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mercredi 16 novembre 2011

Le bromure de méthyle contamine-t-il encore les fruits et légumes?

Le bromure de méthyle, appelé aussi bromométhane, est un gaz toxique halogéné (CH3Br) qui a été largement utilisé comme pesticide et fumigant non sélectif pour lutter contre les micro-organismes pathogènes (bactéries, champignons et nématodes parasites), les mauvaises herbes, les rats et les insectes. Il a été particulièrement utilisé comme fongicide dans les cultures maraichères (fraises, tomates), comme agent de stérilisation des sols et comme agent désinfectant des semences, des grains stockés (céréales) et des bois importés.

Très toxique par inhalation pour les animaux et les humains, le bromure de méthyle est aussi très néfaste pour l'ozone atmosphérique, en plus d'être un gaz à effet de serre. Dans la stratosphère, le bromure (Br) serait en effet 60 fois plus destructeur pour l'ozone (O3) que le chlore (Cl) des chlorofluorocarbones (CFC). Selon le Protocole de Montréal adopté en 1987, ce dangereux pesticide devait être totalement éliminé des pays industrialisés en 2005. Toutefois, plusieurs pays dont les États-Unis, le Canada et la France ont obtenu des dérogations pour certains usages avant expédition jusqu'en 2010 (quarantaine, traitements avant expédition, stérilisation des sols, etc.).

Bien qu'il existe des alternatives culturales (rotation des cultures, biofumigation), physiques (solarisation du sol, traitement thermique) ou chimiques (chloropicrine), le bromure de méthyle est encore utilisé, parfois illégalement, dans certains pays pour traiter les fruits et les légumes. Par exemple, en Californie, le bromure de méthyle est permis pour produire des plants de fraisiers exempts de maladies.
(OP - Publié le 25/12/2002, Modifié le 16/11/2011)

Pour en savoir plus:



jeudi 30 août 2007

Pesticides au Québec : des fruits et légumes contaminés et une consommation en hausse

Des analyses en laboratoire menées par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ)et par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) révèlent que les fruits et légumes cultivés au Québec ne sont pas moins contaminés par des pesticides que ceux importés des pays étrangers et du reste du Canada. En effet, 33 % des 500 échantillons de fruits et légumes (pommes, fraises, framboises, laitue romaine, poivrons verts, tomates et pommes de terre) testés par le MAPAQ en 2004-2005 contenaient des résidus de pesticides agricoles. Au total, 219 produits chimiques différents y ont été détectés, et dans 1,5% des cas, les concentrations étaient supérieures aux normes permises, soit un taux 6 fois plus élevé que dans le reste du Canada.

À titre de comparaison, les analyses effectuées par l'ACIA, avec des "critères sensiblement plus élevés qu'au Québec", n'ont détecté des traces de résidus que dans moins de 10 % des 11000 échantillons de fruits et légumes cultivés au Canada. Par ailleurs, les fruits et légumes importés de plusieurs pays, dont le Brésil, le Chili, le Costa-Rica, les États-Unis, le Guatemala ou la Thaïlande, se sont révélés moins contaminés que ceux cultivés au Québec. Selon le quotidien Le Devoir, "le Québec se compare même, en la matière, à des pays comme le Vietnam et Taiwan". Selon Mohamed Khelifi, professeur au département des sols et de génie agroalimentaire de l'Université Laval, interrogé par Le Devoir, la résistance des parasites aux pesticides est en cause et conduirait les agriculteurs québécois à opter de préférence pour l'action des pesticides, jugée plus efficace et plus rapide qu'une gestion saine des cultures.

Les plus récentes données dévoilées par le Ministère du Développement Durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec (MDDEP) indiquent en effet que les agriculteurs québécois ont légèrement augmenté leur consommation de produits agrochimiques au cours des dernières années. Entre 2002 et 2003, les ventes de pesticides agricoles (3/4 des pesticides vendus au Québec) ont en effet atteint un peu plus de 2700 tonnes, soit une hausse de 2,4% par rapport à l'année précédente, et ce alors même que la surface agricole a diminué de 1,6%. Ainsi, l'indice global de pression environnementale exercée par les pesticides sur les terres agricoles du Québec s'élevaient donc à 1,51 kg d'ingrédients actifs par hectare en 2003 contre 1,45 en 2002.

Malgré les efforts déployés par le gouvernement du Québec pour en réduire l'utilisation, le volume des ventes de pesticides à usage domestique a augmenté de près de 21 % entre 2002 et 2003. La hausse des ventes est particulièrement importante pour les insecticides à usage domestique et pour les herbicides destinés à l'entretien des pelouses et des espaces verts. Si la vente globale de pesticides a augmenté de 5,3 % entre 2002 et 2003, il faut toutefois préciser qu'elle a diminué de 9,3% depuis 1992. (Source : LeDevoir.com)

