de phytopathogènes (pucerons, cochenilles, aleurodes), principalement dans les cultures sous serre, quelques auxiliaires de la lutte biologique (punaises prédatrices); plusieurs parasites hématophages dont certains vecteurs de maladies (certaines punaises). 

Particularités: reproduction par parthénogénèse chez les pucerons, grand dimorphisme sexuel chez les cochenilles, production abondante de miellats sucrés et collants chez les pucerons, de substance malodorantes chez certaines punaises, d'écume chez les cercopes; chant des cigales lorsque les températures sont suffisamment élevées. 

 ➤ Pour en savoir plus sur les pucerons: Encyclop'Aphid (INRAE, Université de Rennes1)

Crédit: Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=109367129


Thysanoptera - Thysanoptères (thrips)

Nombre d’espèces : plus de 6000

Ailes : 4 ailes étroites bordées de longs poils ou soies (franges).

Autre caractéristique : minuscules insectes au corps allongé (1 à 3 mm).

Appareil buccal : piqueur suceur en forme de stylets coniques, pièces buccales asymétriques.

Développement : métamorphose incomplète (hétérométabole); larves ou nymphes libres ayant le même milieu de vie que les adultes (paurométabole).

Régime alimentaire : surtout phytophage (90%), phyllophage ou florivore (bourgeons floraux), suceur de sève (ponction causant des stries argentées sur les feuilles), pollinivore et nectarivore, certaines espèces galligènes (formation de galles chez les plantes hôtes); plusieurs espèces fongivores ou saprophages, plus rarement entomophages (prédateur).

Importance agronomique et écologique : nombreux ravageurs agricoles et vecteurs de phytovirus particulièrement dans les cultures sous serre et les plantes d'intérieur; nombreux pollinisateurs très efficaces; quelques espèces prédatrices auxiliaires de la lutte biologique.

➤ Pour en savoir plus sur les thrips ravageurs : Tysanopetra - Ephytia (INRAE)

Thrips des petits fruits, Frankliniella occidentalis (Thysanoptera: Thripidae). Crédit: David Cappaert, Bugwood.org

Odonata - Odonates (libellules, demoiselles)

Nombre d’espèces : près de 5900

Principaux groupes : sous-ordres Anisoptera ou Anisoptères (demoiselles); sous-ordre Zygoptera ou Zygoptères (libellules).

Ailes : 4 grandes ailes membraneuses transparentes, repliées au dessus du corps en position de repos (Paleoptera) chez les Anisoptères ou étendues à l'horizontale chez les Zygoptères.

Autres caractéristiques morphologiques : yeux composés globuleux joints chez les Anisoptères ou séparés chez les Zygoptères; abdomen allongé. 

Développement : métamorphose incomplète (hétérométabole, hémimétabole); larves ou nymphes aquatiques (naïades) munies de branchies, subissant de 9 à 16 mues selon les espèces; imago terrestre.

Appareil buccal : broyeur

Régime alimentaire : zoophage (larves et adultes prédateurs de mouches, moustiques et autres petits insectes voire de petits alevins pour les larves).

Importance écologique : biondicateurs de la qualité des zones humides et milieux aquatiques d'eau douce (étangs, mares, tourbières, rivières); proies de nombreux poissons, amphibiens ou reptiles et de certains oiseaux; régulation naturelle des populations de mouches et moustiques. À noter que les Odonates sont de plus en plus menacés par l'eutrophisation des eaux et l'utilisation intensive des pesticides.

Libellule à quatre taches, Libellula quadrimaculata (Odonata: Libellulidae) Crédit: Mary C Legg, Mary C  Legg, Bugwood.org
Blattodea - Blattoptères (blattes et termites)

Nombre d’espèces : 8500

Principaux groupes : sous-ordre Blattaria (blattes, cafards), anciennement inclus avec les mantes dans l'ordre Dictyoptera, dont les familles Blaberidae (cafards géants), Blattellidae et Blatidae (cafards américains et orientaux); sous-ordre ou ancien ordre Isoptera ou Termitoidea (termites) dont les familles Termitidae, Kalotermitidae et Rhinotermitidae; dans les classifications phylogénétiques, on distingue les trois superfamilles Blattoidea (Blatidae, Termitidae, Kalotermitidae, Rhinotermitidae), Blaberoidea (Blaberidae, Blattellidae) et Corydioidea (cafards des sables).

