lundi 23 janvier 2006

Un nouveau procédé de défoliation thermique pour lutter contre le syndrome du "coton collant"

L'Aleurode du tabac (Bemisia tabaci) et le Puceron du cotonnier (Aphis gossypii) sont deux hémiptères qui affectent depuis plusieurs années les plantations de coton du Sud-Ouest des États-Unis et sont responsables du syndrome de "coton collant". Leurs sécrétions de miellat sont si abondantes qu'elles rendent difficiles la récolte et le conditionnement mécaniques du coton en bloquant les mécanismes des machines agricoles.
Des chercheurs du Département de l'agriculture des États-Unis (USDA - ARS) et de l'université d'État du Nouveau Mexique ont mis au point une nouvelle méthode de défoliation thermique pouvant être utilisée un ou deux jours avant la récolte et par tout temps. De l'air chauffé à 193°C par la combustion de propane est propulsé à l'aide d'une machine sur les plants et permet d'éliminer leur feuillage sans altérer la qualité du coton.
Non toxique, ce procédé est compatible avec les règles de l'agriculture biologique. En outre, le propane est une source d'énergie relativement propre dont la combustion émet très peu de gaz à effet de serre et autres polluants atmosphériques. (OP)
Source : OPIE - Épingles 2006
Référence: "Researchers discover dramatic insect control with innovative thermal cotton defoliation technology " (Seedquest, 19 janvier 2006)

jeudi 19 janvier 2006

Des guêpes porteuses d'un virus mortel pour les ravageurs des cultures

Les virus entomopathogènes et les guêpes parasitoïdes sont utilisés depuis plusieurs années en lutte biologique pour contrôler des insectes ravageurs des cultures. Des chercheurs chinois de l'Institut de recherche sur les virus de Wuhan ont eu l'idée de combiner les deux agents de biocontrôle.
Des œufs parasités de ravageurs, dans lesquels des guêpes ont pondu, sont trempés dans une solution contenant un virus mortel pour les ravageurs et inoffensifs pour les guêpes. Après leur éclosion, les guêpes parasites adultes sont contaminées et disséminent le virus d'autant plus aisément que les guêpes visitent plusieurs centaines d’œufs avant d'en choisir un pour pondre.
Les chercheurs ont identifié une vingtaine de virus pouvant être ainsi utilisés pour contrôler autant de ravageurs, principalement des lépidoptères. Selon le directeur des recherches Peng Huiyinles, la nouvelle méthode développée depuis une quinzaine d'année est à la fois moins chère et plus respectueuse de l'environnement. Elle devrait être commercialisée d'ici un ou deux ans.
Source: SciDev "Wasps deliver deadly virus to crop pests"

mardi 17 janvier 2006

Leucémie aigüe, l'incidence des pesticides pendant la grossesse

Selon des chercheurs français de l'INSERM, les femmes qui ont été exposées au cours de leur grossesse à des insecticides domestiques, dont les shampooings anti-poux, ont deux fois plus de risques de mettre au monde des enfants souffrant de leucémie aiguë. Les insecticides domestiques comme les shampoings anti-poux sont habituellement composés de pyréthrinoïdes, d'organochlorés (lindane) ou d’organophosphorés (malathion).
De 1995 à 1999, une vaste étude de cas témoin a été menée auprès de 280 mères d'enfants malades et de 288 mères d'enfants non leucémiques. Bien qu'aucun lien direct entre l'exposition aux insecticides et la leucémie n'ait été établit, les résultats montrent une association statistiquement significative.
Selon Florence Ménégaux, l'auteure de la récente publication, les résultats de cette étude "confirment l'hypothèse selon laquelle divers types d'exposition aux insecticides peuvent constituer des facteurs de risque pour la leucémie aiguë chez l'enfant".
Source : Radio-Canada

