lundi 15 décembre 2014

La catastrophe de Bhopal : 30 ans d'empoisonnement

De nombreux carbamates insecticides comme le carbaryl, l’aldicarbe, le carbofuran ou le méthomyl sont synthétisés à partir d’isocyanate de méthyle (CH3-N=C=O), un produit chimique extrêmement dangereux, toxique et irritant. Ce dernier est à l’origine de la catastrophe de Bophal (Inde) en décembre 1984, un des pires accidents industriels de l’histoire.

L’explosion dans une usine agrochimique d’Union Carbide, qui produisait entre autres du carbaryl (sous la marque Sevin) dans des conditions non sécuritaires, laissa s’échapper dans l’atmosphère plus de 40 tonnes d’isocyanate de méthyle causant plus de 3500 décès immédiats par asphyxie et des milliers de victimes. Par la suite, les pesticides s’échappant des cuves de stockage abandonnées dans l’usine ont été lessivés pendant des années par les pluies et ont contaminé les nappes phréatiques et l’eau potable empoisonnant près de 300 000 indiens (cécité, invalidité, insuffisances respiratoires, avortements spontanés, malformations congénitales, etc.). À ce jour, 30 ans plus tard, le site n’a toujours pas été dépollué et des milliers de survivants continuent d’en souffrir

Pour en savoir plus:

samedi 26 juillet 2014

Lien entre autisme et exposition prénatale aux insecticides

L'autisme est une maladie complexe du développement neurologique des humains, qui se manifeste par des troubles de la communication verbale ou non verbale, une altération des interactions sociales et des comportements ou mouvements répétitifs. Elle se détecte habituellement au cours des trois premières années de vie de l'enfant. Au cours des dernières années, une forte augmentation de l'incidence des troubles autistiques a été constatée dans de nombreux pays. Par exemple, aux États-Unis, l'autisme touchait un enfant sur 68 en 2012 contre un enfant sur 150 en 2000. Des facteurs environnementaux, dont les expositions prénatales aux pesticides, sont suspectés d'être en partie responsables de cette forte augmentation. 

Confirmant des études antérieures, une nouvelle étude, menée par des chercheurs américains de l'Université de Davis en Californie, montre un lien entre l'exposition prénatale à divers types d'insecticides agricoles (organophosphorés, pyréthrinoïdes, carbamates et organochlorés) et des retards du développement neurologique chez l'enfant, en particulier l'autisme. Selon cette étude, une femme enceinte qui vit à proximité d'une exploitation agricole qui utilise des pesticides, a un risque plus élevé d'avoir un enfant autiste. Le risque est particulièrement élevé (60 %) lorsque les femmes sont exposées à des insecticides organophosphorés, comme le chlorpyrifos, l'acéphate ou le diazinon, au cours du deuxième et du troisième trimestre de grossesse. Des risques d'autisme sont aussi plus élevés lorsque les mères sont exposées à divers pyréthrinoïdes (esfenvalerate, perméthrine, cyperméthrine) dans les trois mois avant d'être enceinte ou au cours du troisième trimestre de la grossesse. Enfin, l'exposition prénatale à des carbamates, comme le méthomyl et le carbaryl, est associée à des risques plus élevés de troubles du développement de l'enfant. Cette étude confirme

Menée en Californie, dans le cadre du projet CHARGE (CHildhood Autism Risks from Genetics and the Environment), l'étude statistique a porté sur une population test de 1 600 mères d'enfant autiste ou ayant  un retard neurologique. Les chercheurs ont constaté que près d'un tiers des mères participantes à l'étude avaient vécu, au cours de leur grossesse, à proximité (dans un rayon de 1,5 km) d'exploitations agricoles où des insecticides étaient couramment utilisés.

Bien que l'étude n'établit pas une relation de cause à effet, les chercheurs suspectent ces insecticides neurotoxiques d'avoir un effet sur le développement du cerveau du fœtus. De fait, ils recommandent au femmes enceintes d'éviter toute exposition avec des pesticides agricoles.

