lundi 28 novembre 2005

Agriculture et changements climatiques

Montréal 2005 - Conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques.


Plus de 10 000 délégués en provenance de 190 pays discuteront à Montréal (Québec) jusqu'au 9 décembre, de la lutte aux changements climatiques et de la suite à donner au Protocole de Kyoto. L'occasion de rappeler que 10 à 30% des émissions de gaz à effets de serre (GES) sont dues aux activités agricoles : utilisation d'engrais azotés et de pesticides chimiques, élevages extensifs, déforestation, transformation agroalimentaire, etc. Si l'agriculture ne génère que très peu de gaz carbonique (CO2) par rapport aux autres secteurs économiques comme le transport ou l'industrie, elle produit entre 50% et 80% du protoxyde d'azote (N2O) et du méthane (CH4) provenant des activités humaines.

L'agriculture devra donc modifier considérablement ses pratiques, en particulier de gestion du sol, de l'eau et d'élevage d'autant plus que les changements climatiques pourraient avoir un effet dévastateur sur elle. Avec les prévisions de réchauffement climatique, les experts s'attendent à une augmentation importante de la sévérité et la fréquence des attaques d'insectes ravageurs et des maladies phytopathogènes aggravant les risques de perte des récolte. L'impact des changements climatiques sur les populations d'insectes sont aussi une source d'inquiétude en santé humaine et animale. Les modèles actuels prévoient en effet une recrudescence des maladies à parasitoses transmises par les insectes et les acariens hématophages (malaria, encéphalites, etc.) dans les pays tropicaux, mais aussi leur expansion dans les pays tempérés et nordiques. (OP)

Pour en savoir plus:

"Pas de Pays Sans Paysans", un film de Ève Lamont

L'agriculture industrielle pratiquée à l'échelle de la planète est actuellement en crise, y compris au Canada et au Québec :
  • utilisation massive d'intrants chimiques (engrais, pesticides de synthèse) qui menacent la santé humaine et l'environnement;
  • prolifération des plantes transgéniques sans véritable contrôle;
  • élevages industriels et méga porcheries;
  • destruction des écosystèmes et perte de la biodiversité;
  • disparition des fermes familiales;
  • etc.
"Pas de Pays Sans Paysans", le documentaire engagé de la réalisatrice québécoise Ève Lamont, dresse un sombre tableau de l'agriculture et dénonce son industrialisation, sous la pression des multinationales de l'agrochimie, au détriment de l'environnement et de la qualité de ses aliments. À travers la rencontre de différents agriculteurs et citoyens dans les campagnes du Québec, de l'Ouest canadien et de la France, Ève Lamont montre qu'il est possible et urgent de produire et de cultiver autrement. "Pas de Pays Sans Paysans'' propose une autre vision de l'agriculture, celle d'une agriculture paysanne et biologique qui respecte l'environnement, la santé et l'autonomie des paysans.

Pour en savoir plus:

mercredi 23 novembre 2005

Les mélèzes du Queyras

Les randonneurs qui se sont promenés cet été dans le Queyras (Alpes françaises) auront pu s'inquiéter de constater qu'une grande partie des mélèzes étaient bruns et perdaient leurs aiguilles. En fait, périodiquement, les forêts de mélèze du Queyras prennent cette étrange couleur brune. C'est le résultat de l'action d'un petit papillon dont les chenilles dévorent les aiguilles.

La tordeuse du Mélèze (Zeiraphera diniana Gn.) revient en moyenne tous les 8 à 10 ans et pullule pendant 2 à 3 ans. Leur présence témoigne d'un bon équilibre biologique entre l'arbre et l'insecte car la défoliation des mélèzes ne provoque pas leur mort.

En savoir plus sur la Tordeuse du mélèze (site externe)


Forêt de mélèze dans le Parc naturel régional du Queyras. Crédit: Olivier Peyronnet - juillet 2005
Essence de lumière, le mélèze (Larix decidua) est très résistant au froid et affectionne l'air sec et la lumière de haute montagne. Essence pionnière, il colonise les éboulis et les cones de déjections et d'avalanches jusqu'à une altitude de 2500m. Conifère au feuillage aérien, le mélèze est le seul conifère dont les aiguilles jaunissent et tombent en automne. D'une longévité remarquable, il peut vivre entre 300 et 500 ans


mardi 22 novembre 2005

Les dessous chimiques de la maladie hollandaise de l'orme

Le champignon responsable de la disparition des ormes joue un rôle actif dans la propagation de la maladie en attirant des insectes. En fait, lorsqu'il envahit les vaisseaux de l'arbre, le champignon Ophiostoma novo-ulmi déclenche la production de composés chimiques, soit un monoterpène et de trois sesquiterpènes, des phéromones qui attirent spécifiquement une espèce de coléoptère xylophage, le scolyte de l'orme, Hylurgopinus rufipes.

Les scolytes sont de petits coléoptères qui vivent sous l'écorce des arbres et dont les larves se nourrissent du bois en creusant des galeries, affaiblissant gravement les ormes déjà infectés par le champignon. Très mobiles, les scolytes adultes, qui se chargent de spores sur leur carapace, vont alors disséminer le champignon sur les arbres sains. Le champignon "manipule" donc son hôte pour attirer les scolytes, une stratégie qui lui permet d'augmenter la probabilité d'être transporté sur de nouveaux hôtes.
  

La maladie hollandaise de l'orme, connue aussi sous le nom de graphiose est responsable de la quasi-disparition des ormes de l'hémisphère Nord. D'origine asiatique, la maladie hollandaise de l'orme est apparue en 1919 pour la première fois aux Pays-Bas, d'où son nom. Puis, elle s'est développée dans nord de la France et dans toute l'Europe. Son introduction en Amérique du Nord en 1928 a provoqué de très graves dégâts sur l'orme d'Amérique (Ulmus americana L.). Dans la vallée du Saint-Laurent, seuls quelques spécimens d'orme indigènes ont survécu.

Pour en savoir plus:

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