vendredi 29 septembre 2006

Les plantes parasites guidées par un signal chimique des plantes hôtes

Dépourvue de chlorophylle, la cuscute des champs, Cuscuta pentagona, est une plante parasite épiphyte dont la tige forme des filaments qui s'enroulent autour de diverses plantes hôtes (tomate, aubergine, carotte, luzerne, etc.) en y enfonçant des suçoirs pénétrant jusqu'au système conducteur. Après germination des graines, la tige de la cuscute s'allonge sur le sol et explore les environs à la recherche d'une plante hôte.

Des chercheurs américains viennent de découvrir que la cuscute utilise les signaux chimiques volatils émis par la plante hôte pour la localiser et orienter la croissance de sa tige parasite. À proximité d'un plant de tomate, 80% des germinations de cuscute s'orientent vers celui-ci. Des plants de blé ou d'impatiente peuvent aussi déclencher une croissance dirigée des pousses de cuscute, mais en présence d'un plant de tomate, les tiges parasites s'orientent préférentiellement vers ce dernier. À partir d'extraits de plants de tomate et de blé, les chercheurs ont réussi à isoler certains composés volatils qu'ils ont testé sur la croissance des tiges de cuscute. Plusieurs d'entre eux déclenchent une réponse positive, mais un composé volatil du blé agit plutôt comme repoussoir. Les mécanismes physiologiques et moléculaires qui permettent aux plantes parasites de détecter ces signaux chimiques demeurent encore très mystérieux. Néanmoins, ces études démontrent que les composés volatils jouent un rôle important dans la communication et les interactions entre les plantes. Elles pourraient également permettre l'élaboration de nouvelles méthodes pour lutter contre ces "mauvaises herbes". (Source : Sciences et Avenir.com)

Référence :
  • Runyon JB., Mescher MC., De Moraes CM., 2006. Volatile Chemical Cues Guide Host Location and Host Selection by Parasitic Palnts. Science Vol. 313 no. 5795, pp. 1964-1967 [Science]
Pour en savoir plus :

mercredi 27 septembre 2006

L'insecticide biologique Bt n'agit pas seul

La bactérie Bacillus thuringiensis ou Bacille de Thuringe, plus communément appelé Bt, est l'insecticide biologique le plus utilisé au monde, en agriculture biologique, en foresterie et dans la lutte contre les insectes vecteurs de maladies. Au Canada, il est très utilisé en foresterie pour lutter contre les épidémies de spongieuses (Lymantria dispar) et de tordeuses du bourgeon de l'épinette (TBE - Choristoneura fumiferana) et en santé humaine pour contrôler les insectes piqueurs, dont certains véhiculent le virus du Nil occidental (VNO). Ces dernières années, le Bt est aussi devenu une source importante de gènes pour créer de nouvelles plantes transgéniques tolérantes à certains insectes ravageurs. Utilisé depuis près de 50 ans, son mode d'action cellulaire et moléculaire fait toujours l'objet de recherches. Le Bt agit sur les insectes par l'intermédiaire de protéines toxiques produites sous forme d'un cristal, les toxines Cry. Après s'être fixées sur des récepteurs spécifiques, ces dernières perforent la paroi intestinale en y formant des pores ioniques et provoquent d'importantes perturbations physiologiques. En particulier, l'acidification du milieu intestinal qui en résulte favorise la germination des spores de Bt et la prolifération des bactéries intestinales endogènes dans l'hémolymphe, entraînant la mort des larves par septicémie. Les récents travaux de Nichole Broderick de l'Universté du Wisconsin montrent que les bactéries intestinales endogènes sont indispensables à l'action larvicide du Bt. En effet, après avoir détruit les bactéries intestinales de larves de spongieuse en leur administrant des antibiotiques oraux, elle a observé que les chenilles résistent à des doses très élevées de Bt. La réintroduction des différentes espèces d'entérobactéries (Enterobacter spp.) endogènes dans l'intestin des larves restaure l'activité larvicide du Bt. Contrairement au Bt qui est rapidement détruit dans l'hémolymphe, les bactéries E. coli génétiquement modifiées pour produire des toxines de Bt y prolifèrent et tuent les larves par septicémie y compris en l'absence d'entérobactéries. Par contre, si elles sont inactivées par la chaleur, les E. coli modifiées ne peuvent tuer les larves en l'absence des bactéries endogènes. Certains insectes, dont la spongieuse, sont en effet connus pour régénérer assez rapidement leur muqueuse intestinale. (OP)
Réf. : Broderick NA, Raffa KF, Handelsman J., 2006. Midgut bacteria required for Bacillus thuringiensis insecticidal activity. Proc Natl Acad Sci USA, Édition électronique avancée du 27 septembre 2006 [Résumé en anglais]