Référence :
  • Janie F. Shelton, Estella M. Geraghty, Daniel J. Tancredi, Lora D. Delwiche, Rebecca J. Schmidt, Beate Ritz, Robin L. Hansen, and Irva Hertz-Picciotto. Neurodevelopmental Disorders and Prenatal Residential Proximity to Agricultural Pesticides: The CHARGE Study. Environ Health Perspect 2014 (Advanced pblication) [Résumé]
Pour en savoir plus :


mardi 22 juillet 2014

Des plantes pour lutter contre la malaria en Tanzanie

Dans les régions rurales d'Afrique, diverses plantes indigènes sont traditionnellement utilisées pour lutter contre les moustiques vecteurs de la malaria et d'autres parasitoses. En Tanzanie, ces plantes sont souvent les seuls moyens pour les communautés isolées de se protéger contre la malaria. Dans le but de connaître les pratiques de ces communautés et leurs relations avec les plantes pour lutter contre la malaria, des éthnobotanistes anglais ont interrogés plus de 200 personnes répartis dans quatre villages tanzaniens du district de Bagamoyo. Un peu plus de 40 % des villageois ont déclaré utiliser des plantes pour éloigner les moustiques et autres insectes piqueurs. Les résultats de l'enquête ethnobotanique révèlent qu'une grande diversité d'arbres, arbustes ou plantes herbacées sont utilisés.

Parmi les plantes les plus fréquemment citées par les villageois tanzaniens, on trouve le margousier (Azadirachta indica), les annones (Anona sp.),  l'anacardier ou pommier-cajou (Anacardium occidentale), des arbustes du genre Citrus, des plantes herbacées du genre Ocimum (proches du basilic), le manguier (Mangifera indica L.), le goyavier (Psidium guajava) et le cocotier (Cocos nucifera). À l'exception du goyavier, toutes ces plantes sont connues pour leurs propriétés insecticides, répulsives ou antiseptiques.

Il pourrait être intéressant de sensibiliser l'ensemble de la population à ces pratiques locales, dans le cadre des programmes de lutte contre la malaria. Combinée à l'utilisation systématique de moustiquaires, l'utilisation de plantes indigènes pourrait accroître l'efficacité de la lutte contre la malaria et contribuer à réduire l'épandage d'insecticides chimiques.


Neemtree.jpg
« Neemtree ». Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

Les graines du margousier (Neemtree en anglais), dont on extrait l'huile de neem, contiennent un insecticide naturel de la famille des limonoïdes, l' azadirachtineé. En Afrique, le brulage de ses feuilles est aussi couramment utilisé comme répulsif pour chasser les moustiques.


Gui1 cashewfruit2.jpg
« Gui1 cashewfruit2 ». Sous licence Public domain via Wikimedia Commons.

Riche en flavonoïdes, en acide anacardique et en tanins, la pomme de cajou, est un excellent répulsif contre les moustiques et insectes piqueurs. On laisse habituellement la pomme coupée en deux pourrir à même le sol pour éloigner les insectes ou dans une mare pour tuer les larves de moustiques. La coque de la noix de cajou contient aussi une résine toxique qu'on peut utiliser comme insecticide naturel.  

Référence : 
  • Innocent E, Hassanali A, Kisinza WN, Mutalemwa PP, Magesa S, Kayombo E. Anti-mosquito plants as an alternative or incremental method for malaria vector control among rural communities of Bagamoyo District, Tanzania. J Ethnobiol Ethnomed. 2014 Jul 11;10(1):56. [PubMed]

samedi 19 juillet 2014

Le longicorne asiatique, un foreur du bois exotique qui menace les forêts de feuillus canadiennes

Le Longicorne asiatique (Anoplophora glabripennis) est un coléoptère de la famille des Cerambycidae qui s'attaque à tous les arbres feuillus, particulièrement les érables et les chênes. Ses larves xylophages creusent des galeries dans le phloème des arbres, ce qui les affaiblit, tandis que les adultes phytophages se nourrissent de l'écorce des rameaux.

Originaire aussi d'Asie (Chine, Corée), le Longicorne asiatique a été détecté pour la première fois en Amérique du Nord en 1999, dans les villes de Brooklyn et d'Amytiville (New-York). Malgré des mesures drastiques d'éradication des arbres infectés et de quarantaine, l'insecte fait sa première apparition en Ontario en 2003, dans la banlieue de Toronto, à Vaughan et à Toronto même. Les deux foyers d'infestation ontariens ont finalement été éradiqués au printemps 2013. Mais, un nouveau foyer d'infestation a été signalé à Missisauga en août 2013 (Gouvernement de l'Ontario).


