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lundi 17 juillet 2017

Chlorfénapyr et résistance aux pyréthrinoïdes

Le chlorfénapyr est un insecticide synthétique, dérivé trifluoré du pyrrole (famille arylpyrrole), un composé produit par voie microbienne. Il agit sur les insectes et les acariens, par contact et par ingestion, en perturbant la production d'ATP dans les mitochondries, et par conséquent la respiration cellulaire (phosphorylation oxydative). Il doit être métabolisé in vivo par des enzymes de détoxification pour être actif, ce qui retarde son activité insecticide.

Le chlorfénapyr est utilisé contre divers insectes et acariens ravageurs agricoles dans les cultures de coton, de soja et d'arbres fruitiers, mais aussi en lutte antiparasitaire contre les fourmis et les punaises de lit. Grâce à son mode d'action, il est particulièrement efficace contre les insectes résistants aux insecticides neurotoxiques conventionnels comme les pyréthrinoïdes, les carbamates et les organophosphorés. De ce fait, il est très utilisé dans les programmes de gestion de la résistance.

Cet insecticide s'est aussi avéré efficace contre les moustiques anophèles vecteurs de la malaria, particulièrement ceux qui sont résistants aux pyréthrinoïdes (N'Guessan R et al, Acta Trop 2007). Pour contrer cette résistance aux pyréthrinoïdes qui s’accroit en Afrique, de nouvelles moustiquaires imprégnées au chlorfénapyr (Interceptor® G2, BASF) sont en cours d'évaluation (N'Guessan R, et al, PLOS 2016; Malone D., IVCC 2017). Toutefois, le chlorfénapyr pourrait aussi induire des résistances chez les insectes comme le montre une récente étude réalisée aux États-Unis sur les punaises de lit (Ashbrook AR, Journal of Economic Entomology, 2017).

Le chlorfénapyr est moins toxique pour les poissons et la faune aquatique que les pyréthrinoïdes, mais est néanmoins toxique pour les oiseaux.

mardi 22 juillet 2014

Des plantes pour lutter contre la malaria en Tanzanie

Dans les régions rurales d'Afrique, diverses plantes indigènes sont traditionnellement utilisées pour lutter contre les moustiques vecteurs de la malaria et d'autres parasitoses. En Tanzanie, ces plantes sont souvent les seuls moyens pour les communautés isolées de se protéger contre la malaria. Dans le but de connaître les pratiques de ces communautés et leurs relations avec les plantes pour lutter contre la malaria, des éthnobotanistes anglais ont interrogés plus de 200 personnes répartis dans quatre villages tanzaniens du district de Bagamoyo. Un peu plus de 40 % des villageois ont déclaré utiliser des plantes pour éloigner les moustiques et autres insectes piqueurs. Les résultats de l'enquête ethnobotanique révèlent qu'une grande diversité d'arbres, arbustes ou plantes herbacées sont utilisés.

Parmi les plantes les plus fréquemment citées par les villageois tanzaniens, on trouve le margousier (Azadirachta indica), les annones (Anona sp.),  l'anacardier ou pommier-cajou (Anacardium occidentale), des arbustes du genre Citrus, des plantes herbacées du genre Ocimum (proches du basilic), le manguier (Mangifera indica L.), le goyavier (Psidium guajava) et le cocotier (Cocos nucifera). À l'exception du goyavier, toutes ces plantes sont connues pour leurs propriétés insecticides, répulsives ou antiseptiques.

Il pourrait être intéressant de sensibiliser l'ensemble de la population à ces pratiques locales, dans le cadre des programmes de lutte contre la malaria. Combinée à l'utilisation systématique de moustiquaires, l'utilisation de plantes indigènes pourrait accroître l'efficacité de la lutte contre la malaria et contribuer à réduire l'épandage d'insecticides chimiques.


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« Neemtree ». Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

Les graines du margousier (Neemtree en anglais), dont on extrait l'huile de neem, contiennent un insecticide naturel de la famille des limonoïdes, l' azadirachtineé. En Afrique, le brulage de ses feuilles est aussi couramment utilisé comme répulsif pour chasser les moustiques.