Référence: F. Menegaux, A. Baruchel, Y. Bertrand, B. Lescoeur, G. Leverger, B. Nelken, D. Sommelet, D. Hémon, J. Clavel, 2006. Household exposure to pesticides and risk of childhood acute leukaemia. Occupational and Environmental Medicine 2006;63:131-13 [Résumé en anglais]

jeudi 12 janvier 2006

La croissance des surfaces cultivées en OGM s'est ralentie en 2005

Selon les statistiques publiées par l' International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (Isaaa)*, la totalité des surfaces cultivées en OGM dans le monde en 2005 s'élève à 90 millions d'hectares répartis dans 21 pays. Alors qu'elle atteignait 20% en 2004 et 15% en 2003, la croissance des surfaces cultivées en OGM s'est ralentie en 2005 pour atteindre 11% (soit 9 Mha supplémentaires).
Avec 49.8 millions d'hectares, les États-Unis restent le principal producteur d'OGM dans le monde (55%) suivis de l'Argentine (19%), du Brésil (10%), du Canada (6%) et de la Chine (3%). Malgré les controverses scientifiques et l'opposition de nombreux citoyens, le Brésil a presque doublé sa superficie d'OGM en 2005 (9,4 millions d’hectares en 2005 comparativement avec 5 millions en 2004) et la France a réintroduit timidement le maïs-Bt (500 ha).

Les principales plantes transgéniques cultivées et commercialisées sont le soja (54.4 Mha, soit 60% de la surface mondiale cultivée avec des OGM) , le maïs (21.2 Mha, soit 24%), le coton (9,8 Mha, soit 11 %) et le colza (4,6 Mha, soit 5%). La majorité d'entre elles (71%) a pour caractère la tolérance à un herbicide. Les plantes-Bt, résistantes à certains insectes ravageurs, représentent 18% des plantes transgéniques cultivées dans le monde.
Alors que la Chine pourrait autoriser prochainement le riz-Bt, et ce malgré les controverses scientifiques (scepticisme sur le riz transgénique chinois, 17/10/2005), l'Iran l'a officiellement autorisé en 2004 et l'a cultivé en 2005 sur une surface de 4000 ha. Le riz est l'aliment de base de 1.3 milliards d'êtres humains. Selon l'Isaaa, l'ouverture de la Chine au riz transgénique devrait accélérer la culture et la commercialisation des plantes transgéniques dans les pays en voie de développement et favoriser leur acceptation mondiale.

Malgré le bilan élogieux dressé par l'Isaaa, les plantes transgéniques, en 10 ans de commercialisation, n'ont pas tenu leur promesse en terme de réduction de pesticides (Voir le rapport Benbrook) et n'ont joué aucun rôle dans la lutte contre la faim et la pauvreté. Un récent rapport publié par les Amis de la Terre précise en outre que l'augmentation des surfaces cultivées en OGM dans un nombre limité de pays est surtout du à l'agressivité des compagnies agrochimiques et au contrôle de plus en plus grand qu'elles exercent dans l'accès aux semences.

Note: * L' Isaaa est une fondation nord-américaine favorable au développement des biotechnologies agricoles dans le monde. Financée par les principales multinationales agrochimiques productrices d'OGM (Monsanto, Sygenta, Bayer, etc.), elle publie chaque année un état mondial des cultures transgéniques

Pour en savoir plus:

mardi 10 janvier 2006

L'agriculture raisonnée des fourmis

Certaines fourmis d’Amérique latine cultive de véritables "champs" de champignon pour nourrir leur colonie. Comme tout cultivateur, ces fourmis doivent lutter contre les ravageurs qui menacent leur récolte. Le biologiste Cameron Currie (University of Wisconsin-Madison) et ses collègues ont découvert que les fourmis vivaient en symbiose avec une bactérie produisant un antibiotique pour lutter contre un parasite qui aime lui aussi se nourrir de champignon.
Source: Sciences et Avenir

