mardi 11 juillet 2006

La septoriose du blé résiste aux fongicides

La septoriose foliaire est une maladie fongique du blé qui sévit dans en Europe, particulièrement dans les pays de l'Ouest où le climat océanique favorise sa dissémination. Caractérisée par des taches foliaires brunes et une baisse importante des rendements, elle est provoquée par un champignon parasite Septoria tritici qui s'attaque aux feuilles de blé. Des fongicides de la famille des strobilurines et des triazoles sont utilisés courramment depuis plusieurs années pour combattre la septoriose. Cependant, leur emploi excessif a conduit à l'apparition de souches résistantes et n'a pas permis de contrôler efficacement la maladie. Des études menées au sein de l'Unité de Phytopharmacie de l'INRA à Versailles révèle que le champignon est particulièrement résistant aux strobilurines, une classe de fongicides synthétiques introduits il y a une dizaine d'année. Dans le Nord de la France, la résistance est si forte que les strobilurines n'apportent plus aucune efficacité contre la septoriose. Au niveau moléculaire, la résistance aux strobilurines correspond à une mutation d'un gène mitochondrial codant pour le cytochrome b, leur principale cible. Les travaux se poursuivent aussi afin de diversifier les moyens de lutte. De meilleures pratiques culturales (utilisation de variétés de blé peu sensibles, allongement des rotations, optimisation de la fertilisation) pourraient en effet réduire le développement de la septoriose. (OP)
>Source : INRA Presse Info

mercredi 5 juillet 2006

Des coléoptères amateurs de tamaris

Plantes originaires des régions méditerranéennes, les tamaris (genre Tamarix) ont été introduits aux États-Unis d'Amérique au 19ème siècle. 2 des 8 espèces introduites, Tamarix parviflora et Tamarix ramosissma, ont proliféré à la faveur du développement agricole et de l'irrigation, et sont devenues envahissantes dans plusieurs états du Sud-Ouest (Colorado, Utah, Kansas, Texas, Nouveau Mexique, Wyoming, Arizona) où elles forment de vastes et denses colonies. Leur grande tolérance aux conditions climatiques les plus variées (chaleur, froid, sécheresse, inondations, salinité, etc.) et un profond système racinaire leur ont permis de coloniser plus particulièrement les bords des rivières, éliminant les saules et les peupliers indigènes. Accusée d'accroître la fréquence des feux et l'incidence des inondations, leur prolifération contribue aussi à épuiser les sources d'eau et à accentuer la salinité des sols (d'où leur nom de salt cedar en anglais). Pour réduire ces populations envahissantes, des méthodes de contrôle mécanique et des traitements chimiques au moyen d'herbicides tels que l'Imazapyr sont couramment utilisés. Depuis plusieurs années, les biologistes expérimentent aussi une méthode de contrôle biologique en faisant appel à une espèce exotique de chrysomèle, Diorhabda elongata (photo), dont les larves et adultes sont très friands de feuilles de tamaris. En fonction de la lattitude de leur origine géographique, plusieurs souches de D. elongata provenant de Chine, d'Europe (Grèce, Crête, etc.) ou du Moyen-Orient ont été testées avec plus ou moins de succès afin de déterminer celles qui sont les plus susceptibles de s'adapter aux conditions climatiques des différents états du Sud-Ouest. Des chercheurs du Texas Agricultural Experiment Station expérimentent actuellement une souche originaire de l'Ouzbékistan, probablement mieux adaptée aux conditions climatiques du Texas. Les chercheurs espèrent que les coléoptères ouzbeks seront de meilleurs prédateurs que ceux provenant de Grèce, qui après une bonne acclimatation se sont montrés nettement moins prolifiques. Espérons aussi que ce prédateur exotique ne devienne pas à son tour une espèce envahissante ! L'éradication des tamaris est toutefois contestée car ces petits arbres sont devenus, après la disparition des saules et des peupliers, les sites privilégiés de nidification du Willow flycatcher (Empidonax traillii extimus), une espèce d'oiseau actuellement menacée. (OP) ; Source : EurekaAlert! [Article en anglais]
> Galerie de photos du Texas Agricultural Experiment Station
> En savoir plus sur l'invasion des tamaris dans le Sud-Ouest des États-Unis (en anglais)

mardi 4 juillet 2006

Les maladies prolifèrent avec les tiques

Les tiques sont des acariens ectoparasites hématophages dont certaines espèces peuvent véhiculer différentes maladies infectieuses humaines (des borrélioses dont la maldie de Lyme, des arboviroses dont la fièvre de Congo-Crimée et la fièvre de la vallée du Rift, etc.). En Afrique de l'Ouest, la tique Ornithodoros sonrai peut transmettre à l'homme, à l'occasion de piqûre, la bactérie Borrelia crociduraeai responsable d'une fièvre récurrente dont les symptômes sont similaires au paludisme. Relativement méconnue, cette borréliose est généralement sous-estimée dans les pays où elle sévit. Selon des chercheurs de l'Institut de recherches en développement à Dakar (Sénégal), son incidence est pourtant très élevée et en augmentation depuis ces dernières années. Dans une petite région rurale du Sénégal où ils ont suivi son évolution de 1990 à 2003, l'infection bactérienne transmise par les tiques a touché en moyenne chaque année près de 11% de la population. Leur étude révèle en outre une importante progression géographique de la tique de 2002 à 2005. Suite à la sécheresse, la tique s'est en effet propagée hors du Sahel à la plupart des villages du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie. (OP) ; Source : Sciences et Avenir.com ; Réf. : Vial L, Diatta G, Tall A, Hadj Ba E, Bouganali H, Durand P, Sokhna C, Rogier C, Renaud F, Trape JF, 2006. Incidence of tick-borne relapsing fever in west Africa: longitudinal study. The Lancet 368 (9529):37-43 [L'article et son résumé en anglais sont accessibles gratuitement après inscription sur le site TheLancet.com]

samedi 1 juillet 2006

Des airs d'automne en juin

Dans plusieurs régions de l'est du Québec, certains arbres ont pris en ce début d'été une parure bien automnale. Dépouillés de leur feuillage, les trembles, les peupliers et les bouleaux sont en effet victimes d'une petite chenille défoliatrice, la tordeuse du tremble (Choristoneura conflictana). Présent d'un océan à l'autre, principalement dans l'est canadien, ce ravageur boréal voit périodiquement sa population augmenter pendant 2 à 3 ans avant de disparaître. Les récents étés secs et chauds ont favorisé sa progression du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord, où sa dernière observation remonte à 2003, aux régions du Bas-Saint-Laurent et de Québec. Selon les spécialistes, bien qu'elle soit spectaculaire, la défoliation n'est pas dangereuse si l'arbre est en bonne santé. En effet, elle survient généralement assez tôt en saison ce qui permet une nouvelle feuillaison au cours de l'été. Toute lutte contre cet insecte est normalement inutile puisque les infestations sont généralement de courtes durées et qu'il existe de nombreux prédateurs et parasites naturels indigènes (fourmis, guêpes parasitoïdes, carabes, oiseaux tels que pics, mésanges et viréo, etc.) assurant un contrôle efficace de leur population. (OP) ; Source : Cyberpresse.ca (article paru dans le quotidien Le Soleil, le 1er juillet 2006)
> En savoir plus sur la Tordeuse du tremble (Service canadien des forêts)
> Voir des photos de la Tordeuse du tremble

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