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« Gui1 cashewfruit2 ». Sous licence Public domain via Wikimedia Commons.

Riche en flavonoïdes, en acide anacardique et en tanins, la pomme de cajou, est un excellent répulsif contre les moustiques et insectes piqueurs. On laisse habituellement la pomme coupée en deux pourrir à même le sol pour éloigner les insectes ou dans une mare pour tuer les larves de moustiques. La coque de la noix de cajou contient aussi une résine toxique qu'on peut utiliser comme insecticide naturel.  

Référence : 
  • Innocent E, Hassanali A, Kisinza WN, Mutalemwa PP, Magesa S, Kayombo E. Anti-mosquito plants as an alternative or incremental method for malaria vector control among rural communities of Bagamoyo District, Tanzania. J Ethnobiol Ethnomed. 2014 Jul 11;10(1):56. [PubMed]

mercredi 1 juin 2011

Comment désorienter les moustiques piqueurs?

Pour repérer leurs proies humaines, les moustiques femelles disposent entre autres de minuscules organes sensoriels qui détectent la moindre bouffée de dioxyde de carbone expiré par leurs malheureuses victimes. Des chercheurs de l'Université de Californie à Riverside viennent d’identifier des molécules odorantes qui sont capables de perturber ces organes situés autour de l'appareil buccal. Testées sur plusieurs moustiques vecteurs de maladies, Anopheles gambiae, Culex quinquefasciatus et Aedes aegypti, ces molécules volatiles activent les neurones sensoriels, brouillant ainsi la capacité des moustiques à détecter le CO2 expiré par leurs proies. Les moustiques restent ainsi désorientés pendant plusieurs minutes, même après la disparition des molécules odorantes dans l'air ambiant.

Des essais à petite échelle ont été menés avec succès au Kenya. Selon leurs auteurs, les résultats sont très prometteurs et pourraient mener à la mise au point d'une nouvelle génération de répulsifs et de leurres. Toutefois, il convient de rester prudent, car les moustiques femelles détectent aussi les odeurs et la chaleur dégagées par leurs proies. De plus, il reste à déterminer l'innocuité de ces molécules volatiles pour les humains et l'environnement.

Référence :

mardi 3 août 2010

L'histoire controversée du DDT

Le Dichloro-Diphényl-Trichloréthane ou DDT est l'un des tout premiers pesticides de synthèse. Synthétisé pour la première fois en 1874 par un chimiste strasbourgeois, Othmar Zeidler, les propriétés insecticides de cet organochloré ont été découvertes en 1939 par le chimiste suisse Paul Hermann Müller (1899-1965). Dès les années 1940, le DDT est utilisé pour combattre la propagation du typhus et de la malaria, deux maladies infectieuses graves transmises respectivement par les poux (Pediculus humanus) et les moustiques (Anopheles spp.). En 1948, Müller reçoit d'ailleurs le prix Nobel de médecine pour sa découverte. Le DDT est alors abondamment pulvérisé sur les marécages, dans les habitations et même sur les personnes afin de lutter contre les mouches, les puces, les poux et les moustiques et de protéger les populations contre plusieurs maladies infectieuses. Il contribue ainsi à l’éradication du paludisme en Europe et en Amérique du Nord. En raison de sa grande efficacité, le DDT est ensuite massivement employé en agriculture pour lutter contre les insectes ravageurs comme le doryphore de la pomme de terre.