Ailes : deux ailes antérieures opaques et coriaces (tegmines) et deux ailes membraneuses transparentes en forme d'éventail chez les blattes, parfois réduites, rarement aucune; quatre ailes semblables membraneuses avec peu de nervures chez les termites sexuées, rarement aucune.

Développement : métamorphose incomplète (hétérométabole); larves ou nymphes libres ayant le même de vie que les adultes (paurométabole).

Appareil buccal : broyeur

Régime alimentaire : omnivore et détritivore chez les blattes; xylophage et saproxylophage ou humivore chez les termites (symbiose avec des bactéries ou champignons lignivores qui leur permettent de digérer le bois). 

Importance : plusieurs espèces de blattes indésirables qui prolifèrent dans les habitations, notamment les cuisines, et vectrices de pathogènes (blatte germanique, blatte américaine); termites ravageurs qui causent des dégâts dans les constructions en bois; décomposeurs et recycleurs de la matière organique essentiels dans les cycles biogéochimiques de plusieurs écosystèmes (déserts, savanes, forêts tropicales, etc.).

Particularités : comportement grégaire des blattes; organisation sociale des termites qui forment des colonies complexes et hiérarchisée en castes (ouvriers asexués aptères qui s'occupent des oeufs et du nid, soldats asexués aptères protégeant la colonie, reines et mâles sexués ailés) et peuvent construire des nids en terre de grande taille (termitières) surtout en région tropicale; communication par phéromones chez les termites dont la plupart sont aveugles (ouvriers, soldats). 

Blatte américaine, Periplaneta americana (Blattodea: Blattaria). Crédit: Whitney Cranshaw, Colorado State University, Bugwood.org

Termites adultes sexuées ailés et larves ou nymphes aptères, Incisitermes minor (Isoptera: Kalotermitidae) Crédit: Ansel Oommen, Bugwood.org

Trichoptera - Trichoptères (phryganes ou mannes)

Nombre d’espèces : 12000

Ailes : quatre ailes semblables, soit deux paires d’ailes membraneuses, velues et duveteuses (couvertes d'un duvet de très petits poils), repliées en toit au repos. 

Appareil buccal : broyeur-lécheur chez les larves; peu développé (absence de mandibules) chez les adultes.

Développement : métamorphose complète (holométabole); larves aquatiques vivant dans un fourreau mobile ou fixe, tissant un filet de soie ou libres, selon les espèces; adultes terrestres ressemblant à de frêles petits papillons de nuit.

Régime alimentaire : saprophage, surtout des matières végétales en décomposition.

Importance écologique : source de nourriture pour les poissons et les oiseaux; excellents indicateurs de la qualité des eaux (sensibilité variable à la pollution des eaux); appâts pour les pêcheurs à la truite.

Remarques: proximité phylogénétique avec les Lépidoptères; quelques espèces marines en Australie dont les larves vivent dans les flaques de marée. 

➤Pour en savoir plus sur les Trichoptères : Holzenthal, Ralph W., Roger J. Blahnik, Aysha Prather, and Karl Kjer. 2010. Trichoptera. Caddisflies. http://tolweb.org/Trichoptera/8230/2010.07.20 in The Tree of Life Web Project, http://tolweb.org/

 Trichoptère adulte Parachiona picicornis (Trichoptera: Limnephilidae) emmergeant de sa nymphe aquatique. Crédit: James Lindsey at Ecology of Commanster, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1682032
Orthoptera - Orthoptères (criquets, grillons et sauterelles)

Nombre d’espèces : plus de 20000

Principaux groupes : sous-ordre Ensifera ou Ensifères (grillons, sauterelles, courtillères); sous-ordre Caelifera ou Caelifères (criquets) dont la famille Acrididae.

Ailes : quatre ailes droites différentes, soit deux ailes antérieures coriaces (élytres) recouvrant deux ailes postérieures membraneuses pliées en éventail au repos; réduites ou aucune chez certaines espèces.

