Aucun message portant le libellé Pollution. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Pollution. Afficher tous les messages

samedi 18 décembre 2010

Abeilles et pollinisateurs : enjeux et menaces (Rapport PNUE)

Les indices d'une crise majeure de la biodiversité s'accumulent. On estime ainsi que la Terre perd entre 1 et 10 % de sa biodiversité tous les 10 ans. La destruction des habitats et la déforestation, la pollution, la propagation des espèces invasives et des parasites et la surexploitation des terres agricoles et des océans, qui sont liées aux activité humaines, en sont les principales causes. Les abeilles et les autres insectes pollinisateurs, comme les papillons ou les mouches, n'échappent malheureusement pas à cette crise de la biodiversité. Ces dernières années, plusieurs études ont montré un possible déclin des populations d'abeilles sauvages et domestiquées et des pollinisateurs à l'échelle de la planète, principalement en Amérique du Nord et en Europe.

La pollinisation est essentielle aux sociétés humaines. Beaucoup de plantes à fleurs, fruits et légumes en dépendent. L'Organisation mondiale pour l'agriculture (FAO) estime que près de 71 % des espèces végétales qui assurent 90 % de l'alimentation mondiale sont pollinisées par des insectes, principalement des abeilles. Au cours des 50 dernières années, les productions agricoles qui dépendent de la pollinisation ont été multipliées par 4. De fait, l'agriculture mondiale dépend de plus en plus de la pollinisation.

Dans un récent rapport, des experts du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE - UNEP) dressent le bilan de santé global des populations mondiales d'abeilles. Malgré des preuves de déclin dans plusieurs régions du monde, les experts onusiens hésitent à parler de «crise de la pollinisation» à l'échelle de la planète, car, selon eux, les données recueillies ne sont pas assez concluantes. Par contre, le rapport onusien énumère les nombreuses menaces auxquelles sont exposées les abeilles et les pollinisateurs :
  • Destruction et pollution des habitats conduisant à une diminution de la biodiversité des plantes à fleurs;
  • Épandages aériens d'insecticides et développement des insecticides systémiques (qui diffusent à travers toute la plante) et des semences enrobées qui sont toxiques pour les insectes non ciblés et les pollinisateurs;
  • Commercialisation, sélections, traitements antibiotiques et transports des abeilles domestiques qui amenuisent la santé des ruches;
  • Changements climatiques qui pourraient, entre autres, modifier les relations entre les insectes et les plantes à fleurs. 
Par ailleurs, le rapport onusien invite les gouvernements à prendre en compte ces menaces dans leurs politiques agricoles et à favoriser le développement des pollinisateurs sauvages et indigènes en complément aux colonies d'abeilles domestiques.

Référence :

dimanche 28 octobre 2007

Rapport GEO4 de l'ONU : les problèmes les plus graves de la planète persistent

Le denier bilan chiffré publié par l'ONU sur l'état de santé de la planète confirme le déclin généralisé des principaux écosystèmes de la biosphère et en attribue la cause aux activités humaines. Selon le rapport onusien, le rythme de disparition des espèces s'est considérablement accentué et la planète serait entré dans la "6ème extinction". Outre les grand animaux charismatiques menacés, des milliers d'espèces d'oiseaux, d'amphibiens, de poissons, de plantes, d'insectes, mais aussi de bactéries et de microorganismes divers, dont la plupart sont encore inconnus et sont souvent à la base des chaînes alimentaires, pourraient disparaître au cours des prochaines années.Les introductions d'espèces exotiques constituent un problème croissant et contribuent à la disparition de nombreuses espèces indigènes.

Les grands biomes de la planète, en particulier les forêts tropicales sèches, les savanes, les récifs coralliens et les milieux humides à l'intérieur des terres, ont vu aussi leur surface se réduire radicalement depuis les années 1950. Le changement climatique, bientôt irréversible si la communauté internationale ne réagit pas avec plus de force, devrait accélérer la perte de la biodiversité et la désertification des écosystèmes.

À cause de l'uniformisation des pratiques agricoles et de la destruction des milieux naturels, le stock de gènes des plantes alimentaires et médicinales s'est aussi considérablement réduit au point de menacer l'existence même de l'espèce humaine. Avec les besoins croissants en énergie, l'agriculture intensive est en effet considérée comme une des principales causes de la dégradation de l'état de la planète. Ainsi, de 1990 à aujourd'hui près de 6 milliards de forêts tropicales ont été converties chaque année en pâturages et en cultures agricoles. En Europe, 90 % des terres agricoles souffrent d'excès de phosphates et de nitrates entraînant l'eutrophisation généralisée des cours d'eau et des lacs. En Asie et en Afrique, l'irrigation des cultures est responsable de 60 à 70 % des prélèvements d'eau entraînant de graves crises d'approvisionnement des populations en eau douce.L'appauvrissement des sols en carbone du à leur utilisation intensive est responsable d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Enfin, la demande croissante en biocarburants devrait convertir une partie importante des terres agricoles en monocultures au détriment des plantes alimentaires et de la diversité biologique.

Curieusement le rapport demeure relativement silencieux sur les plantes transgéniques dont l'utilisation est très controversée. En conclusion, les experts onusiens établissent un lien entre la perte des écosystèmes et de la biodiversité et la disparition des cultures et des langues. Ils invitent la communauté internationale à agir rapidement avant qu'il ne soit trop tard et les pays riches à s'engager dans la voie de la décroissance avant que la surconsommation ne détruise tous les services biologiques de la planète.
 
Pour en savoir plus :

mercredi 26 septembre 2007

Les grenouilles victimes indirectes des engrais agricoles

En Amérique du Nord, le nombre de malformations observées chez les amphibiens (membres supplémentaires, manquants ou déformés) est en constante augmentation depuis les années 90. Une récente étude réalisée à l'Université du Colorado à Boulder révèle que l'eutrophisation des lacs et étangs est à l'origine du développement de ces malformations chez les grenouilles.

Les chercheurs américains ont mis en évidence une cascade d'évènements en réponse aux modifications environnementales qui conduisent à l'émergence d'un parasite responsable des malformations. En effet, l'apport de grandes quantités d'engrais azotés et phosphatés par les agriculteurs et les jardiniers nord-américains entraîne une eutrophisation accrue des écosystèmes aquatiques qui stimule la prolifération de cyanobactéries, Ces dernières favorisent à leur tour la présence d'escargots porteurs d'un parasite des grenouilles. L'augmentation de la densité des escargots infectés et du nombre de parasites par escargots conduit finalement à une élévation du taux d'infection chez les amphibiens. Le parasite est un vers trématode, Ribeiroia ondatrae, dont les larves forment des kystes dans les membres des têtards, provoquant de sévères malformations qui peuvent être létales.

D'une façon plus générale, cette étude permet de mieux comprendre la réponse des parasites aux perturbations des écosystèmes. Elle pourrait expliquer le déclin des batraciens dans le monde, mais aussi la prolifération de parasites impliqués dans des maladies humaines comme le choléra, le paludisme, le virus du Nil occidendal (VNO) ou dans la disparition des récifs coralliens. (Source : Sciences et Avenir.com)

Référence :
  • Johnson PT, Chase JM, Dosch KL, Hartson RB, Gross JA, Larson DJ, Sutherland DR, Carpenter SR., 2007. Aquatic eutrophication promotes pathogenic infection in amphibians. Proc Natl Acad Sci U S A. 104(40):15781-6 [PubMed]

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...