Anoplophora glabripennis1.jpg
« Anoplophora glabripennis ». Les élytres de ce grand coléoptère noir luisant (long: 20-35 mm; largeur: 7-12 mm) sont ornés d'un nombre variable de de taches blanches irrégulières. Source : Sous licence Public domain via Wikimedia Commons.

Pour en savoir plus sur l'état du longicorne asiatique au Canada:

vendredi 18 juillet 2014

Les néonicotinoïdes et le fipronil menacent la diversité et le fonctionnement des écosystèmes

De nos jours, les insecticides systémiques à large spectre, comme les néonicotinoïdes (imidaclopride, clothianidine) et le fipronil, sont les principaux insecticides employés en agriculture. Les néonicotinoïdes représentent à eux seuls 40% du marché mondial des insecticides agricoles (soit environ 2,6 milliards de dollars en 2011). Pulvérisés ou appliqués sous forme de semences enrobées, ces insecticides neurotoxiques systémiques, qui pénètrent et diffusent à l'intérieur des plantes, se dégradent lentement et persistent dans l'environnement d'une saison à l'autre. Ainsi, depuis leur commercialisation au milieu des années 1990, les néonicotinoïdes et le fipronil sont fréquemment détectés dans les eaux et les sols des régions agricoles. On en trouve aussi dans l'air, sous forme d'aérosols, lors des pulvérisations ou des ensemencements. Par ailleurs, les néonicotinoïdes sont fortement suspectés de contribuer au déclin des populations d'abeilles observé un peu partout sur la planète, notamment en Europe et en Amérique du Nord.

Afin de documenter les impacts environnementaux des insecticides systémiques, un  regroupement international de chercheurs, la Task Force on Systemic Pesticides, a mené une vaste évaluation des risques basée sur plus de 800 études scientifiques publiées au cours des cinq dernières années. Leur constat est sans appel: l'utilisation intensive et répétée des insecticides systémiques menace la santé et la biodiversité des écosystèmes et les services qu'ils fournissent aux collectivités. Outre la pollinisation par les abeilles, le contrôle biologique des ravageurs par les prédateurs et parasitoïdes naturels et le recyclage des nutriments du sol par les vers de terre (lombrics) sont aussi affectés par ces insecticides systémiques et persistants.

Si les risques des néonicotinoïdes et du fipronil pour les abeilles étaient déjà connus, cette méta analyse met en évidence des risques élevés pour les vers de terre, les pollinisateurs sauvages, les invertébrés aquatiques (puces d'eau, escargots d'eau douce), les oiseaux, les poissons ou les reptiles. Les oiseaux granivores qui ingèrent des semences enrobées traitées avec ces insecticides neurotoxiques sont particulièrement à risque. Les niveaux de contamination des eaux sont aussi très préoccupants pour l'ensemble de la faune aquatique. Les effets directs de l’exposition à ces insecticides neurotoxiques s’étendent de la mortalité instantanée (toxicité aigüe) aux effets chroniques comme la baisse de la fécondité ou les troubles du comportement. Par ailleurs, ces insecticides ont la capacité d'exercer des effets indirects sur les populations de vertébrés (oiseaux, poissons, reptiles) en réduisant le nombre de leurs proies (via la chaîne alimentaire).

L'ensemble des données recueillies dans cette méta analyse justifient un examen plus approfondi des impacts environnementaux des insecticides systémiques. Les chercheurs de la Task Force on Systemic Pesticides préconisent en outre la mise en place de mesures réglementaires plus strictes à l'échelle mondiale voire l’interdiction des néonicotinoïdes dans certaines cultures, notamment de leur usage préventif par enrobage des semences.

Références

    jeudi 17 juillet 2014

    Effets des insecticides systémiques sur la faune vertébrée

    Une méta analyse réalisée sur 150 études scientifiques révèle que les insecticides systémiques à large spectre comme l'imidaclopride, la clothianidine (néonicotinoïdes) et le fipronil ont des effets toxiques sur la faune vertébrée sauvage (mammifères, oiseaux, poissons, amphibiens et reptiles). Les trois insecticides étudiés présentent divers effets toxiques directs, à des concentrations souvent bien inférieures à celles associées à la mortalité:
    • Effets génotoxiques et cytotoxiques
    • Effets immunotoxiques
    • Troubles de la reproduction

    L'imidaclopride et le fipronil se sont avérés particulièrement toxiques pour de nombreux oiseaux et la plupart des poissons étudiés. Les auteurs de l'analyse avertissent que l'utilisation de semences enrobées avec ces insecticides systémiques est particulièrement à risque pour les oiseaux granivores qui les ingèrent. Ils ont en outre noté que les concentrations de fipronil en milieu aquatique sont suffisamment élevées pour nuire aux poissons.