Autres caractéristiques : deux grandes pattes postérieures leur permettant de sauter; paire d’antennes longues et fines chez les Ensifères (sauterelles et grillons), courtes chez les Caelifères; stridulation (son modulé) produit par le frottement des élytres chez les grillons et sauterelles mâles pour attirer les femelles; camouflage chez certaines sauterelles qui ressemblent à une feuille.

Appareil buccal : broyeur typique (larves et adultes).

Développement : métamorphose incomplète (hétérométabole); larves ou nymphes libres ayant le même milieu et mode de vie que les adultes (paurométabole); de 5 à 10 stades larvaires; modifications morphologiques et physiologiques associées au comportement grégaire ou solitaire chez les criquets, très marquées chez les locustes, mineures chez les sautériaux. Les phases solitaire ou grégaire sont liées à la densité de population des criquets et aux conditions environnementales.

Régime alimentaire : surtout phytophage chez les Ensifères avec quelques espèces zoophages prédatrices ou omnivores (courtillères); presque exclusivement phytophage chez les Caelifères (criquets).

Importance agronomique et économique : plusieurs ravageurs majeurs chez les criquets grégaires (criquet pélerin, criquet migrateur) dont les essaims de grande taille peuvent causer des défoliations massives et dévastatrices des récoltes en Afrique ou en Asie et menacer la sécurité alimentaire des populations humaines.

➤ Pour en savoir plus: Les criquets ravageurs (Cirad); L'observatoire acridien (FAO);

Criquet pélerin Locusta migratoria (Orthoptera: Acrididae). Crédit: Jonathan Hornung - Tiermotive, CC BY-SA 2.0 de, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=268838

Sauterelle Microcentrum rhombifolium (Orthoptera: Tettigoniidae). Crédit: Joseph Berger, Bugwood.org 

Neuroptera - Neuroptères ou Névroptères (chrysopes, fourmilions)

Nombre d’espèces : 4600

Principaux groupes : plusieurs familles dont Myrmeleontidae (fourmilions), Chrysopidae (chrysopes), Hemerobiidae (hémérobes).

Ailes : 4 ailes semblables, membraneuses très nervurées et longues.

Autre caractéristique : organe sensitif à la base des ailes capable de détecter les sons, voire les ultrasons des chauves-souris chez certaines espèces; yeux dorés chez de nombreuses espèces de Chrysopes. 

Développement : métamorphose complète (holométabole); larves munies de yeux simples, de 3 paires de pattes et de fortes mandibules; nymphe libre.

Appareil buccal : broyeur

Régime alimentaire : adulte nectarivore et pollinivore ou entomophage selon les espèces; larves entomophages voraces grandes prédatrices d'autres insectes (pucerons, oeufs, chenilles, mouches, fourmis). Certaines larves de fourmilions creusent des pièges en entonnoir pour capturer des proies comme des fourmis.

Importance agronomique : plusieurs auxiliaires de la lutte biologique efficaces, notamment pour lutter contre les pucerons. Les larves de certaines chrysopes sont très utilisées en agriculture biologique.

Chrysope adulte. Crédit: Alvesgaspar - Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=40939372

Phasmida - Phasmes

Nombre d’espèces : plus de 3000

Ailes : aucune ou plus rarement 4 ailes étroites très courtes pliées en éventail.

Autres caractéristiques : corps cylindrique ou aplati dont la forme et la couleur imite à la perfection leur environnement (feuille verte ou morte, brindille, ronce ou lichen selon les espèces) afin de se protéger des prédateurs; antennes longues et effilées; pattes marcheuses le plus souvent longues et grêles.

Développement : métamorphose incomplète (hétérométabole); larves ou nymphes libres ayant le même de milieu de vie que les adultes; ponte régulière d'œuf individuel tout au long de la vie adulte; capacité de parthénogenèse chez certaines espèces. 

Appareil buccal : broyeur

Régime alimentaire : exclusivement phytophage.

Importance écologique et éducative : source de nourriture pour de nombreux oiseaux et mammifères; insectes modèles faciles à élever en milieu scolaire, terrariophilie; aucun nuisibles. 

