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jeudi 1 novembre 2007

Premier bioinsecticide viral au Canada

Le Carpocapse des pommes (Cydia pomonella) est un papillon dont les chenilles frugivores s'attaquent non seulement aux pommes, mais aussi aux poires, pêches, prunes, noisettes et noix de Grenoble. De fait, c'est un redoutable ravageur des cultures fruitières au Québec. Il y a une dizaine d'années, l'entomologiste Charles Vincent et son équipe du Centre de recherche en horticulture de Saint-Jean sur Richelieu (Agriculture et Agroalimentaire Canada) identifiait dans les vergers du Québec un virus entomopathogène spécifique du Carpocapse des pommes. Ce virus à granulose, dénomé CpGV (pour Cydia pomonella Granulovirus), est un baculovirus qui infecte uniquement les chenilles du Carpocapse tout en étant totalement inoffensif pour les insectes bénéfiques et les humains. Il possède en outre une durée de vie très courte, ce qui limite considérablement sa prolifération dans l'environnement.

"Cydia pomonella (Falter)". Licensed under Public domain via Wikimedia Commons - http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cydia_pomonella_(Falter).jpg#mediaviewer/Fichier:Cydia_pomonella_(Falter).jpg.
Grâce à un nouveau procédé de production plus performant permettant de sélectionner les souches de CpGV les plus efficaces et sans modifications génétiques, la société gaspésienne BioTepp a développé quelques années plus tard un insecticide biologique à base de ce granulovirus indigène, le Virosoft Cp4. Premier insecticide viral à être homologué contre un insecte ravageur agricole au Canada, le Virosoft Cp4 connaît un certains succès aux États-unis, où il est utilisé à grande échelle dans les plantations fruitières des états de Washington et du Michigan. Au Canada, dans la vallée de l'Okanagan, une région de Colombie-Britannique réputée pour ses vergers et ses cultures fruitières, les producteurs ont plutôt choisi, avec l'aide du gouvernement fédéral, la stérilisation des mâles comme procédé pour combattre le carpocapse. Néanmoins, parfaitement adapté aux conditions nord-américaines, ce bioinsecticide viral devrait s'avérer très utile dans les vergers biologiques du Québec et de l'Ontario, où les pesticides chimiques sont bannis.

D'autres bioinsectides à base de baculovirus naturels sont en cours de développement pour contrôler divers ravageurs horticoles et agricoles comme la tordeuse à bande oblique (Choristoneura rosaceana) ou la fausse arpenteuse du chou (Trichoplusia ni). En foresterie, des insecticides viraux sont aussi utilisés contre la spongieuse (Lymnantria dispar), mais ceux-ci sont généralement préparés à partir de virus modifiés génétiquement.


Pour en savoir plus :
  • Lire l'article de Gervais T. dans Québec Science : "Haro sur les parasites de la pomme", Québec Science 46 (2) p. 8-9, octobre 2007.
  • Consulter le site de BioTepp : http://www.biotepp.com/

jeudi 13 septembre 2007

Les abeilles en voie de disparition

Photo : Ruchers en Gaspésie (Olivier Peyronnet, juillet 2006)

Alors que les populations d'abeilles déclinent un peu partout sur la planète, et que les médias généralistes s'en alarment de plus en plus, Bernard Vaissière, spécialiste de la pollinisation à l'INRA à Avignon en France, prévient que certaines espèces d'abeilles pourraient disparaître complètement*.

Fruits d'une lente co-évolution avec les plantes à fleurs, les abeilles se nourrissent presque exclusivement de nectar et de pollen. Par conséquent, elles ne possèdent que très peu d'enzymes de détoxification, ce qui les rend particulièrement fragiles à l'ingestion de poisons (par exemple, les pesticides) et aux diverses infestations de parasites.

Alors qu'un virus a été très récemment suspecté d'être responsable de leur mystérieuse disparition aux États-Unis (Voir ci-dessous la nouvelle du 06.09.07), des apiculteurs américains accusent plutôt les conditions météorologiques particulièrement extrêmes cette année (sécheresses et chaleurs intenses, gels tardifs) d'avoir limité la floraison des plantes à fleurs. Les conditions météorologiques possiblement liées au réchauffement climatique en cours pourraient expliquer la diminution du nombre d'espèces de plantes à fleurs pollinisées par les abeilles.

