Ravageurs et maladies des plantes

Les organismes qui parasitent ou consomment les plantes cultivées, les denrées stockées ou les arbres nuisent aux activités humaines comme l'agriculture, l'horticulture, l'élevage et la foresterie. On distingue habituellement les ravageurs ou déprédateurs, principalement des invertébrés phytophages ou herbivores, qui s'attaquent aux plantes cultivées et aux arbres et les microorganismes phytopathogènes (champignons, oomycètes, bactéries, virus) qui causent des maladies en les parasitant. Présents naturellement dans l'environnement, les ravageurs et les agents phytopathogènes profitent de la concentration à grande échelle de leur plante hôte pour proliférer. Certaines espèces exotiques envahissantes, qui sont introduites accidentellement ou volontairement, profitent aussi de l'absence d'ennemis naturels indigènes pour se propager.
  
Selon les estimations de la FAO, les ravageurs et les maladies des plantes cultivées détruisent entre 20 et 40 % des cultures avant récolte et de 10 à 20 % des denrées stockées. Ce sont ainsi plusieurs milliards de tonnes de produits agricoles qui sont perdues chaque année dans le monde. Les cultures vivrières, qui permettent la subsistance de près de 1,2 milliards de paysans dans les pays en voie de développement, sont particulièrement affectées par les ravageurs et les maladies qui en détruisent de 25 à 50 %. Les ravageurs et maladies entraînent des pertes économiques importantes pour les agriculteurs et menacent la sécurité alimentaire de plusieurs pays. Lorsqu’ils deviennent épidémiques, les ravageurs et les maladies des plantes peuvent causer des dégâts énormes aux cultures et menacer la nutrition et la survie de millions de personnes, particulièrement dans les pays en voie de développement. Au milieu du 19e siècle, le mildiou de la pomme de terre fut en partie responsable de la grande famine en Irlande et en Écosse. De nos jours, les criquets, la rouille du blé, la pyriculariose du riz, les mouches des fruits, les maladies de la banane et du manioc sont parmi les ravageurs et maladies des plantes les plus destructeurs à l’échelle de la planète.

Dans les forêts et les zones rurales ou urbaines, les ravageurs forestiers ou défoliateurs et les maladies des arbres, peuvent aussi causer des dégâts socio-économiques et environnementaux importants sur de très vastes superficies. Selon la FAO, ils endommagent près de 35 millions d’hectares de forêt par an, principalement dans les régions tempérées et boréales. Bien qu’ils puissent jouer un rôle important dans la régénération des forêts, les ravageurs forestiers et les maladies des arbres, particulièrement les espèces espèces exotiques envahissantes, modifient l’équilibre et la dynamique des écosystèmes forestiers, en plus d’affecter le bien être et les activités des communautés autochtones et rurales, le tourisme ou l’industrie forestière.

Les principaux moyens pour prévenir les ravageurs et maladies des plantes et contrer leur prolifération sont :
- la lutte chimique au moyen de pesticides et de répulsifs ou en désinfectant les semences (formaldéhyde, sulfates);
- la lutte biologique au moyen d'auxiliaires qui peuvent être des prédateurs, des parasitoïdes (faune auxiliaire) ou des microorganismes (lutte microbiologique), de biopesticides botaniques ou microbiens, de pièges à phéromones (lutte par confusion sexuelle), de mâles stériles (lutte autocide). À noter que la plantation de bandes riveraines herbées, fleuries ou boisées autour des cultures permet la conservation des ennemis naturels des ravageurs ou auxiliaires;
- la lutte physique par l'élimination mécanique des végétaux infectés (arrachage) ou des ravageurs (soufflage, aspiration), la protection par des barrières physiques (filets protecteurs) ou encore l'irradiation des denrées stockées;
- les pratiques culturales comme la rotation des cultures, le drainage et l'irrigation contrôlée des sols;
- l'emploi de variétés résistantes obtenues par sélection classique ou par transgenèse (Plantes génétiquement modifiées).
Si les pesticides de synthèse peuvent être parfois de grand secours, leur utilisation massive et répétée dans les cultures intensives détruit les ennemis naturels des ravageurs et conduit à la résistance des ravageurs et des champignons phytopathogènes, ce qui leur permet de se multiplier davantage.

De nous jours, l’affaiblissement des systèmes intensifs de production agricoles dû aux pertes de la diversité génétique des plantes cultivées et à l'emploi massif d'engrais et de pesticides, la concentration de certaines monocultures de variétés hautement sélectionnées (maïs, soja, blé), la surexploitation des forêts et leur reboisement avec des essences à hautes valeurs commerciales, et le réchauffement climatique favorisent la recrudescence et la propagation des ravageurs et maladies des plantes. Les infestations pourraient en outre être de plus en plus fréquentes et de moins en moins prévisibles.