Toutefois, très rapidement des phénomènes de résistance au DDT apparaissent chez plusieurs espèces d'insectes, ce qui diminue l'efficacité des traitement et augmentent les doses d'emploi. Le DDT se révèle aussi toxique pour de nombreuses espèces non ciblées comme les insectes pollinisateurs, les poissons et les oiseaux, et des phénomènes de bioaccumulation sont observés. Très rémanent et non biodégradable, le DDT s'accumule, via la chaîne alimentaire, dans les tissus adipeux des animaux, et des traces sont même détectées dans le lait maternel humain. À l'époque, le DDT est aussi suspecté d'être responsable du déclin des grands rapaces, comme le Pygargue à tête blanche, en perturbant leur reproduction et en amincissant la coquille de leurs oeufs. En 1962, Rachel Carson, une biologiste américaine, publie un livre, « The Silent Sping » («Le printemps silencieux» en français), qui révèle au grand public le danger des pesticides pour l'environnement et la santé humaine. Dans les années 1970, le DDT est interdit d'utilisation dans de nombreux pays industrialisés, dont les États-Unis, le Canada et la France. Dès lors, le DDT cesse d'être utilisé en agriculture et de nouvelles familles d'insecticides de synthèse (organophosphorés, carbamates, pyréthrinoïdes) sont développées pour le remplacer. Par la suite, plusieurs études suspectent le DDT et ses dérivés organochlorés d'être des perturbateurs du système endocrinien.

Malgré qu'il soit un polluant organique persistant (POP), le DDT est encore utilisé de nos jours dans plusieurs pays en développement pour lutter contre les moustiques vecteurs de la malaria, principalement en pulvérisation dans les habitations. En 2006, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande toujours son utilisation limitée à l'intérieur des habitations dans les pays les plus menacés, suscitant la controverse dans la communauté scientifiques et la colère de nombreux groupes de protection de l'environnement. En l'absence de méthodes alternatives efficaces et abordables, le DDT devrait donc continuer à être utilisé pendant encore plusieurs années.

mardi 3 octobre 2006

Controverse autour de la recommandation de L'OMS d'utiliser le DDT pour lutter contre le paludisme

Alors que le DDT (dichloro-diphényl-trichloréthane) fait toujours parti des 12 substances chimiques devant être graduellement supprimées dans le monde conformément à la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) signée en mai 2002, l'organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande aujourd'hui son utilisation à l'intérieur des maisons pour lutter contre le paludisme. Selon l'OMS, la pulvérisation résiduelle de DDT à l'intérieur des habitations et des abris pour animaux, si elle est bien gérée, est un des outils les plus efficaces pour lutter contre les moustiques vecteurs, et est sans danger pour la santé humaine et animale et pour l'environnement.

Ce radical et surprenant changement de politique de l'OMS a suscité une controverse au sein de la communauté scientifique, et a soulevé les protestations de nombreuses organisations écologistes, sociales et humanitaires. Pour ces derniers, le DDT reste un produit dangereux, interdit aux États-Unis depuis 1972, qui est toujours classé par plusieurs agences gouvernementales comme un agent persistant pouvant perturber le système endocrinien et provoquer des cancers ou des lésions nerveuses chez les hommes et les animaux.

Après avoir connu un certain succès dans la lutte contre la malaria dans les années 50, les populations de moustiques vecteurs sont devenues résistantes, réduisant de ce fait son efficacité, et le DDT s'est rapidement avéré dangereux pour la faune et l'environnement, principalement en s'accumulant et en persistant dans les chaînes alimentaires. Les adversaires de ce vieux pesticide chimique accusent aussi l'OMS de céder aux pressions économiques et politiques de l'industrie chimique, et de certains gouvernements étrangers, dont ceux des États-Unis, du Canada et du Japon, qui souhaiteraient saper la législation internationale sur les produits chimiques.

Pour les adversaires du DDT, le paludisme dont près de 90% des victimes sont africaines, est lié à la pauvreté et au sous développement, et la solution chimique ne doit pas être la composante majeure des stratégies de lutte contre cette maladie. Pour réduire l'incidence du paludisme, ils préconisent plutôt une approche basée sur la communauté comprenant diverses mesures comme le nettoyage des gîtes de reproduction des moustiques, la distribution de médicaments et de moustiquaires, la mise en place de mesures d'hygiène publique et de projets locaux d'éducation à la santé, un traitement rapide et un recours modéré au contrôle chimique.