    Les effets indirects sur la faune sauvage, via la chaîne alimentaire, sont rarement pris en compte dans les processus d'évaluation des risques des pesticides. Toutefois, les auteurs ont rapporté deux études réalisées sur le terrain qui démontrent des effets indirects des insecticides systémiques sur les populations de vertébrés terrestres et aquatiques. Dans une des deux études citées, la réduction des populations d'invertébrés consécutive à l'emploi d'imidaclopride et de fipronil a causé un retard de croissance significatif chez une espèce de poisson insectivore. Dans une autre étude, l'usage du fipronil entrainait une diminution des populations de termites, et par cascade, des populations de deux espèces de lézards qui s'en nourrissent.

    Selon les auteurs, la capacité des insecticides systémiques à exercer des effets directs et indirects sur la faune vertébrée terrestre et aquatique justifie un nouvel examen plus approfondi de leur sécurité environnementale.

     Référence :
    • Gibbons D, Morrissey C, Mineau P. Review of the direct and indirect effects of neonicotinoids and fipronil on vertebrate wildlife. Environ. Sci. Pollut. Res. Int. 2014 Jun 18 [PubMed]

    Vers un nouveau printemps silencieux?

    Depuis les années 1990, les néonicotinoïdes sont les insecticides les plus employés dans le monde pour lutter contre les insectes ravageurs agricoles. Ils représentent désormais près de 40 % du marché mondial des insecticides. Les néonicotinoïdes, comme l'imidaclopride, sont particulièrement appréciés des agriculteurs pour leur grande efficacité et leur facilité à utiliser au moyen de semences enrobées et prétraitées. Ce sont des insecticides neurotoxiques, qui empêchent la fixation d'un neurotransmetteur sur les récepteurs nicotiniques des insectes, et systémiques, qui diffusent dans tout l'organisme des plantes, y compris le pollen et le nectar.

    On sait désormais que les néonicotinoïdes sont aussi toxiques, même à faibles doses, pour des insectes non ciblés comme les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Leurs traces et résidus sont d'ailleurs suspectés de contribuer à l'effondrement des populations d'abeilles que l'on observe depuis quelques années à l'échelle de la planète. Pour la première fois, une récente étude néerlandaise, publiée dans la revue Nature, montre que les néonicotinoïdes affectent aussi indirectement les oiseaux, particulièrement ceux qui se nourrissent d'insectes, et suggère un effet en cascade à grande échelle des néonicotinoïdes sur les écosystèmes et l'environnement.

    Les chercheurs néerlandais ont établi une corrélation entre la teneur en imidaclopride dans les eaux de surface des terres agricoles et le déclin des populations de diverses espèces d'oiseaux insectivores des Pays-Bas (Alouette des champs, Pipit des près, Étourneau sansonnet, Grive draine, etc.). Dans les régions où la teneur en imidaclopride des eaux de surface est supérieure à 20 ng/l, les populations d'oiseaux insectivores ont en effet tendance à décroître de 3,5 % en moyenne par an. Cette tendance au déclin est seulement observée depuis le milieu des années 1990, date à laquelle l'imidaclopride a été introduit aux Pays-Bas.

    L'étude ne prétends pas que l'imidaclopride est une cause directe du déclin des oiseaux dans les régions agricoles des Pays-Bas. Les néonicotinoïdes agiraient donc indirectement sur les populations aviaires, principalement en réduisant le nombre de mouches, sauterelles, punaises et chenilles dont les oiseaux insectivores se régalent. Toutefois, des intoxications directes, suite à l'ingestion de semences enrobées traitées aux néonicotinoïdes ne sont pas à exclure, particulièrement chez les jeunes oiseaux.