Ravageurs agricoles et forestiers

La ravageurs ou déprédateurs sont des animaux invertébrés (Nématodes, Arthropodes, Mollusques) et vertébrés (Oiseaux, Mammifères). Les Insectes sont les plus importants ravageurs tant par le nombre d'espèces que par les dégâts occasionnés. À eux seuls, ils sont responsables de près de 40 % du total des  pertes agricoles causées par les ravageurs et les maladies. Parmi les 10 000 espèces d' insectes ravageurs agricoles ou forestiers recensés, on trouve de nombreux Coléoptères (bruches, charançons, chrysomèles, doryphore, scolytes, taupins), Lépidoptères (carpocapses, noctuelles, piérides, pyrales, sphinx, teignes, tordeuses), Diptères (cécidomyies, mouches des fruits, mineuses), Hémiptères (aleurodes, cicadelles, cochenilles, pucerons, punaises), Hyménoptères (tenthrèdes ou symphytes, certaines espèces de fourmis), Orthoptères (criquets) et Isoptères (termites). Parmi les autres animaux ravageurs, on peut citer les vers ronds ou nématodes, les acariens (tétranyques), des mollusques comme les limaces et les escargots, ainsi que quelques espèces d'oiseaux (étourneaux) et de mammifères (campagnols, taupes, lièvres, sangliers).

Selon les espèces et leur stade de développement (larves, adultes), les ravageurs peuvent vivre à l'intérieur des tissus ou sur les plantes et se nourrir des feuilles, des tiges, des bourgeons, des fruits, des graines, des racines, de l’écorce, du bois ou encore de la sève. Ces dégâts directs affaiblissent les plantes et perturbent leur croissance et peuvent provoquer leur dépérissement. Certains ravageurs comme les nématodes des racines ou les cochenilles sécrètent des toxines et provoquent la formation de galles. Les insectes piqueurs suceurs qui se nourrissent de la sève des végétaux, comme les pucerons, cicadelles et psylles, peuvent aussi transmettre des agents phytopathogènes (champignons, phytoplasmes, virus).

Défoliation par des larves de spongieuse (Lymantria dispar) aux États-Unis - La spongieuse est un des insectes défoliateurs les plus répandus sur la planète (Europe, Asie, Amérique du Nord). Citation : Tim Tigner, Virginia Department of Forestry, Bugwood.org - Licence Creative Commons 3.0

Maladies des plantes cultivées et des arbres

Les maladies des plantes cultivées et des arbres sont causées par divers microorganismes phytopathogènes comme des champignons, des oomycètes (organismes filamenteux anciennement classés avec les champignons), des bactéries, des virus et des viroïdes (ARN circulaires sans capside). Les quelques 100 000 microorganismes phytopathogènes sont responsables de près de 60 % des pertes agricoles causées par les ravageurs et les maladies et près de 90 % d'entre eux sont des champignons ou des oomycètes. Parmi les maladies fongiques agricoles et horticoles les plus importantes, on trouve la pyriculariose du riz (Magnaporthe oryzae), les pourritures grises (Botrytis cinerea), les rouilles des céréales (Puccina spp.), les fusarioses et pourritures des semences (Fusarium spp.), les septorioses du blé (Septoria tritici et Septoria nodorum), les oïdiums, le charbon du maïs (Ustilago maydis) et les tavelures (Venturia spp.) qui affectent les arbres fruitiers.

Rouille du blé (Puccina recondita) - Gerald Holmes, California Polytechnic State University at San Luis Obispo, Bugwood.org - licence Creative Commons 3.0

Présents naturellement dans les sols et sur les plantes, transportés par les vents ou transmis par des insectes, ces organismes phytopathogènes se développent souvent à la faveur de blessures ou de piqûres causées par les insectes phytophages ou de conditions climatiques particulières (excès d’humidité écarts de température important). Ils peuvent provoquer des nécroses des tissus, des pourrissements, des flétrissements, des chancres, des galles ou encore l’obstruction du phloème et conduire au dépérissement des plantes infectées. Divers facteurs du milieu comme un stress hydrique (manque d’eau), des carences minérales du sol (en azote, potassium ou fer) ou la pollution atmosphérique peuvent aussi provoquer des troubles de la croissance et des dysfonctionnements physiologiques dont les symptômes sont semblables aux maladies causées par des agents phytopathogènes.

Ressources externes

Identification des ravageurs des maladies des plantes

Arbres, insectes et maladies des forêts du Canada (Ressources naturelles Canada) :
http://aimfc.rncan.gc.ca/fr/

IPM Images :
http://www.ipmimages.org/about/

Maladies des arbres du Québec (CCDMD) :
http://arbres.ccdmd.qc.ca/

Encyclopédie des ravageurs européens (INRA) :
http://www7.inra.fr/hyppz/

Forest Pests of North America :
http://www.forestpests.org/

Ravageurs et maladies des plantes ornementales du Québec (PHYTO Ressources) :
http://www.phyto.qc.ca/

Réseaux d’avertissements phytosanitaires

Épidémies d’insectes défoliateurs en cours au Québec (SOPFIM) :
http://sopfim.qc.ca/epidemies-en-cours.html

Réseau d’avertissement phytosanitaire du Québec (AgriRéseau, CRAAQ) :
http://www.agrireseau.qc.ca/rap/default.aspx

Système d’alerte phytosanitaire en Amérique du Nord :
http://www.pestalert.org/main.cfm


Page en construction - Mise à jour :  30 juillet 2014

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