Particularités: capacité élevée de camouflage; distribution surtout dans les régions tropicales et subtropicales.

Phasme-bâton Diapheromera femorata (Phasmida: Phasmatidae) Crédit: David Cappaert, Bugwood.org

Ephemeroptera - Éphémèroptères (Éphémères)

Nombre d’espèces : environ 2000

Ailes : 4 ailes rigides, nervurées et transparentes, relevées à la verticale au repos. Les Éphémères sont des Paléoptères dont les ailes ne peuvent pas se plier en arrière au repos.

Autre caractéristique morphologique : 2 ou 3 filaments articulés prolongeant l'abdomen.

Développement : métamorphose incomplète (hétérométabole, hémimétabole); larves ou nymphes aquatiques (naïades), nageuses, fouisseuses ou rampantes selon les espèces; stade pré-adulte ailé et immature (subimago); adulte terrestre qui ne vit que très brièvement le temps de la reproduction (quelques heures seulement) d'où leur nom d'éphémères.   

Appareil buccal : atrophié chez l'adulte qui est incapable de se nourrir, broyeur chez la larve.

Régime alimentaire : larves phytophages ou saprophages se nourrissant de phytoplancton, d'algues et de débris végétaux.

Importance écologique : source de nourriture pour les amphibiens, les poissons, les oiseaux et les chauve-souris; excellents bioindicateurs de la qualité des eaux (eaux oxygénées et non polluées nécessaires). À noter que leurs populations sont en nette régression à cause de la pollution des eaux et de la pollution lumineuse; parfois considérés comme nuisibles en période de reproduction (émergence de masses parfois spectaculaires d'adultes et de subimagos qui peuvent nuire à la visibilité routière ou aux systèmes de climatisation). 

Callibaetis spp. (Ephemoreptora: Baetidae). Crédit: David Cappaert, Bugwood.org 

Dermaptera - Dermaptères (perce-oreilles, forficules)

Nombre d’espèces : environ 1900

Principales familles : Labiduridae, Forficulidae, Labiidae, Anisolabididae, etc.

Ailes : 4 ailes, 2 ailes postérieures membraneuses très fines repliées au repos sous deux courtes élytres très sclérifiées.

Autres caractéristiques: corps allongé et aplati dont l’extrémité de l’abdomen sclérifié porte une pince ou crochet (cerque).

Développement : métamorphose incomplète (hétérométabole, paurométabole).

Appareil buccal : broyeur

Régime alimentaire : omnivore polyphage, principalement zoophage (prédateur de pucerons, chenilles, acariens), phytophage (fleurs, fruits murs, etc.).

Particularités : insectes nocturnes et lucifuges qui fuient la lumière et s’abritent sous l’écorce du bois mort ou sous les pots de fleurs, dans les crevasses du sol, les fissures des murs, le creux des fleurs ou les tiges creuses. Ils affectionnent particulièrement les milieux humides. Les dermaptères sont parmi les rares insectes qui protègent leurs œufs jusqu’à leur éclosion.

Intérêt : importants prédateurs auxiliaires de la lutte biologique et régulateurs naturels des populations de nombreux insectes et acariens ravageurs; pollinisateurs nocturnes; ravageurs occasionnels en consommant des fleurs, des fruits murs, des légumes et des plantules, notamment dans les cultures sous serre (dégâts secondaires) en Amérique du Nord oú ils ont été introduits. 

Forficula auricularia (Dermaptera: Forficulidae). Crédit: Joseph Berger, Bugwood.org

Siphonaptera - Siphonaptères (puces)

Nombre d’espèces : 2000 à 2500

Principaux groupes :

Ailes : aucune. 

Autres caractéristiques : petits insectes aptères de 2 à 6 mm de long au corps applati latéralement et adapté au saut, notamment chez les puces de l'homme et des petits mamifères qui se déplacent sur leur hôte, voire passent sur un autre hôte. À noter que les puces des oiseaux vivent dans les nids et déplacent uniquement sur l'hôte pour le repas; yeux simples et antennes courtes.