Actuellement 14 pays pratiquent la pulvérisation résiduelle intérieure, c'est à dire le traitement des habitations par des insecticides à effet lent et action longue, et dix d'entre eux, dont l'Afrique du Sud, utilisent le très controversé DDT. Financée en partie par les États-unis, l'utilisation du DDT devrait maintenant s'étendre à une quarantaine de nouveaux pays au risque de créer de nouveaux dommages collatéraux aux générations futures. (OP)

Pour en savoir plus:

Controverse sur l'utilisation du DDT pour lutter contre le paludisme

Alors que le DDT (dichloro-diphényl-trichloréthane) fait toujours parti des 12 substances chimiques devant être graduellement supprimées dans le monde conformément à la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) signée en mai 2002, l'organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande aujourd'hui son utilisation à l'intérieur des maisons pour lutter contre le paludisme. Selon l'OMS, la pulvérisation résiduelle de DDT à l'intérieur des habitations et des abris pour animaux, si elle est bien gérée, est un des outils les plus efficaces pour lutter contre les moustiques vecteurs, et est sans danger pour la santé humaine et animale et pour l'environnement.

Ce radical et surprenant changement de politique de l'OMS a suscité une controverse au sein de la communauté scientifique, et a soulevé les protestations de nombreuses organisations écologistes, sociales et humanitaires. Pour ces derniers, le DDT reste un produit dangereux, interdit aux États-Unis depuis 1972, qui est toujours classé par plusieurs agences gouvernementales comme un agent persistant pouvant perturber le système endocrinien et provoquer des cancers ou des lésions nerveuses chez les hommes et les animaux. Après avoir connu un certain succès dans la lutte contre la malaria dans les années 50, les populations de moustiques vecteurs sont devenues résistantes, réduisant de ce fait son efficacité, et le DDT s'est rapidement avéré dangereux pour la faune et l'environnement, principalement en s'accumulant et en persistant dans les chaînes alimentaires. Les adversaires de ce vieux pesticide chimique accusent aussi l'OMS de céder aux pressions économiques et politiques de l'industrie chimique, et de certains gouvernements étrangers, dont ceux des États-Unis, du Canada et du Japon, qui souhaiteraient saper la législation internationale sur les produits chimiques.

Pour les adversaires du DDT, le paludisme dont près de 90% des victimes sont africaines, est lié à la pauvreté et au sous développement, et la solution chimique ne doit pas être la composante majeure des stratégies de lutte contre cette maladie. Pour réduire l'incidence du paludisme, ils préconisent plutôt une approche basée sur la communauté comprenant diverses mesures comme le nettoyage des gîtes de reproduction des moustiques, la distribution de médicaments et de moustiquaires, la mise en place de mesures d'hygiène publique et de projets locaux d'éducation à la santé, un traitement rapide et un recours modéré au contrôle chimique.

Actuellement 14 pays pratiquent la pulvérisation résiduelle intérieure, c'est à dire le traitement des habitations par des insecticides à effet lent et action longue, et dix d'entre eux, dont l'Afrique du Sud, utilisent le très controversé DDT. Financée en partie par les États-unis, l'utilisation du DDT devrait maintenant s'étendre à une quarantaine de nouveaux pays au risque de créer de nouveaux dommages collatéraux aux générations futures.

Pour en savoir plus :

vendredi 28 avril 2006

La résistance naturelle des moustiques au paludisme

Des chercheurs américains (University of Minnesota) et maliens (Université de Bamako) ont découvert qu'une grande partie de la population de moustique Anopheles gambiae, le principal vecteur de la malaria en Afrique, présentait une résistance naturelle à l'agent infectieux Plasmodium. Les moustiques génétiquement résistants sont capables de détruire le parasite et ne le transmettent donc pas aux humains qu'ils les piquent.

Les chercheurs ont localisé un "îlot" génomique de résistance dans une petite région du chromosome 2L et identifié le gène APL1 (pour Anopheles Plasmodium-responsive leucine-rich repeat 1) comme le principal facteur de résistance au Plasmodium. Le gène APL1 code pour une protéine très riche en leucine qui est similaire aux molécules impliquées dans les mécanismes de défense naturelle des plantes et des mammifères contre les pathogènes. Lorsque le gène APL1 est désactivé, les moustiques deviennent alors sensibles à l'infection par le parasite et peuvent le transmettre aux humains. Ces résultats suggèrent donc que les moustiques infectés pourraient présenter une défaillance de leur système immunitaire.