En Europe, si de nombreux apiculteurs mettent en cause certains pesticides systémiques (qui diffusent dans les plantes au cours de leur croissance), les scientifiques restent prudents. Une récente étude montrait un déclin parallèle entre des abeilles sauvages et les plantes à fleurs pollinisées. Quoi qu'il en soit, les abeilles sont en voie de disparition et certaines activités humaines ne semblent pas y être complètement étrangères. Une combinaison de facteurs biotiques (virus, varroa, etc.) et abiotiques (pesticides, OGM, conditions météorologiques, etc.) est probablement à l'origine de cet inquiétant déclin.

Les abeilles sont pourtant l'un des plus importants pollinisateurs de la planète. En assurant, avec d'autres insectes, la pollinisation de 80 % des plantes à fleurs, elles seraient indirectement responsables de près de 35% de la production mondiale de nourriture (fruits, légumes, oléagineux, protéagineux, café, cacao, épices, etc.). Bien qu'elles restent difficiles à évaluer, les conséquences économiques et sociales d'une disparition complète des abeilles serait donc très certainement désastreuse pour l'humanité.

Pour en savoir plus :

jeudi 6 septembre 2007

Un virus soupçonné d'être responsable de la mystérieuse disparition des abeilles

Depuis 2006, de nombreux entomologistes et apiculteurs américains s'interrogent sur l'origine du Colony Collapse Disorder (CCD) ou "syndrome d'effondrement des colonies" qui est responsable de la disparition de 50 à 90 % des colonies d'abeilles mellifères aux États-Unis. Le CDD se manifeste par la disparition des ouvrières, sans que les réserves de la ruche ne soient touchées par un quelconque parasite, laissant une reine quasiment seule.

L'acarien varroa, le principal parasite des abeilles domestiques, n'est pas détecté dans les ruches atteintes. Par contre, des chercheurs viennent de découvrir qu'un virus, encore méconnu aux États-Unis, le virus de la paralysie aigu ou Israeli Acute Paralysis Virus (IAPV) était présent dans 96 % des ruches présentant le symptôme d'effondrement. C'est en étudiant le génome de l'abeille nouvellement séquencé en 2006 et, plus précisément, en comparant des séquences d'ADN d'abeilles saines et d'abeilles provenant de ruches malades que les chercheurs ont réussi à repérer ce nouveau virus. Identifié pour la première fois en Israël en 2004, ce virus appartient à la famille Dicistroviridae. L'IAPV a également été détecté dans des abeilles provenant de ruches australiennes, sans que celles-ci ne soient pourtant atteintes du CCD, et dans la gelée royale importée de Chine pour la consommation humaine.

Selon les chercheurs, l'IAPV est au moins l'un des facteurs responsables du CDD, mais il agirait très probablement en combinaison avec d'autres facteurs comme par exemple le varroa ou l'exposition aux pesticides, qui affaiblissent grandement les colonies. L'importation d'abeilles australiennes porteuses du virus en 2004, date à laquelle les premiers symptômes sont apparus aux États-Unis pourrait être à l'origine de cette dramatique épidémie. À suivre... (source : Sciences&Avenir.com)

Référence :
  • Cox-Foster DL, Conlan S et al., 2007. A Metagenomic Survey of Microbes in Honey Bee Colony Collapse Disorder. Science (publication électronique avancée du 6 septembre 2007) [Résumé en anglais sur PubMed]

jeudi 19 janvier 2006

Des guêpes porteuses d'un virus mortel pour les ravageurs des cultures

Les virus entomopathogènes et les guêpes parasitoïdes sont utilisés depuis plusieurs années en lutte biologique pour contrôler des insectes ravageurs des cultures. Des chercheurs chinois de l'Institut de recherche sur les virus de Wuhan ont eu l'idée de combiner les deux agents de biocontrôle.
Des œufs parasités de ravageurs, dans lesquels des guêpes ont pondu, sont trempés dans une solution contenant un virus mortel pour les ravageurs et inoffensifs pour les guêpes. Après leur éclosion, les guêpes parasites adultes sont contaminées et disséminent le virus d'autant plus aisément que les guêpes visitent plusieurs centaines d’œufs avant d'en choisir un pour pondre.
Les chercheurs ont identifié une vingtaine de virus pouvant être ainsi utilisés pour contrôler autant de ravageurs, principalement des lépidoptères. Selon le directeur des recherches Peng Huiyinles, la nouvelle méthode développée depuis une quinzaine d'année est à la fois moins chère et plus respectueuse de l'environnement. Elle devrait être commercialisée d'ici un ou deux ans.
Source: SciDev "Wasps deliver deadly virus to crop pests"

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