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mercredi 22 février 2017

La moule zébrée influencerait la qualité de l'eau potable.

Selon des chercheurs canadiens de l'Université Ryerson à Toronto, la moule zébrée (Dreissena polymorpha) affecte la qualité et le goût de l'eau potable en Amérique du Nord, notamment au Canada. La présence de cette petite moule envahissante dans les grands lacs américains dont le lac Ontario, provoquerait en effet une modification de la composition chimique de l'eau, notamment en azote et en phosphore, ce qui entraîne la prolifération de cyanobactéries dont des Microcystis spp. Ces dernières relarguent dans l'eau des toxines (microcystines) et augmentent la turbidité de l'eau.

La moule zébrée est une espèce envahissante exotique d'origine européenne (Mer Caspienne et Mer Noire) introduite par l'intermédiaire du transport maritime (eaux de ballast) en Amérique du Nord en 1988. N'ayant aucun prédateur en Amérique du Nord, elle prolifère et colonise de nombreux substrats, éliminant ainsi de plusieurs espèces indigènes comme les moules perlières d'eau douce (mulettes). Pouvant filtrer jusqu'à un litre d'eau par jour, elle diminue la concentration en plancton et augmente la transparence de l'eau, modifiant ainsi les réseaux trophiques et les propriétés physicochimiques des écosystèmes aquatiques. Par ailleurs, la moule zébrée est aussi vectrice de la bucéphalose larvaire, qui peut toucher plusieurs espèces de poissons dont le mené, et du botulisme aviaire qui affecte les oiseaux aquatiques.

Selon des chercheurs de l'Université de Buffalo State (Great Lakes Center), la moule zébrée serait en voie de disparaître des Grands Lacs au profit d'une autre moule exotique envahissante très semblable, la moule quagga (Dreissena bugensis). Cette dernière est capable de coloniser les grands fonds vaseux des lacs, repoussant ainsi la moule zébrée vers les zones peu profondes des lacs et les cours d'eau (source: Radio-Canada, 21/02/2017).
(OP - Publié le 21/02/2006 - Modifié et mis à jour le 21/02/2017)


Pour en savoir plus: 
La moule zébrée, Dreissena polymorpha, est un petit mollusque bivalve très productif et doté d'une grande capacité de fixation. La moule quanna, Dreissena bugensis, lui ressemble, mais est de plus grande taille (Photo: Domaine public, via Wikimedia)

lundi 15 février 2016

Les tributylétains, des pesticides antisalissures toxiques pour la faune marine

Dans les années 1960-1980, les tributylétains (TBT), des composés organostanniques (à base d'étain) ont été largement employés comme algicide, fongicide, molluscicide et désinfectant dans les peintures antisalissures marines (antifouling), les systèmes hydrauliques industriels comme les tours de refroidissement et dans les traitements conservateurs du bois et de la pâte à papier. Libérés sous l'action de l'eau de mer sous forme d'hydroxydes, de chlorures ou de carbonates, les TBT qui ne sont pas biodégradables se sont accumulés progressivement dans les eaux et sédiments marins des zones portuaires, des estuaires et des littoraux à des concentrations toxiques pour la faune marine.

En particulier, ils sont très toxiques pour les mollusques filtreurs (coquille Saint Jacques, moules, huîtres) et les escargots marins qui les accumulent et les concentrent dans leurs tissus adipeux; à de très faibles concentrations, il affectent leur fécondation et leur développement embryonnaire, ont des effets masculinisants (imposex) sur les femelles de gastéropodes et entraînent l'épaississement de la coquille des mollusques bivalves (Ifremer 2008; UVED - Université de Nantes 2006). En France, le bassin ostréicole d'Arcachon a été particulièrement affecté par les TBT. Au Québec, le Fjord du Saguenay est aussi largement contaminé (Viglino L., thèse UQAR 2005).

Très toxiques et bioaccumulables, les peintures antisalissures à base de TBT sont désormais interdites par l'Organisation maritime internationale. Les TBT ont été remplacés, entres autres, par des herbicides de la famille des triazines comme la cybutrine qui ne sont pas eux mêmes sans risques pour l'environnement. Divers composés toxiques à base de cuivre ou de zinc ont aussi été utilisés. Des recherches sont actuellement menées pour trouver des molécules d'origine naturelle aux propriétés antisalissures et moins toxiques (Agence nationale de la recherche, BIOPAINTRO 2012).

Divers organismes marins comme des cyanobactéries, des algues vertes, des mollusques (tarets), des crustacés (balanes), des éponges et des vers peuvent coloniser la surface des coques des navires et les infrastructures artificielles immergées (câbles, pieux, plateformes, hydroliennes) et former des accumulations ou salissures; celles-ci accélèrent la corrosion des coques, augmentent le poids des navires et entravent leur hydrodynamisme ce qui augmentent leur consommation en carburant. Elles peuvent aussi contribuer à véhiculer des espèces envahissantes.
Crédit photo : Rafal Konkolewski, licence CC BY-SA 2.5 via Wikimedia Commons



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