Dans la région du Mali où les recherches ont été menées, les scientifiques ont aussi observé que les moustiques génétiquement résistants étaient très présents dans la nature, et même parfois en plus grand nombre que ceux qui sont infectés par le Plasmodium. Selon Kenneth Vernick de l'Université du Minnesota, il serait donc préférable d'éliminer les moustiques infectés plutôt que d'introduire des moustiques résistants transgéniques comme cela est envisagé par plusieurs autres spécialistes.

Référence
  • Michelle M. Riehle, Kyriacos Markianos, Oumou Niaré, Jiannong Xu, Jun Li, Abdoulaye M. Touré, Belco Podiougou, Frederick Oduol, Sory Diawara, Mouctar Diallo, Boubacar Coulibaly, Ahmed Ouatara, Leonid Kruglyak, Sékou F. Traoré, Kenneth D. Vernick, 2006. Natural Malaria Infection in Anopheles gambiae Is Regulated by a Single Genomic Control Region. Science Vol. 312. no. 5773, pp. 577 - 579 [Résumé en anglais]

jeudi 30 mars 2006

Paludisme et réchauffement climatique

Le rôle des changements climatiques sur l'incidence des maladies infectieuses transmises par les moustiques est un sujet très débattu dans la communauté scientifique. Selon une récente étude dirigée par Mercedes Pascual (Université du Michigan), le paludisme profiterait du réchauffement climatique. Ainsi, selon la chercheuse, une petite hausse des températures pourrait expliquer, du moins en partie, l’importante augmentation des cas de paludisme observée dans les hauts plateaux d'Afrique orientale (Kenya, Ouganda, Rwanda, Burundi) au cours des 50 dernières années.

Les hauts plateaux africains, dont les conditions climatiques sont peu propices au développement des moustiques, étaient jusque là relativement épargnés par la malaria. En revisitant les données climatiques à l'aide de nouveaux modèles statistiques, les chercheurs ont montré que le réchauffement local de 0,5 C, enregistré sur quatre sites témoins depuis la fin des années 70, pourrait théoriquement conduire à une augmentation de 30 à 100% de la population de moustique vecteurs. Toutefois, d'autres facteurs comme le développement de la résistance aux traitements antipaludiques, le déplacement des populations humaines vers ces régions, leurs difficultés pour accéder aux services de santé et la déforestation sont aussi des facteurs à prendre en compte.

Référence :

jeudi 9 février 2006

Lien entre paludisme et déforestation

Deux études récentes menées en Amazonie ont démontré un lien entre la déforestation et un risque accru de la transmission du paludisme.
Selon la première étude réalisée au Brésil (1), les importantes coupes forestières pratiquées en Amazonie à des fins agricoles et d'urbanisation entraînent la multiplication des sites d'eaux stagnantes qui sont autant de gîtes de ponte des moustiques vecteurs de la maladie.
La seconde étude (2), menée au Pérou, montre que le taux de piqûre du moustique, Anopheles darlingi, le principal vecteur de la malaria en Amazonie, est près de 300 fois supérieur dans les zones déboisées et le long des routes forestières que celui mesuré en forêt. Selon Jonathan Patz, co-auteur de l'étude péruvienne, les politiques de conservation et de protection des forêts doivent être prises en compte dans les stratégies de prévention du paludisme.
Source : SciDevNet

Références : 
  • (1) Caldas de Castro M., Monte-Mór RL., Sawyer DO, Singer BH., 2006. Malaria risk on the Amazon frontier. PNAS USA 2006 Feb; 10: 1073 [Résumé]
  • (2) Vittor AY, Gilman RH, Tielsch J, Glass G, Shields T, Lozano WS, Pinedo-Cancino V, Patz JA., 2006. The effect of deforestation on the human-biting rate of Anopheles darlingi, the primary vector of Falciparum malaria in the peruvian Amazon. Am J Trop Med Hyg. 2006 Jan;74(1):3-11 [Résumé]

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