Développement : métamorphose complète (holométabole); larves apodes non parasitaires (3 stades); nymphe formant un cocon de soie dans lequel l'adulte emmerge et peut rester à l'abris en diapause pendant quelques mois si les conditions sont défavorables.

Appareil buccal : broyeur chez les larves; piqueur-suceur adapté pour percer les vaisseaux sanguins chez l'adulte; pièces buccales adaptées pour s'accrocher à l'hôte chez certaines puces sédentaires.

Régime alimentaire : adulte hématophage obligatoire (ectoparasite des mamifères, dont les humains, les rongeurs, les chats, les chiens, les chauves-souris, les marsupiaux, etc. et des oiseaux selon les espèces), pouvant toutefois jeûner pendant plusieurs mois selon les conditions; larves détritivores se nourissant de divers débris organiques (exuvies de larves, excréments des adultes, etc.).

Importance médicale et vétérinaire : piqûres de puce pouvant causer des démangeaisons, des lésions (prurit) ou des hypersensibilités voire des surinfections chez les humains, des dermites et de l'eczéma chez les chats, les chiens et les rongeurs; certaines espèces vectrices de maladies notamment la peste (bacille Yersina pestis) et le typhus chez les humains ou d'autres infections bactériennes chez les chats et les rongeurs; responsables de plusieurs épidémies. 

Puce de l'homme Pulex irritans (Siphonoptera: Pulicidae). Crédit: Pest and Diseases Image Library , Bugwood.org

Mecopetra - Mécoptères (Panorpes ou mouches-scorpions)

Nombre d’espèces : environ 600

Principales familles : Bittacidae, Boreidae, Panorpidae (panorpes).

Ailes : quatre ailes membraneuses semblables ou aucune selon les espèces. 

Autres caractéristiques : tête allongée vers le bas formant une trompe ou rostre; abdomen recourbé vers le haut chez les panorpes, se terminant par un bulbe et une pince semblable à la queue d'un scorpion chez le mâle d'où leur nom de « mouches-scorpions ».

Appareil buccal : broyeur (proboscis en forme de rostre).

Développement : métamorphose complète (holométabole); larves éruciformes avec pattes ressemblant à de petites chenilles ou à des larves de scarabées selon les espèces; fait unique chez les holométaboles, certaines larves possédent des yeux composés.

Régime alimentaire : principalement zoophage très polyphage, saprophage (nécrophage), certains consomment du pollen, du nectar, des pétales, des feuilles et des mousses; Les panorpes se nourissent de petits insectes piégés dans les toiles d'araignées; Les Bittacidae capturent leurs proies grâce à de longues pattes postérieures spécialisées et leur injectent de la salive pour les prédigérer.

Intérêt : aucun nuisible; rôle probable dans la pollinisation de fougères et conifères primitifs pendant la période du Jurassique (Science Advances 2020). 

Panorpe commun mâle Panorpa vulgaris (Mecoptera: Panorpidae). Crédit: Jerzy Strzelecki, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26310552

Plecoptera - Plécoptères (mouches à pierre ou perles)

Nombre d’espèces : près de 4000 (CoL 2022)

Ailes : quatre ailes membraneuses très nervurées presque transparentes, repliées à plat sur le dos au repos  ou atrophiées chez les mâles de certaines espèces.

Autre caractéristique : deux cerques filamenteux à l'extrémité de l'abdomen.

Appareil buccal : broyeur

Développement: métamorphose incomplète (hétérométaboles hémimétaboles); larves aquatiques (naïades) au corps plat, vivant au fond du lit des cours d'eau à fort courant (bien oxygénés); 20 à 30 mues larvaires sur au moins un an; adultes terrestres nocturnes ne vivant que brièvement (1 à 2 semaines) et se posant fréquemment sur les pierres le long des rives; fort dimorphisme sexuel (femmelles 2 fois plus grosses que les mâles).

Régime alimentaire : larves phytophages qui se nourrissent surtout d'algues, devenant saprophages ou prédatrices selon les espèces; adultes phytophages se nourrissant d'algues et de pollens ou ne se nourrissant pas selon les espèces et les saisons.  

