jeudi 30 août 2007

Pesticides au Québec : des fruits et légumes contaminés et une consommation en hausse

Des analyses en laboratoire menées par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ)et par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) révèlent que les fruits et légumes cultivés au Québec ne sont pas moins contaminés par des pesticides que ceux importés des pays étrangers et du reste du Canada. En effet, 33 % des 500 échantillons de fruits et légumes (pommes, fraises, framboises, laitue romaine, poivrons verts, tomates et pommes de terre) testés par le MAPAQ en 2004-2005 contenaient des résidus de pesticides agricoles. Au total, 219 produits chimiques différents y ont été détectés, et dans 1,5% des cas, les concentrations étaient supérieures aux normes permises, soit un taux 6 fois plus élevé que dans le reste du Canada.

À titre de comparaison, les analyses effectuées par l'ACIA, avec des "critères sensiblement plus élevés qu'au Québec", n'ont détecté des traces de résidus que dans moins de 10 % des 11000 échantillons de fruits et légumes cultivés au Canada. Par ailleurs, les fruits et légumes importés de plusieurs pays, dont le Brésil, le Chili, le Costa-Rica, les États-Unis, le Guatemala ou la Thaïlande, se sont révélés moins contaminés que ceux cultivés au Québec. Selon le quotidien Le Devoir, "le Québec se compare même, en la matière, à des pays comme le Vietnam et Taiwan". Selon Mohamed Khelifi, professeur au département des sols et de génie agroalimentaire de l'Université Laval, interrogé par Le Devoir, la résistance des parasites aux pesticides est en cause et conduirait les agriculteurs québécois à opter de préférence pour l'action des pesticides, jugée plus efficace et plus rapide qu'une gestion saine des cultures.

Les plus récentes données dévoilées par le Ministère du Développement Durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec (MDDEP) indiquent en effet que les agriculteurs québécois ont légèrement augmenté leur consommation de produits agrochimiques au cours des dernières années. Entre 2002 et 2003, les ventes de pesticides agricoles (3/4 des pesticides vendus au Québec) ont en effet atteint un peu plus de 2700 tonnes, soit une hausse de 2,4% par rapport à l'année précédente, et ce alors même que la surface agricole a diminué de 1,6%. Ainsi, l'indice global de pression environnementale exercée par les pesticides sur les terres agricoles du Québec s'élevaient donc à 1,51 kg d'ingrédients actifs par hectare en 2003 contre 1,45 en 2002.

Malgré les efforts déployés par le gouvernement du Québec pour en réduire l'utilisation, le volume des ventes de pesticides à usage domestique a augmenté de près de 21 % entre 2002 et 2003. La hausse des ventes est particulièrement importante pour les insecticides à usage domestique et pour les herbicides destinés à l'entretien des pelouses et des espaces verts. Si la vente globale de pesticides a augmenté de 5,3 % entre 2002 et 2003, il faut toutefois préciser qu'elle a diminué de 9,3% depuis 1992. (Source : LeDevoir.com)

Pour en savoir plus :

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...