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samedi 7 novembre 2020

Plantes messicoles : adventices habitantes des moissons

Les plantes messicoles sont des adventices inféodées aux moissons, en particulier aux cultures de céréales d'hiver (blé, orge, avoine, seigle). Elles incluent principalement des annuelles (bleuet, coquelicot, matricaires, adonis d'été, nielle des blés) et quelques vivaces (glaïeul des moissons, tulipa sp.). 

Depuis la domestication des céréales au néolithique, ces plantes anciennes originaires du moyen-orient ont migré et coévolué avec elles. Ce sont donc des espèces spécialistes qui ont des cycles de vie comparables à celles des céréales (entre le semis et la moisson) et sont dépendantes de certaines pratiques culturales ancestrales (labours superficiels à l'automne, semis clairs). En plus de leur importance patrimoniale et esthétique au niveau des paysages agricoles, les plantes messicoles favorisent la pollinisation des espèces cultivées et le contrôle biologique des ravageurs par les auxiliaires. 

En Europe, l'intensification des pratiques agricoles modernes (usage des pesticides, fertilisation azotée, labours profonds, remembrement, tri des semences) a conduit à la raréfaction, voire la disparition locale des plusieurs espèces messicoles. La mise en place de bandes fleuries en bordure des champs permet de favoriser leur présence et d'augmenter la biodiversité des agrosystèmes. 


 

Pour en savoir plus:

 

 

vendredi 18 juillet 2014

Les néonicotinoïdes et le fipronil menacent la diversité et le fonctionnement des écosystèmes

De nos jours, les insecticides systémiques à large spectre, comme les néonicotinoïdes (imidaclopride, clothianidine) et le fipronil, sont les principaux insecticides employés en agriculture. Les néonicotinoïdes représentent à eux seuls 40% du marché mondial des insecticides agricoles (soit environ 2,6 milliards de dollars en 2011). Pulvérisés ou appliqués sous forme de semences enrobées, ces insecticides neurotoxiques systémiques, qui pénètrent et diffusent à l'intérieur des plantes, se dégradent lentement et persistent dans l'environnement d'une saison à l'autre. Ainsi, depuis leur commercialisation au milieu des années 1990, les néonicotinoïdes et le fipronil sont fréquemment détectés dans les eaux et les sols des régions agricoles. On en trouve aussi dans l'air, sous forme d'aérosols, lors des pulvérisations ou des ensemencements. Par ailleurs, les néonicotinoïdes sont fortement suspectés de contribuer au déclin des populations d'abeilles observé un peu partout sur la planète, notamment en Europe et en Amérique du Nord.

Afin de documenter les impacts environnementaux des insecticides systémiques, un  regroupement international de chercheurs, la Task Force on Systemic Pesticides, a mené une vaste évaluation des risques basée sur plus de 800 études scientifiques publiées au cours des cinq dernières années. Leur constat est sans appel: l'utilisation intensive et répétée des insecticides systémiques menace la santé et la biodiversité des écosystèmes et les services qu'ils fournissent aux collectivités. Outre la pollinisation par les abeilles, le contrôle biologique des ravageurs par les prédateurs et parasitoïdes naturels et le recyclage des nutriments du sol par les vers de terre (lombrics) sont aussi affectés par ces insecticides systémiques et persistants.

Si les risques des néonicotinoïdes et du fipronil pour les abeilles étaient déjà connus, cette méta analyse met en évidence des risques élevés pour les vers de terre, les pollinisateurs sauvages, les invertébrés aquatiques (puces d'eau, escargots d'eau douce), les oiseaux, les poissons ou les reptiles. Les oiseaux granivores qui ingèrent des semences enrobées traitées avec ces insecticides neurotoxiques sont particulièrement à risque. Les niveaux de contamination des eaux sont aussi très préoccupants pour l'ensemble de la faune aquatique. Les effets directs de l’exposition à ces insecticides neurotoxiques s’étendent de la mortalité instantanée (toxicité aigüe) aux effets chroniques comme la baisse de la fécondité ou les troubles du comportement. Par ailleurs, ces insecticides ont la capacité d'exercer des effets indirects sur les populations de vertébrés (oiseaux, poissons, reptiles) en réduisant le nombre de leurs proies (via la chaîne alimentaire).