Importance écologique : excellents bioindicateurs de la qualité de l'eau (forte sensibilité des larves de Perlidae à la teneur en oxygène dissous). À noter que leurs populations sont en nette régression à cause de la pollution des cours d'eau et à la pollution lumineuse. 


 Mouche de pierre ou perle adulte (Periladae). Crédit: Edward L. Manigault, Clemson University Donated Collection, Bugwood.org

Megaloptera - Mégaloptères

Nombre d’espèces : environ 400 (CoL 2022)

Ailes : 4 grandes ailes très nervurées et repliées en toit ou à plat au repos selon les espèces, peu performantes pour le vol.  

Développement: métamorphose complète (holométabole); larves aquatiques mettant entre 1 à 5 ans pour se développer; nymphe remontant à la surface afin de permettre à l'adulte d'émerger et de s'envoler; adulte terrestre ne vivant que quelques jours ou quelques heures.

Appareil buccal : broyeur avec de fortes mandibules pour capturer les proies chez les larves; mandibules en forme de défenses chez les adultes mâles pour attirer les femelles et les maintenir lors de l'accouplement. 

Régime alimentaire : larves carnivores prédatrices d'autres petits insectes aquatiques, de têtards et de petits crustacés et alevins; adultes qui ne se nourrissent pas.

Importance écologique : bioindicateurs de la qualité de l'eau (forte sensibilité des larves à la pollution); source de nourriture pour les poissons et les oiseaux; appâts pour les pêcheurs (scialidés). 

Note : Les Mégaloptères sont très proches phylogénétiquement des Neuroptères (Neuroptera) au sein desquels ils étaient autrefois classés. 

Corydalus texanus (Megaloptera: Corydalidae). Crédit: Whitney Cranshaw, Colorado State University, Bugwood.org

Psocodea - Psocoptères, Phthiraptères (psoques, poux)

Nombre d’espèces : environ 11100 (CoL 2022)

Principaux groupes : ancien ordre Psocoptera ou Psocoptères (psoques, poux des livres, poux des poussières) dont trois sous-ordres Pscocomorpha (psoques), Troctomorpha et Trogiomorpha; ancien ordre Phthiraptera ou Phthirapères (poux) dont quatre sous-ordres Anoplura (poux humains), Amblycera (poux mâcheurs principalement aviaires), Ischnocera (poux aviaires) et Rhyncophthirina (poux des éléphants).  À noter que dans les anciennes classifications, les Phthiraptères étaient divisés en Anoploures (poux des humains et des mamifères) et Mallophages (poux des oiseaux).

Ailes : ailes repliées en toit sur l’abdomen chez les Psocoptères ailés qui vivent à l'extérieur, certaines espèces aptères rampantes vivant à l'intérieur des habitations (poux des livres ou poux des poussières); aucune aile chez les Phthiraptères (poux ectoparasites).

Autres caractéristiques : grands yeux composés chez les Psocoptères, yeux réduits chez les Phthiraptères; pattes fines et adaptées pour sauter chez les Psocoptères, pattes munies de tarses en forme de crochets qui s'accrochent aux poils ou aux plumes des animaux qu'ils parasitent chez les Phthiraptères. Certains poux aviaires se déplacement librement à la surface de leur hôte.

Appareil buccal : broyeur chez les psoques et les poux aviaires ou piqueur suceur chez les poux humains hématophages.

Développement : métamorphose incomplète (hétérométabole, paurométabole); parthénogénèse chez plusieurs espèces de psoques; À noter que les psoques et poux des livres affectionnent les milieux chauds et humides.

Régime alimentaire : Psocoptères omnivores se nourrisant de levures, de moisissures, de lichens, de mousses, d'insectes, de débris divers (plumes, poils) sous l'écorce des arbres ou les pierres, sur les feuilles des arbres, dans les nids d'oiseaux, mais aussi de papier, de colles, de cuir, de plâtre ou de denrées alimentaires (céréales) dans les habitations; Phthirpatères zoophages exclusivement, ectoparasites de mammifères ou d'oiseaux. 