mardi 26 septembre 2006

Un appât sucré pour lutter contre les moustiques

Bien qu'elles soient hématophages, les femelles des moustiques qui véhiculent des maladies comme le paludisme, se nourrissent aussi du nectar des fleurs dont elles assurent également la pollinisation. Le précieux liquide sucré leur procure en effet une source d'énergie indispensable pour voler. Pour lutter contre ces moustiques vecteurs, des entomologistes israéliens ont eu l'idée d'empoisonner une solution sucrée avec du Spinosad, un insecticide naturel neurotoxique issu de la fermentation de la bactérie Saccharopolyspora spinosa, et de le pulvériser sur une petite oasis d'acacias. Selon les chercheurs, la plantation d'arbres ou d'arbustes et leur traitement par un insecticide oral comme le Spinosad pourrait constituer une nouvelle méthode facile et peu coûteuses pour contrôler les moustiques vecteurs et enrayer la malaria. Ce nouveau procédé est particulièrement bien adapté aux milieux arides pauvres en végétation comme les déserts et les savanes, et pourrait s'avérer très utile en Afrique sub-saharienne (Sahel) où la malaria progresse rapidement. L'efficacité de cette nouvelle méthode reste cependant à confirmer, en particulier dans des milieux non isolés et en présence d'une plus grande variété de plantes à fleurs. D'autre part une étude menée l'an dernier révélait que l'insecticide Spinosad, autorisé en agriculture biologique et considéré comme respectueux pour l'environnement, pouvait perturber le comportement du bourdon, un important pollinisateur. (OP) ; Sources : Les épingles 2006 de l'OPIE "Leur bec sucré les perdra", d'après BBC News "Mosquitoes' sweet tooth targeted" ; Réf. : Müller G., Schlein Y., 2006. Sugar questing mosquitoes in arid areas gather on scarce blossoms that can be used for control. International Journal for Parasitology 36(10-11) 1077-1080 [Résumé en anglais]
> À (re)-lire : "Le vol du bourdon affecté par l'insecticide naturel Spinosad" (PESTInfos, 09.05.05)

samedi 23 septembre 2006

3 tonnes de bioinsecticide Bti répandues en Camargue

Au printemps dernier, suite à la pression des résidents accablés par les agressions répétées des hordes de moustiques Aedes caspius, et face à la crainte générale d'une propagation de l'épidémie de Chikungunya, les collectivités locales se sont résignées à entreprendre la démoustication du parc naturel régional de Camargue. À l'époque, préconisant plutôt le drainage des eaux stagnantes, certains scientifiques avaient mis en doute l'efficacité d'un tel projet et souligné les risques éventuels d'effets sur les nombreuses espèces protégées du parc et surtout de développement de résistances chez les moustiques. Aujourd'hui, les opérations de démoustication, conduites par l'EID-Méditérannée, vont bon train, et 3 tonnes d'insecticides biologiques Bti (Bacillus thuringiensis israelensis) ont été répandues au cours de l'été. Résultat, les moustiques semblent en effet beaucoup moins nombreux cette année, et les citadins qui résident à proximité du parc peuvent désormais dîner dehors ! Cependant, les effets éventuels de ces pulvérisations massives de Bti sur les populations d'oiseaux qui fréquentent cette vaste zone naturelle ne seront pas connus avant un an. Histoire à suivre ... Pierre DAUM, envoyé spécial du quotidien Libération relate la lutte engagée sur le terrain contre les moustiques camarguais. [Lire l'article de Pierre Daum]. À noter aussi que le Téméphos, "un insecticide de synthèse utilisé en France dans 75% des zones de démoustication", ne devrait plus être autorisé au sein de l'Union Européenne à partir du 1er septembre dernier. Cette directive de l'UE a provoqué la colère de certains opérateurs qui jugent le Bti comme trop coûteux et moins efficace que le Téméphos. En s'appuyant sur une récente étude de l'Afsset qui révélait les risques potentiels du Téméphos pour les organismes aquatiques, les oiseaux et les mammifères, le Ministère français de l'écologie a finalement refusé de demander un sursis supplémentaire à Bruxelles. (OP) ; Source : Libération du 23 septembre 2006
> À (re)-lire : Vers une démoustication de la Camargue (PESTInfos 29.05.06)
> Site de l'Entente interdépartementale pour une démoustication du littoral méditerranéen
> Site de l'Agence françaises de sécurité sanitaire et de l'environnement au travail (Afsset)