L'ensemble des données recueillies dans cette méta analyse justifient un examen plus approfondi des impacts environnementaux des insecticides systémiques. Les chercheurs de la Task Force on Systemic Pesticides préconisent en outre la mise en place de mesures réglementaires plus strictes à l'échelle mondiale voire l’interdiction des néonicotinoïdes dans certaines cultures, notamment de leur usage préventif par enrobage des semences.

Références

    jeudi 17 juillet 2014

    Effets des insecticides systémiques sur la faune vertébrée

    Une méta analyse réalisée sur 150 études scientifiques révèle que les insecticides systémiques à large spectre comme l'imidaclopride, la clothianidine (néonicotinoïdes) et le fipronil ont des effets toxiques sur la faune vertébrée sauvage (mammifères, oiseaux, poissons, amphibiens et reptiles). Les trois insecticides étudiés présentent divers effets toxiques directs, à des concentrations souvent bien inférieures à celles associées à la mortalité:
    • Effets génotoxiques et cytotoxiques
    • Effets immunotoxiques
    • Troubles de la reproduction

    L'imidaclopride et le fipronil se sont avérés particulièrement toxiques pour de nombreux oiseaux et la plupart des poissons étudiés. Les auteurs de l'analyse avertissent que l'utilisation de semences enrobées avec ces insecticides systémiques est particulièrement à risque pour les oiseaux granivores qui les ingèrent. Ils ont en outre noté que les concentrations de fipronil en milieu aquatique sont suffisamment élevées pour nuire aux poissons.

    Les effets indirects sur la faune sauvage, via la chaîne alimentaire, sont rarement pris en compte dans les processus d'évaluation des risques des pesticides. Toutefois, les auteurs ont rapporté deux études réalisées sur le terrain qui démontrent des effets indirects des insecticides systémiques sur les populations de vertébrés terrestres et aquatiques. Dans une des deux études citées, la réduction des populations d'invertébrés consécutive à l'emploi d'imidaclopride et de fipronil a causé un retard de croissance significatif chez une espèce de poisson insectivore. Dans une autre étude, l'usage du fipronil entrainait une diminution des populations de termites, et par cascade, des populations de deux espèces de lézards qui s'en nourrissent.

    Selon les auteurs, la capacité des insecticides systémiques à exercer des effets directs et indirects sur la faune vertébrée terrestre et aquatique justifie un nouvel examen plus approfondi de leur sécurité environnementale.

     Référence :
    • Gibbons D, Morrissey C, Mineau P. Review of the direct and indirect effects of neonicotinoids and fipronil on vertebrate wildlife. Environ. Sci. Pollut. Res. Int. 2014 Jun 18 [PubMed]

    Vers un nouveau printemps silencieux?

    Depuis les années 1990, les néonicotinoïdes sont les insecticides les plus employés dans le monde pour lutter contre les insectes ravageurs agricoles. Ils représentent désormais près de 40 % du marché mondial des insecticides. Les néonicotinoïdes, comme l'imidaclopride, sont particulièrement appréciés des agriculteurs pour leur grande efficacité et leur facilité à utiliser au moyen de semences enrobées et prétraitées. Ce sont des insecticides neurotoxiques, qui empêchent la fixation d'un neurotransmetteur sur les récepteurs nicotiniques des insectes, et systémiques, qui diffusent dans tout l'organisme des plantes, y compris le pollen et le nectar.

    On sait désormais que les néonicotinoïdes sont aussi toxiques, même à faibles doses, pour des insectes non ciblés comme les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Leurs traces et résidus sont d'ailleurs suspectés de contribuer à l'effondrement des populations d'abeilles que l'on observe depuis quelques années à l'échelle de la planète. Pour la première fois, une récente étude néerlandaise, publiée dans la revue Nature, montre que les néonicotinoïdes affectent aussi indirectement les oiseaux, particulièrement ceux qui se nourrissent d'insectes, et suggère un effet en cascade à grande échelle des néonicotinoïdes sur les écosystèmes et l'environnement.

