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mardi 15 janvier 2013

Le lindane pollue encore les sols

Le lindane (gamma-hexachlorocyclohexane ou HCH) est un insecticide neurotoxique de la famille des organochlorés qui a été abondamment utilisé pendant des décennies en agriculture et dans les produits antiparasitaires et vétérinaires (traitements contre les poux et la galle). Comme le DDT, un autre insecticide organochloré, le lindane est un polluant organique hautement persistant qui s'accumule dans les sols et, via la chaîne alimentaire, dans les organismes vivants. Ce pesticide organique persistant (POP) a été interdit en 1998 dans plus de 50 pays dont la France, et son commerce international reste limité en vertu de la convention de Rotterdam (PNUE).

Malgré son interdiction depuis 15 ans, le lindane et ses résidus sont encore présents dans les sols du nord et du nord-ouest de la France comme le montre la nouvelle étude réalisée par le Réseau de mesure de la qualité des sols et piloté par l'INRA (The Science of the Total Environment, 15 janvier 2013). La cartographie réalisée montre des concentrations importantes dans les sols des régions d'agriculture intensives et d'élevage industriel des porcs et des poulets. Le lindane se disperse facilement et se trouve aussi dans les sols des régions non cultivées où les pluies sont abondantes.

mardi 3 août 2010

L'histoire controversée du DDT

Le Dichloro-Diphényl-Trichloréthane ou DDT est l'un des tout premiers pesticides de synthèse. Synthétisé pour la première fois en 1874 par un chimiste strasbourgeois, Othmar Zeidler, les propriétés insecticides de cet organochloré ont été découvertes en 1939 par le chimiste suisse Paul Hermann Müller (1899-1965). Dès les années 1940, le DDT est utilisé pour combattre la propagation du typhus et de la malaria, deux maladies infectieuses graves transmises respectivement par les poux (Pediculus humanus) et les moustiques (Anopheles spp.). En 1948, Müller reçoit d'ailleurs le prix Nobel de médecine pour sa découverte. Le DDT est alors abondamment pulvérisé sur les marécages, dans les habitations et même sur les personnes afin de lutter contre les mouches, les puces, les poux et les moustiques et de protéger les populations contre plusieurs maladies infectieuses. Il contribue ainsi à l’éradication du paludisme en Europe et en Amérique du Nord. En raison de sa grande efficacité, le DDT est ensuite massivement employé en agriculture pour lutter contre les insectes ravageurs comme le doryphore de la pomme de terre.

Toutefois, très rapidement des phénomènes de résistance au DDT apparaissent chez plusieurs espèces d'insectes, ce qui diminue l'efficacité des traitement et augmentent les doses d'emploi. Le DDT se révèle aussi toxique pour de nombreuses espèces non ciblées comme les insectes pollinisateurs, les poissons et les oiseaux, et des phénomènes de bioaccumulation sont observés. Très rémanent et non biodégradable, le DDT s'accumule, via la chaîne alimentaire, dans les tissus adipeux des animaux, et des traces sont même détectées dans le lait maternel humain. À l'époque, le DDT est aussi suspecté d'être responsable du déclin des grands rapaces, comme le Pygargue à tête blanche, en perturbant leur reproduction et en amincissant la coquille de leurs oeufs. En 1962, Rachel Carson, une biologiste américaine, publie un livre, « The Silent Sping » («Le printemps silencieux» en français), qui révèle au grand public le danger des pesticides pour l'environnement et la santé humaine. Dans les années 1970, le DDT est interdit d'utilisation dans de nombreux pays industrialisés, dont les États-Unis, le Canada et la France. Dès lors, le DDT cesse d'être utilisé en agriculture et de nouvelles familles d'insecticides de synthèse (organophosphorés, carbamates, pyréthrinoïdes) sont développées pour le remplacer. Par la suite, plusieurs études suspectent le DDT et ses dérivés organochlorés d'être des perturbateurs du système endocrinien.

Malgré qu'il soit un polluant organique persistant (POP), le DDT est encore utilisé de nos jours dans plusieurs pays en développement pour lutter contre les moustiques vecteurs de la malaria, principalement en pulvérisation dans les habitations. En 2006, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande toujours son utilisation limitée à l'intérieur des habitations dans les pays les plus menacés, suscitant la controverse dans la communauté scientifiques et la colère de nombreux groupes de protection de l'environnement. En l'absence de méthodes alternatives efficaces et abordables, le DDT devrait donc continuer à être utilisé pendant encore plusieurs années.

mardi 3 octobre 2006

Controverse autour de la recommandation de L'OMS d'utiliser le DDT pour lutter contre le paludisme

Alors que le DDT (dichloro-diphényl-trichloréthane) fait toujours parti des 12 substances chimiques devant être graduellement supprimées dans le monde conformément à la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) signée en mai 2002, l'organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande aujourd'hui son utilisation à l'intérieur des maisons pour lutter contre le paludisme. Selon l'OMS, la pulvérisation résiduelle de DDT à l'intérieur des habitations et des abris pour animaux, si elle est bien gérée, est un des outils les plus efficaces pour lutter contre les moustiques vecteurs, et est sans danger pour la santé humaine et animale et pour l'environnement.