mardi 19 septembre 2006

Contrôler les fourmis en déclenchant une "guerre civile".

Pour combattre la fourmi d'Argentine, Linepithema humile, une espèce envahissante qui forme des colonies géantes, des chercheurs californiens veulent déclencher une guerre civile en leur sein. Originaire d'Argentine et du Brésil, L. humile a profité de l'essor du transport des marchandises au siècle dernier pour s'introduire en divers points du globe. Alors qu'en Amérique du Sud, la multiplication de l'espèce est limitée par les rudes batailles que se livrent plusieurs colonies, aux États-Unis et en Europe, la fourmi d'Argentine forme des colonies aux dimensions gigantesques, comprenant plusieurs nids, et son expansion au détriment des espèces indigènes menace aujourd'hui l'équilibre des écosystèmes. En l'absence de méthodes chimiques efficaces pour contrôler son expansion, les chercheurs ont identifiés les composés chimiques (phéromones), des polyssacharides spécifiques présents dans la cuticule, qui permettent aux individus d'une même colonie de se reconnaître. En manipulant légèrement ces composés cuticulaires et en enduisant certaines fourmis, les scientifiques américains ont réussi à briser leur coopération au sein de la colonie et à leur faire croire qu'elles sont en présence d'ennemis. Ils espèrent ainsi provoquer de véritables "guerres civiles" qui limiteront la progression de cette petite fourmi dévastatrice. (OP) ; Source : d'après une dépêche AFP ; Réf. : Brandt M., Torres CW, Lagrimas M., Sulc R., Shea KJ., Tsutsui ND., 2006. Narrowing the search for nestmate recognition cues in the Argentine ant Linepithema humile. The IUSSI 2006 Congress, Washington, DC, 31 juillet 2006 [Résumé en anglais]
> À lire : Les fourmis d'Argentine colonisent l'Europe ! (L'union internationale des insectes sociaux, 2002)
> Voir des photos de la fourmi Linepithema humile sur le site myrmecos.net

vendredi 15 septembre 2006

Des coléoptères cleptoparasites abusent les abeilles solitaires en utilisant un leurre chimique

Le méloïdé américain, Meloe fransiscanus, est un petit coléoptère vivant dans les dunes sableuses du Sud-Ouest des États-Unis. Ses larves sont des cleptoparasites qui vivent au dépend des réserves de nectar et de pollen accumulées par l'abeille solitaire Habropoda pallida. Après l’éclosion des œufs, les larves du coléoptère cleptoparasite quittent leur galerie souterraine et s'agglutinent au sommet des tiges des végétaux les plus proches en formant une masse dont la forme imite celle d'une abeille Habropoda femelle et attire les mâles de la même espèce. Les larves s'accrochent aux poils du mâle qui s'est laissé prendre et se font transporter jusqu'à une femelle qui les transportera à son tour jusqu'au nid. Le mâle s'accouplant avec plusieurs femelles, cette stratégie permet aux larves de méloïdés de se disperser et de s'introduire dans plusieurs nids d'abeilles. Des entomologistes californiens viennent de découvrir que les larves produisaient un leurre chimique, une substance volatile mimétique de la phéromone sexuelle de l'abeille Habropoda femelle, qui augmente l'attraction des abeilles mâles. Le leurre est en effet d'autant plus efficace que la concentration de la molécule chimique est élevée. Selon les chercheurs, le comportement coopératif de ces larves est probablement une adaptation à environnement désertique où la localisation de la nourriture est difficile. (OP) ; Source : Sciences et Avenir.com ; Réf. : Saul-Gershenz L., Millar J., 2006. Phoretic nest parasites use sexual deception to obtain transport to their host's nest. PNAS 103: 38, 14039-14044 [Résumé en anglais]
> Villemant C., 2001. Les coléoptères méloidés, cleptoparasites des nids d'abeilles solitaires. Insectes 121, 7-10 [Télécharger le document au format PDF]

mardi 12 septembre 2006

Du riz transgénique illégal dans les assiettes !