Pour en savoir plus :

jeudi 5 janvier 2006

Protéger les pollinisateurs

Selon le Département des Nations-Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), 70% des espèces végétales assurant l'essentiel de l'approvisionnement alimentaire mondial sont pollinisés par les abeilles, principalement des abeilles sauvages. Plusieurs autres espèces d'insectes comme les thrips, les guêpes, les mouches, les coléoptères, les phalènes, mais aussi des oiseaux comme les colibris et des mammifères comme les chauve-souris contribuent à la pollinisation des plantes cultivées et au maintien de leur diversité génétique.
La présence des pollinisateurs naturels est essentielle au rendement et à la qualité des productions vivrières. Elle contribue ainsi aux moyens d'existence de nombreux agriculteurs dans le monde, notamment dans les pays en voie de développement. Par exemple, des recherches récentes menées dans les plantations de café du Costa Rica ont montré que la pollinisation par les abeilles sauvages permettait une augmentation de 20% des rendements des caféiers.
Cependant, depuis plusieurs années, on constate une diminution importante et inquiétante des populations de pollinisateurs dans le monde entier, particulièrement en Europe et en Amérique du Nord. L'intensification de l'agriculture, la destruction des habitats naturels et l'utilisation massive de pesticides menacent la survie des colonies d'abeilles sauvages, de nombreuses espèces de papillons et de plusieurs espèces de chauve-souris et de colibris.
Face à cette "crise de la pollinisation", la FAO met en place un projet d'initiative internationale pour la conservation et l'utilisation durable des pollinisateurs visant à élaborer de nouvelles pratiques agricoles par une "approche d'écosystèmes". Selon Linda Collette, experte de biodiversité des cultures de la FAO,  le projet vise à réaliser "un ensemble d'outils, de méthodologies, de stratégies et de meilleures pratiques pouvant être appliquées aux efforts de conservation des pollinisateurs dans le monde entier. Ceci, à son tour, contribuera à atteindre un objectif de plus grande envergure: améliorer la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens d'existence des communautés rurales."
Source: FAO Agriculture 21

Pour en savoir plus:

vendredi 4 mars 2005

Des associations se mobilisent contre l'irradiation des aliments en France

Un collectif regroupant diverses associations comme Les Amis de la Terre, Attac, La Confédération paysanne ou Nature et progrès organise, samedi 5 mars, des manifestations devant sept usines qui pratiquent l'ionisation de certains produits alimentaires. La question de l'innocuité de cette technique de stérilisation suscite une polémique dans le milieu scientifique.

Qu'est ce que l'irradiation des aliments?
L'irradiation ou ionisation des aliments est un procédé de conservation des produits alimentaires frais ou transformées qui consiste à les bombarder avec des rayons gamma, issus du Cobalt 60 ou du Césium 13, afin de:
  1. réduire le nombre de micro-organismes et d'agents pathogènes (Listeria spp, salmonelles, etc.);
  2. inhiber la germination des bulbes et des tubercules;
  3. détruire les insectes et les parasites;
  4. et retarder l'altération des aliments.
L'irradiation des aliments en France et dans le monde
Elle se pratique en France et dans le monde depuis plusieurs années, parfois frauduleusement et, le plus souvent, dans l'ignorance totale des producteurs et des consommateurs. Très utilisée aux État-Unis, cette technique se développe aussi dans de nombreux pays du Sud. En France, l'ionisation est autorisée pour les herbes aromatiques, les oignons, l'ail et les échalotes, la gomme arabique, les viandes de volaille, les légumes, les fruits secs, les abats de volaille, les cuisses de grenouille et les crevettes. L'indication "traité par ionisation" doit être clairement affichée sur les emballages des produits irradiés.

Depuis 2003, le Codex alimentarius, une instance crée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Organisation des Nations-Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), a rendu en juillet 2003 un avis favorable à l'ionisation. À présent, tout pays refusant la commercialisation des aliments irradiés pourrait donc être attaqué devant l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Les craintes suscitées par l'irradiation des aliments
Selon Morgan Ody, membre de la Confédération paysanne, cette technologie de conservation des aliments représente de véritables menaces, tant pour l'économie paysanne que pour la santé et l'environnement. L'irradiation des aliments permet ainsi de surpasser les obstacles sanitaires à l'industrialisation de la production alimentaire et de dépasser toutes les barrières naturelles à la délocalisation des productions, ce qui met en péril les économies locales et l'environnement.

De plus, certaines études scientifiques, réalisées ces dernières années en France et en Allemagne, soulignent le risque toxicologique d'un tel procédé. En effet, l'ionisation des aliments contenant des matières grasses produit des molécules appelées 2-alkylcyclobutanone (2-acb), qui sont toxiques tant pour les bactéries que pour les cellules humaines et qui stimulent les tumeurs cancéreuses de rats. Selon Dominique Burnouf, de l'Institut de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS) de Strasbourg, il s'agit d'études in-vitro en laboratoire qu'il est difficile d'extrapoler à l'homme. Il faudrait donc poursuivre d'autres recherches, mais les financements nécessaires manquent.

Enfin, l'ionisation des aliments détruit les vitamines et altère leurs qualités nutritives tout en préservant leur apparence durant des semaines. Les aliments sains ont-ils réellement besoin d'être irradiés?

Pour en savoir plus:
  • Morgan Ody, Mon assiette sous rayon X. Campagnes Solidaires No 191 Décembre 2004, p.12
  • Delincée, H. and Pool-Zobel, B., 1998. Genotoxic properties of 2-dodecyclobutanone, a compound formed on irradiation of food containing fat. Radiation Physics and Chemistry, 52:39-42 
  • Raul F, Gosse F, Delincee H, Hartwig A, Marchioni E, Miesch M, Werner D, Burnouf D., 2002. Food-borne radiolytic compounds (2-alkylcyclobutanones) may promote experimental colon carcinogenesis. Nutr Cancer. 2002;44(2):189-91 [Résumé en anglais]

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