Importance médicale et vétérinaire : poux suceurs ectoparasites hématophages pouvant provoquer des irritations locales benignes de la peau et être vecteurs de maladies comme le typhus et autres fièvres chez les humains (poux de la tête, poux du pubis) et les mammifères; certains psoques domestiques (poux des livres ou poux des poussières) pouvant causer des contaminations microbiologiques sur les aliments, mais aussi des allergies ou dermatoses chez les humains les plus sensibles.  

Importance économique : infestation de certaines espèces de psoques (poux des livres, poux des poussières) dans les habitations, les bibliothèques, les salles d'archives ou les musées pouvant causer des dommages aux denrées (céréales, féculents), aux boiseries, aux papiers peints, aux livres ou aux collections d'histoire naturelle; certaines espèces ravageurs de denrées stockées dans les silos à grains.

Note: Ne pas confondre avec les cochenilles (Hemiptera) qui sont parfois nommées "poux des plantes".

Psoque adulte Metylophorus novaescotiae (Psocopetra: Psocidae). Crédit: Jessica Louque, Smithers Viscient, Bugwood.org

Pou de tête mâle de l'humain Pediculus humanus capitis (Phthiraptera: Pediculidae). Crédit: Gilles San Martin - originally posted to Flickr as Male human head louse, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11208622

 

Aptérygote

Insectes primitifs aptères n'ayant aucun descendant ailé
Ordres : Archognatha, Zygentoma


Zygentoma - Zygentomes (lépismes)

Nombre d’espèces : 600

Ailes : aucune (aptérygote: insecte primitif n'ayant aucun descendant ailé). 

Autres caractéristiques : corps allongé et légèrement aplati, souvent recouvert de petites écailles;  yeux réduits; abdomen terminé par un filament caudal au centre d'une paire de cerques.

Appareil buccal : broyeur

Développement : absence de métamorphose (amétabole); croissance très lente ponctuée de nombreuses mues.

Régime alimentaire : omnivores ou saprophages se nourrissant de mousses, lichens, moisissures, spores, papier, détritus organiques (poils, exuvies d'acariens), etc., pouvant ne pas se nourrir pendant plusieurs mois.   

Particularités: insectes nocturnes et lucifuges qui vivent principalement dans la litière du sol et les anfractuosités rocheuses des régions tropicales. Certaines espèces vivent dans les fourmilières ou les termitières.

Importance : infestation des habitations par certaines espèces commensales des humains comme le lépisme argenté ou la thermobie domestique, qui peuvent causer des dommages aux livres ou aux vêtements.

Note : Les Zygentomes formaient avec les Archégonates, de petits insectes sauteurs, l'ancien ordre des Thysanoures (Thysanoura) dans l'ancienne classification.  

Poisson d'argent ou lépisme argenté, Lepisma saccharina (Zygentoma: Lepismatidae) Crédit: Clemson University - USDA Cooperative Extension Slide Series , Bugwood.org


 

Ressources externes

BugGuide
https://bugguide.net/

Entomofaune du Québec
http://entomofaune.qc.ca/

Ephytia - HYPP Encyclopédie en protection des plantes - Insecta (INRAE)
http://ephytia.inra.fr/fr/C/11095/Hypp-encyclopedie-en-protection-des-plantes-Insectes-Insecta

Ephytia - Info-Insectes : Les principaux ordres des insectes (INRAE)
http://ephytia.inra.fr/fr/C/7506/Info-Insectes-Principaux-ordres-des-insectes

Espace pour la vie - Insectes et autres arthropodes
https://espacepourlavie.ca/insectes-et-autres-arthropodes

Guide d’identification des insectes du Québec
http://www.lesinsectesduquebec.com/index2.htm

Guide des insectes forestiers exotiques du Canada [PDF]
https://afsq.org/wp-content/uploads/2017/07/Guide-des-insectes-forestiers-exotiques-2006.pdf

Iowa State University Entomology Image Gallery
http://www.ent.iastate.edu/imagegallery/

Insect Images
http://www.insectimages.org/

Insectes des forêts du Canada (Ressources naturelles Canada)
https://aimfc.rncan.gc.ca/fr/insectes


Olivier Peyronnet

Dernière mise à jour : 28 décembre 2022

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