L'association écologiste Greenpeace vient de révéler qu'une variété de riz transgénique illégale, la variété LL Rice 601 en provenance des États-Unis, avait été retrouvée dans des produits alimentaires vendus par une chaîne de supermarchés allemande. Fabriquée par la société agrochimique Bayer, la variété LL Rice 601 a été modifiée génétiquement pour résister à un herbicide. Sa commercialisation n'a pas été encore autorisée aux États-Unis. Le 18 août dernier, les autorités américaines avaient informé l’Union Européenne (UE) que du riz LL Rice 601 avait été détecté dans leurs stocks de riz à grains longs. L'UE avait alors réagi en exigeant que le riz importé des Etats-Unis soit certifié sans OGM et une cargaison avait été ainsi bloquée à Rotterdam. Mais en l'absence de mesures immédiates de rappel des produits à base de riz américain, des cargaisons de riz contaminé avaient probablement atteind des pays de l'UE avant la mise en place de la certification et des produits alimentaires contenant du riz transgénique se sont donc retrouvés dans les rayons de magasins européens. Les experts de l'UE ont ainsi confirmé que 20% des échantillons qu'ils avaient testé contenait du riz transgénique illégal. Au Canada, le gouvernement n’a toujours pas pris de mesures pour empêcher la contamination du riz vendu au Canada par le riz LL Rice 601. Cette nouvelle affaire survient après celle de la contamination par du riz transgénique chinois de produits alimentaires vendus en Europe, également soulevé par Greenpeace. En effet, il y a quelques jours, l'association écologiste révélait avoir découvert dans les rayons des magasins d’alimentation asiatiques d’Allemagne, de Grande-Bretagne et de France, plusieurs produits alimentaires contaminés par du riz transgénique chinois illégal. Ce riz transgénique, dont la culture n'a jamais été autorisée pour la consommation humaine, contient des gènes de Bacillus thuringiensis conférant une résistance à certains insectes ravageurs et dont certaines protéines pourraient, selon Greenpeace, provoquer des allergies. Cette contamination pourrait être liée à la découverte l'an dernier de cultures illégales de riz OGM en Chine. (OP) ; Source : Greenpeace France : De plus en plus de riz transgénique illégal dans les assiettes des Européens. Après le riz OGM chinois, le riz OGM américain !
> Lire aussi : Dossier de Greenpeace Canada sur le riz contaminé
> Dossier OGM (PESTInfos)

dimanche 10 septembre 2006

"La tache goudronneuse" affecte les érables du Mont-Royal


Photo : Taches goudronneuses sur des feuilles d'érables, Parc du Mont-Royal, Montréal (Québec) - septembre 2006 (OP)

Depuis la mi-août, les citoyens de Montréal qui fréquentent le parc du Mont-Royal auront eu la surprise d'observer la chute prématurée des feuilles des érables. C'est le résultat de l'action d'un champignon microscopique, Rhytisma acerinum, responsable de la maladie foliaire de "la tache goudronneuse". Passant l'hiver dans le tapis de feuilles mortes, le champignon phytopathogène, qui s'attaque principalement à l'érable de Norvège, à l'érable rouge, à l'érable argenté et à l'érable à sucre, s'est développé et propagé à la faveur des conditions climatiques particulièrement humides cette année.
L'infestation se traduit par l'apparition au cours de l'été de taches goudronneuses noires (d'environ 1 cm de diamètre) sur les feuilles, provoquant une diminution de leur capacité photosynthétique puis leur chute précoce. Bien que les dommages soient rarement graves pour les arbres, des infestations répétées peuvent cependant les affaiblir et les rendre plus sensibles à d'autres maladies et aux attaques d'insectes.
Pour réduire l'infestation au printemps suivant, il est donc conseillé de ramasser les feuilles mortes et de les brûler ou d'en faire du compost à l'automne. (OP)