    Les chercheurs néerlandais ont établi une corrélation entre la teneur en imidaclopride dans les eaux de surface des terres agricoles et le déclin des populations de diverses espèces d'oiseaux insectivores des Pays-Bas (Alouette des champs, Pipit des près, Étourneau sansonnet, Grive draine, etc.). Dans les régions où la teneur en imidaclopride des eaux de surface est supérieure à 20 ng/l, les populations d'oiseaux insectivores ont en effet tendance à décroître de 3,5 % en moyenne par an. Cette tendance au déclin est seulement observée depuis le milieu des années 1990, date à laquelle l'imidaclopride a été introduit aux Pays-Bas.

    L'étude ne prétends pas que l'imidaclopride est une cause directe du déclin des oiseaux dans les régions agricoles des Pays-Bas. Les néonicotinoïdes agiraient donc indirectement sur les populations aviaires, principalement en réduisant le nombre de mouches, sauterelles, punaises et chenilles dont les oiseaux insectivores se régalent. Toutefois, des intoxications directes, suite à l'ingestion de semences enrobées traitées aux néonicotinoïdes ne sont pas à exclure, particulièrement chez les jeunes oiseaux.

    Dans une entrevue publiée sur le site de National Geographic, les chercheurs néerlandais n'hésitent pas à faire le parallèle avec l'appel de Rachel Carson, lancé en 1962, pour avertir le monde que les pesticides contribuaient au silence des oiseaux. Comme hier le DDT et les pesticides persistants, il apparaît que les néonicotinoïdes nuisent aussi à la biodiversité de la planète et qu'ils pourraient être responsable d'un nouveau printemps silencieux.

    Pour en savoir plus :

    Capture d'écran provenant du reportage de Radboud Universiteit Nijmegen


    samedi 18 décembre 2010

    Abeilles et pollinisateurs : enjeux et menaces (Rapport PNUE)

    Les indices d'une crise majeure de la biodiversité s'accumulent. On estime ainsi que la Terre perd entre 1 et 10 % de sa biodiversité tous les 10 ans. La destruction des habitats et la déforestation, la pollution, la propagation des espèces invasives et des parasites et la surexploitation des terres agricoles et des océans, qui sont liées aux activité humaines, en sont les principales causes. Les abeilles et les autres insectes pollinisateurs, comme les papillons ou les mouches, n'échappent malheureusement pas à cette crise de la biodiversité. Ces dernières années, plusieurs études ont montré un possible déclin des populations d'abeilles sauvages et domestiquées et des pollinisateurs à l'échelle de la planète, principalement en Amérique du Nord et en Europe.

    La pollinisation est essentielle aux sociétés humaines. Beaucoup de plantes à fleurs, fruits et légumes en dépendent. L'Organisation mondiale pour l'agriculture (FAO) estime que près de 71 % des espèces végétales qui assurent 90 % de l'alimentation mondiale sont pollinisées par des insectes, principalement des abeilles. Au cours des 50 dernières années, les productions agricoles qui dépendent de la pollinisation ont été multipliées par 4. De fait, l'agriculture mondiale dépend de plus en plus de la pollinisation.

    Dans un récent rapport, des experts du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE - UNEP) dressent le bilan de santé global des populations mondiales d'abeilles. Malgré des preuves de déclin dans plusieurs régions du monde, les experts onusiens hésitent à parler de «crise de la pollinisation» à l'échelle de la planète, car, selon eux, les données recueillies ne sont pas assez concluantes. Par contre, le rapport onusien énumère les nombreuses menaces auxquelles sont exposées les abeilles et les pollinisateurs :
    • Destruction et pollution des habitats conduisant à une diminution de la biodiversité des plantes à fleurs;
    • Épandages aériens d'insecticides et développement des insecticides systémiques (qui diffusent à travers toute la plante) et des semences enrobées qui sont toxiques pour les insectes non ciblés et les pollinisateurs;
    • Commercialisation, sélections, traitements antibiotiques et transports des abeilles domestiques qui amenuisent la santé des ruches;
    • Changements climatiques qui pourraient, entre autres, modifier les relations entre les insectes et les plantes à fleurs. 
    Par ailleurs, le rapport onusien invite les gouvernements à prendre en compte ces menaces dans leurs politiques agricoles et à favoriser le développement des pollinisateurs sauvages et indigènes en complément aux colonies d'abeilles domestiques.

    Référence :

    vendredi 21 décembre 2007

    Le régne facsinant des coléoptères

    Les Coléoptères sont un ordre d'insectes très diversifié et abondant. À ce jour, environ 350 000 espèces de coléoptères ont été recensées aux quatre coins de la planète. De fait, cet ordre fascinant regroupe près du quart de tous les êtres vivants connus de la planète!