Pour en savoir plus:
  • Cameron R. Currie, Michael Poulsen, John Mendenhall, Jacobus J. Boomsma, Johan Billen, Coevolved Crypts and Exocrine Glands Support Mutualistic Bacteria in Fungus-Growing Ants. Science 6 January 2006: Vol. 311. no. 5757, pp. 81 - 83 [Résumé en anglais]
  • Cafaro MJ, Currie CR.. 2005. Phylogenetic analysis of mutualistic filamentous bacteria associated with fungus-growing ants. Can J Microbiol. 2005 Jun;51(6):441-6 [Résumé en anglais]

lundi 9 janvier 2006

L'Agrile du frêne s'étend en Ontario

Détecté pour la première fois en 2002, dans la région de Detroit (Michigan) et Windsor (Ontario), l'agrile du frêne ne cesse de s'étendre dans le sud-ouest de l'Ontario et cela malgré les efforts concertés des autorités américaines et canadiennes pour tenter d'en limiter l'expansion.
Coléoptère d'origine asiatique orientale, l'agrile du frêne (Agrilus planipennis) est extrêmement dévastateur pour toutes les essences de frêne (Fraxinus spp.). En parasitant les tissus internes des arbres, ses larves causent le dépérissement des arbres en 2 ou 3 ans. À ce jour, les biologistes n'ont noté aucun signe de résistance naturelle du frêne et espèrent toujours trouver un prédateur indigène capable de contrôler sa prolifération.
En 3 ans, plus de 15 millions d'arbres au Michigan et plus d'un million en Ontario sont morts ou dépérissent suite aux attaques du ravageur. Malgré l’abattage de milliers de frênes et la création d'une zone tampon sans frênes, les autorités phytosanitaires canadiennes n'ont pu freiner son expansion vers d'autres sites dans le sud-ouest de l'Ontario et l'épidémie s'étend désormais au delà des foyers d'infestation dans le comté de Lambton.
Malgré les capacités de vol de plusieurs kilomètres de l'insecte, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) met surtout en cause les déplacements illicites ou accidentels de bois au delà des zones de quarantaine. (OP)
Source : Agence Science-Presse

Pour en savoir plus:

jeudi 5 janvier 2006

Protéger les pollinisateurs

Selon le Département des Nations-Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), 70% des espèces végétales assurant l'essentiel de l'approvisionnement alimentaire mondial sont pollinisés par les abeilles, principalement des abeilles sauvages. Plusieurs autres espèces d'insectes comme les thrips, les guêpes, les mouches, les coléoptères, les phalènes, mais aussi des oiseaux comme les colibris et des mammifères comme les chauve-souris contribuent à la pollinisation des plantes cultivées et au maintien de leur diversité génétique.
La présence des pollinisateurs naturels est essentielle au rendement et à la qualité des productions vivrières. Elle contribue ainsi aux moyens d'existence de nombreux agriculteurs dans le monde, notamment dans les pays en voie de développement. Par exemple, des recherches récentes menées dans les plantations de café du Costa Rica ont montré que la pollinisation par les abeilles sauvages permettait une augmentation de 20% des rendements des caféiers.
Cependant, depuis plusieurs années, on constate une diminution importante et inquiétante des populations de pollinisateurs dans le monde entier, particulièrement en Europe et en Amérique du Nord. L'intensification de l'agriculture, la destruction des habitats naturels et l'utilisation massive de pesticides menacent la survie des colonies d'abeilles sauvages, de nombreuses espèces de papillons et de plusieurs espèces de chauve-souris et de colibris.
Face à cette "crise de la pollinisation", la FAO met en place un projet d'initiative internationale pour la conservation et l'utilisation durable des pollinisateurs visant à élaborer de nouvelles pratiques agricoles par une "approche d'écosystèmes". Selon Linda Collette, experte de biodiversité des cultures de la FAO,  le projet vise à réaliser "un ensemble d'outils, de méthodologies, de stratégies et de meilleures pratiques pouvant être appliquées aux efforts de conservation des pollinisateurs dans le monde entier. Ceci, à son tour, contribuera à atteindre un objectif de plus grande envergure: améliorer la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens d'existence des communautés rurales."
Source: FAO Agriculture 21

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