Pour en savoir plus: 

jeudi 7 septembre 2006

En Corse, un premier cas de paludisme non importé depuis 1972

La Direction générale de la santé de Corse a confirmé hier le "premier cas de paludisme autochtone diagnostiqué en France depuis 1972". Selon l'hypothèse la plus probable, le patient aurait contracté une forme bénigne de la maladie dans la région de Porto en Corse-du-Sud. Les risques que d'autres cas apparaissent étant "quasi nul", aucune alerte sanitaire n'a été déclenchée sur l'île de Beauté. Bien qu'il ne sévisse plus en France métropolitaine depuis plus d'un siècle, le paludisme autochtone a longtemps sévit en Corse qui est restée infestée par le moustique vecteur jusqu'à la seconde guerre mondiale. Depuis 1973 aucun cas de paludisme autochtone n'y avait été signalé. Une étude réalisée en 1996 par l'Institut de recherches en développement (IRD) soulignait cependant le risque de réintroduction sur l'île d'un des parasites responsable de la maladie, Plasmodium vivax, du fait de la présence importante d'un de ses vecteurs potentiels, l'Anopheles labranchiaee. (OP) ; Source : dépêche AFP (06.09.2006 17:09)
> Ministère français de la Santé et des Solidarités
> Institut de veille sanitaire
> Surveillance du paludisme en Corse 1999-2002 [Rapport PDF]

Progression de la maladie de la langue bleue vers le nord

Pour la première fois, la fièvre catarrhale du mouton, une épizootie virale transmise par des diptères nématocères du genre Culicoides spp. (famille des Cératopogonidés) s'est manifesté en Europe du Nord, aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne. La fièvre plus connue sous le nom de la maladie de la langue bleue en raison d'une cyanose de la langue qu'elle provoque parfois est due à un virus du groupe des réoviridés du genre Orbivirus qui affecte presque tous les ruminants domestiques et sauvages. Originaire d'Afrique sub-saharienne, fréquente en Turquie, dans les pays tropicaux et sub-tropicaux, la fièvre catarrhale est présente en Europe depuis 1998 où elle a infesté les élevages ovins et bovins dans les îles grecques, avant de progresser vers les autres pays du bassin méditerranéen et de toucher la Corse en 2000. Cette année un premier cas a été signalé le 14 août dans une ferme de la province de Limbourg aux Pays-Bas puis la maladie s'est rapidement étendue à plusieurs élevages frontaliers en Belgique et en Allemagne. Ce premier foyer en Hollande représente la localisation la plus nordique qui n'ait jamais été signalée pour cette maladie émergente. Selon certains scientifiques, cette progression de la maladie serait liée aux changements climatiques qui favorisent l'extension géographique de son vecteur. Une étude publiée l'an dernier par l'équipe de Bethan Purse, de l’Institut britannique pour la santé animale de Pirbright, suggérait en effet que la récente émergence de la fièvre catarrhale en Europe méridionale soit due à la progression vers le nord de son principal vecteur d'origine afro-asiatique, Culicoides imicola, suite à l'augmentation des températures. Les températures élevées et les fortes pluies enregistrées cet été pourraient être à l'origine de cette nouvelle épizootie en Hollande. À ce jour, C. imicola n'a cependant toujours pas été identifié en Hollande, et d'autres espèces européennes de Culicoides comme C. obsoletus et C. pulicaris pourraient aussi jouer le rôle de vecteur. (OP) ; Source : Sciences et Avenir.com
> Pour en savoir plus sur la fièvre catarrhale du mouton (Office internationale des épizooties / Organisation mondiale pour la santé animale)
> Réf. : Baldet T., Mathieu B., Delécolle J.C., 2003. Émergence de la fièvre catarrhale ovine et surveillance entomologique en France. Insectes n°131 (INRA-OPIE) [Télécharger l'article au format PDF]
> Réf. : Purse BV, Mellor PS, Rogers DJ, Samuel AR, Mertens PP, Baylis M., 2005. Climate change and the recent emergence of bluetongue in Europe. Nat Rev Microbiol. 3(2):171-8, février 2005 [Résumé en anglais]

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