    En comparant le patrimoine génétique de plusieurs espèces de coléoptères, des entomologistes britanniques ont récemment établi un nouvel arbre généalogique des Coléoptères qui remonte aux alentours de 300 millions d'années avant notre ère. Leur étude révèle en outre que leur incroyable diversité biologique est principalement liée à de grandes facultés d'adaptation qui leur a permis d'occuper de nombreuses niches écologiques. 

    Les Coléoptères sont caractérisés par une paire d'ailes antérieures coriaces (les élytres) qui forme une carapace recouvrant l'abdomen. Leur deux ailes postérieures, membraneuses, sont repliées sous la carapace et se déploient lorsque le coléoptère s'envole. Ils possèdent aussi de puissantes pièces buccales broyeuses. 35 % d'entre eux sont des phytophages, dont de nombreux ravageurs agricoles et forestiers (charançons, chrysomèles, ténébrions, scolytes). On trouve aussi des détritivores et des carnassiers, prédateurs d'insectes. Certains d'entre eux, comme les coccinelles qui se nourrissent de pucerons, sont très utilisées en lutte biologique.


     Pour en savoir plus :

    dimanche 28 octobre 2007

    Rapport GEO4 de l'ONU : les problèmes les plus graves de la planète persistent

    Le denier bilan chiffré publié par l'ONU sur l'état de santé de la planète confirme le déclin généralisé des principaux écosystèmes de la biosphère et en attribue la cause aux activités humaines. Selon le rapport onusien, le rythme de disparition des espèces s'est considérablement accentué et la planète serait entré dans la "6ème extinction". Outre les grand animaux charismatiques menacés, des milliers d'espèces d'oiseaux, d'amphibiens, de poissons, de plantes, d'insectes, mais aussi de bactéries et de microorganismes divers, dont la plupart sont encore inconnus et sont souvent à la base des chaînes alimentaires, pourraient disparaître au cours des prochaines années.Les introductions d'espèces exotiques constituent un problème croissant et contribuent à la disparition de nombreuses espèces indigènes.

    Les grands biomes de la planète, en particulier les forêts tropicales sèches, les savanes, les récifs coralliens et les milieux humides à l'intérieur des terres, ont vu aussi leur surface se réduire radicalement depuis les années 1950. Le changement climatique, bientôt irréversible si la communauté internationale ne réagit pas avec plus de force, devrait accélérer la perte de la biodiversité et la désertification des écosystèmes.

    À cause de l'uniformisation des pratiques agricoles et de la destruction des milieux naturels, le stock de gènes des plantes alimentaires et médicinales s'est aussi considérablement réduit au point de menacer l'existence même de l'espèce humaine. Avec les besoins croissants en énergie, l'agriculture intensive est en effet considérée comme une des principales causes de la dégradation de l'état de la planète. Ainsi, de 1990 à aujourd'hui près de 6 milliards de forêts tropicales ont été converties chaque année en pâturages et en cultures agricoles. En Europe, 90 % des terres agricoles souffrent d'excès de phosphates et de nitrates entraînant l'eutrophisation généralisée des cours d'eau et des lacs. En Asie et en Afrique, l'irrigation des cultures est responsable de 60 à 70 % des prélèvements d'eau entraînant de graves crises d'approvisionnement des populations en eau douce.L'appauvrissement des sols en carbone du à leur utilisation intensive est responsable d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Enfin, la demande croissante en biocarburants devrait convertir une partie importante des terres agricoles en monocultures au détriment des plantes alimentaires et de la diversité biologique.

    Curieusement le rapport demeure relativement silencieux sur les plantes transgéniques dont l'utilisation est très controversée. En conclusion, les experts onusiens établissent un lien entre la perte des écosystèmes et de la biodiversité et la disparition des cultures et des langues. Ils invitent la communauté internationale à agir rapidement avant qu'il ne soit trop tard et les pays riches à s'engager dans la voie de la décroissance avant que la surconsommation ne détruise tous les services biologiques de la planète.
     