Ce radical et surprenant changement de politique de l'OMS a suscité une controverse au sein de la communauté scientifique, et a soulevé les protestations de nombreuses organisations écologistes, sociales et humanitaires. Pour ces derniers, le DDT reste un produit dangereux, interdit aux États-Unis depuis 1972, qui est toujours classé par plusieurs agences gouvernementales comme un agent persistant pouvant perturber le système endocrinien et provoquer des cancers ou des lésions nerveuses chez les hommes et les animaux.

Après avoir connu un certain succès dans la lutte contre la malaria dans les années 50, les populations de moustiques vecteurs sont devenues résistantes, réduisant de ce fait son efficacité, et le DDT s'est rapidement avéré dangereux pour la faune et l'environnement, principalement en s'accumulant et en persistant dans les chaînes alimentaires. Les adversaires de ce vieux pesticide chimique accusent aussi l'OMS de céder aux pressions économiques et politiques de l'industrie chimique, et de certains gouvernements étrangers, dont ceux des États-Unis, du Canada et du Japon, qui souhaiteraient saper la législation internationale sur les produits chimiques.

Pour les adversaires du DDT, le paludisme dont près de 90% des victimes sont africaines, est lié à la pauvreté et au sous développement, et la solution chimique ne doit pas être la composante majeure des stratégies de lutte contre cette maladie. Pour réduire l'incidence du paludisme, ils préconisent plutôt une approche basée sur la communauté comprenant diverses mesures comme le nettoyage des gîtes de reproduction des moustiques, la distribution de médicaments et de moustiquaires, la mise en place de mesures d'hygiène publique et de projets locaux d'éducation à la santé, un traitement rapide et un recours modéré au contrôle chimique.

Actuellement 14 pays pratiquent la pulvérisation résiduelle intérieure, c'est à dire le traitement des habitations par des insecticides à effet lent et action longue, et dix d'entre eux, dont l'Afrique du Sud, utilisent le très controversé DDT. Financée en partie par les États-unis, l'utilisation du DDT devrait maintenant s'étendre à une quarantaine de nouveaux pays au risque de créer de nouveaux dommages collatéraux aux générations futures. (OP)

Pour en savoir plus:

Controverse sur l'utilisation du DDT pour lutter contre le paludisme

Alors que le DDT (dichloro-diphényl-trichloréthane) fait toujours parti des 12 substances chimiques devant être graduellement supprimées dans le monde conformément à la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) signée en mai 2002, l'organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande aujourd'hui son utilisation à l'intérieur des maisons pour lutter contre le paludisme. Selon l'OMS, la pulvérisation résiduelle de DDT à l'intérieur des habitations et des abris pour animaux, si elle est bien gérée, est un des outils les plus efficaces pour lutter contre les moustiques vecteurs, et est sans danger pour la santé humaine et animale et pour l'environnement.

Ce radical et surprenant changement de politique de l'OMS a suscité une controverse au sein de la communauté scientifique, et a soulevé les protestations de nombreuses organisations écologistes, sociales et humanitaires. Pour ces derniers, le DDT reste un produit dangereux, interdit aux États-Unis depuis 1972, qui est toujours classé par plusieurs agences gouvernementales comme un agent persistant pouvant perturber le système endocrinien et provoquer des cancers ou des lésions nerveuses chez les hommes et les animaux. Après avoir connu un certain succès dans la lutte contre la malaria dans les années 50, les populations de moustiques vecteurs sont devenues résistantes, réduisant de ce fait son efficacité, et le DDT s'est rapidement avéré dangereux pour la faune et l'environnement, principalement en s'accumulant et en persistant dans les chaînes alimentaires. Les adversaires de ce vieux pesticide chimique accusent aussi l'OMS de céder aux pressions économiques et politiques de l'industrie chimique, et de certains gouvernements étrangers, dont ceux des États-Unis, du Canada et du Japon, qui souhaiteraient saper la législation internationale sur les produits chimiques.

Pour les adversaires du DDT, le paludisme dont près de 90% des victimes sont africaines, est lié à la pauvreté et au sous développement, et la solution chimique ne doit pas être la composante majeure des stratégies de lutte contre cette maladie. Pour réduire l'incidence du paludisme, ils préconisent plutôt une approche basée sur la communauté comprenant diverses mesures comme le nettoyage des gîtes de reproduction des moustiques, la distribution de médicaments et de moustiquaires, la mise en place de mesures d'hygiène publique et de projets locaux d'éducation à la santé, un traitement rapide et un recours modéré au contrôle chimique.

Actuellement 14 pays pratiquent la pulvérisation résiduelle intérieure, c'est à dire le traitement des habitations par des insecticides à effet lent et action longue, et dix d'entre eux, dont l'Afrique du Sud, utilisent le très controversé DDT. Financée en partie par les États-unis, l'utilisation du DDT devrait maintenant s'étendre à une quarantaine de nouveaux pays au risque de créer de nouveaux dommages collatéraux aux générations futures.

Pour en savoir plus :

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