    Dans une entrevue publiée sur le site de National Geographic, les chercheurs néerlandais n'hésitent pas à faire le parallèle avec l'appel de Rachel Carson, lancé en 1962, pour avertir le monde que les pesticides contribuaient au silence des oiseaux. Comme hier le DDT et les pesticides persistants, il apparaît que les néonicotinoïdes nuisent aussi à la biodiversité de la planète et qu'ils pourraient être responsable d'un nouveau printemps silencieux.

    Pour en savoir plus :

    Capture d'écran provenant du reportage de Radboud Universiteit Nijmegen


    mardi 17 juin 2014

    De nouveaux pesticides détectés dans l'Arctique

    Les polluants organiques persistants (POP), comme les dioxines, les furanes, les polychlorobiphényles (PCB) et les pesticides organochlorés (aldrine, dieldrine, lindane), sont une source de pollution majeure dans l’Arctique. Transportés par les vents depuis les régions tempérées, ces toxiques non biodégradables se concentrent dans le phytoplancton, les algues et les plantes qui les absorbent. Par la suite, ils s'accumulent, via la chaîne alimentaire, dans les tissus adipeux des animaux comme les poissons, les bélugas et les phoques. Par ce phénomène de bioaccumulation, on en retrouve même dans le lait maternel des femmes inuites. Les POP font l'objet d'une étroite surveillance par les chercheurs du monde entier. Si leur concentration dans l'air arctique est resté relativement stable au cours des dernières années, les chercheurs ont récemment détecté, dans les glaces, de nouveaux POP, dont de nombreux pesticides usuels et des retardateurs de flammes.

    Ces dernières années, les analyses de carottes glaciaires ont ainsi révélé des concentrations croissantes de trois pesticides, soit le chlorpyrifos, un insecticide organophosphoré utilisé principalement contre les moustiques et les mouches, l'endosulfan, un insecticide organochloré interdit en Europe et au Canada depuis plusieurs années, et la trifluraline, un herbicide communément employé dans les cultures céréalières et légumières. Des phénomènes de bioaccumulation ont été aussi observés pour deux d'entre eux, soit le chorpyrifos et l'endosulfan, ainsi que pour le pentachloroanisole, un produit de la dégradation de rodenticides, et le metoxychlor, un insecticide organochloré apparenté au DDT.  La contamination de l'Arctique par les pesticides continue.

    Référence :
    • Vorkamp K, Rigét FF. A review of new and current-use contaminants in the Arctic environment: Evidence of long-range transport and indications of bioaccumulation. Chemosphere. 2014 Sep;111C:379-395. Epub 2014 May 14. [PubMed]

    mardi 20 mai 2014

    PESTInfos sur Twitter : les deux premiers tweets




    Des pesticides perturbateurs endocriniens dans les cheveux des enfants français

    Depuis quelques années, les substance insecticides et antiparasitaires à usages agricoles, thérapeutiques ou vétérinaires, comme les pyréthrinoïdes (deltaméthrine, perméthrine), les organophosphorés (chlorpyrifos, parathion) ou les vieux organochlorés (dieldrine, lindane), sont fortement suspectés d'être des perturbateurs endocriniens. De fait, plusieurs études scientifiques évoquent un lien entre exposition à ces pesticides, même à très faibles doses, et troubles du métabolisme (obésité), de la reproduction (puberté précoce, diminution de la fertilité) et du développement du foetus et du jeune enfant (troubles mentaux ou du comportement), etc. Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables aux expositions aux pesticides perturbateurs endocriniens et ne devraient pas y être exposés.

    En 2013, Générations Futures a mené une enquête sur une population d'une trentaine de jeunes enfants dans des zones agricoles du Nord et de l'Ouest de la France afin d'évaluer leur exposition à différents pesticides. Même s'ils ne concernent qu'un faible échantillon peu représentatif, les résultats du rapport EXPPERT 3, publiés en avril dernier, sont alarmants. En moyenne, plus de 21 pesticides ou métabolites (issus de leur dégradation dans l'organisme) ont été retrouvés dans les cheveux des enfants. Certaines de ces substances ne sont pas autorisées en usage agricole (fipronil) ou ne sont plus autorisées en France depuis plusieurs années (endosulphan, dieldrine). Selon François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, cette étude « montre bien que dans la réalité nos enfants sont exposés à des cocktails importants de ces substances ».

    Pour en savoir plus :

    LinkWithin

    Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...