    Pour en savoir plus :

    samedi 27 octobre 2007

    Sa Majesté les Mouches (Le Devoir)

    Il existe environ 100 000 espèces de mouches, soit 1/10e de la diversité animale. À l'exception de la drosophile (Drosophila melanogaster), qui est un modèle d'étude en génétique et en biologie moléculaire, les Muscidés, comme la mouche domestique Musca domestica et ses cousines, intéressent peu les chercheurs. Au Québec, l'entomologiste Jade Savage, de l'Université Bishop à Sherbrooke, consacre ses recherches à leur biodiversité et à leur phylogénie (arbre généalogique). Depuis peu, elle s'intéresse aussi aux impacts des changements climatiques sur les Muscidés nordiques et alpines. Le quotidien Le Devoir dresse le portrait de cette experte en Muscidés.

    » Lire l'article dans le Devoir

    vendredi 26 octobre 2007

    Les bienfaits de l'agriculture biologique sur la qualité des sols

    Interface et zone d'échange entre la lithosphère, l'atmosphère et la biosphère, le sol est un milieu vivant complexe, composé de matières organiques et minérales. Son rôle en agriculture est fondamental. Il abrite en effet une multitude de microorganismes et d'invertébrés détritivores (bactéries, champignons, vers de terre, insectes, etc.) qui transforment la matière organique en matière minérale et fournissent aux plantes les nutriments nécessaires à leur croissance.

    Des chercheurs suisses ont comparé, sur plus de 20 ans, des parcelles biologiques et traditionnelles alternant différentes cultures (pommes de terre, orge, blé d’hiver, betteraves et trèfle). Leur étude comparative montre que l'usage intensif de pesticides et d'engrais diminuent considérablement la qualité des sols en les appauvrissant en microorganismes et en matières organiques. Dans les parcelles traditionnelles, cet  appauvrissement des sols est tel qu'il faut multiplier les apports en phosphates et en nitrates. Par contre, dans les parcelles biologiques, le développement de la microfaune permet d'enrichir naturellement le sol en nutriments dont les plantes ont besoin.

    Les chercheurs ont aussi constaté que les insectes auxiliaires, parasitoïdes et prédateurs de parasites, étaient beaucoup plus nombreux dans les parcelles biologiques. La présence de ces insectes auxiliaires assure une protection naturelle des cultures contre les ravageurs, et évite l'épandage d'insecticides. Malgré des baisses de rendement de l'ordre de 20 % observées dans les cultures biologiques, celles ci demeurent économiquement rentables à long terme, car elles permettent d'éviter les dépenses coûteuses associées à l'utilisation des produits chimiques (engrais, pesticides, etc.).
    (Source : e-meddiat, M. Jahnich, 05.09.07)

    Référence :
    • Fliessbach A., et al. ,2006. Soil organic matter and biological soil quality indicators after 21 years of organic and conventional farming. Agriculture, Ecosystems and Environment 118: 273-28 [Résumé en anglais]

    mardi 2 octobre 2007

    Des jachères fleuries pour favoriser les pollinisateurs

    Depuis quelques années, les populations d'abeilles ont tendance à s'amenuiser un peu partout sur la planète. L'origine de cette inquiétante disparition demeure mystérieuse et plusieurs facteurs pourraient être en cause : résidus de pesticides, maladie parasitaire ou virale, conditions climatiques, etc..
    Récemment, une étude scientifique établissait un lien entre le déclin des abeilles sauvages et celui des plantes à fleurs. L'urbanisation croissante et des pratiques agricoles intensives sont en effet responsables de la disparition de nombreuses espèces de fleurs sauvages, sources de nectar et de pollen. Pour favoriser la biodiversité, des jachères de fleurs multicolores colonisent maintenant les campagnes françaises, mais aussi les bords de routes et les plates-bandes urbaines. Bleuets, centaurées, coquelicots, cosmos, eschscholzia, lupins, pois de senteur, soucis sont de retour au grand bonheur des abeilles, des bourdons et des papillons ...
    Jachère fleurie dans la banlieue de Limoges, Haute-Vienne (5 juillet 2007)

    mercredi 26 septembre 2007

    Les grenouilles victimes indirectes des engrais agricoles

    En Amérique du Nord, le nombre de malformations observées chez les amphibiens (membres supplémentaires, manquants ou déformés) est en constante augmentation depuis les années 90. Une récente étude réalisée à l'Université du Colorado à Boulder révèle que l'eutrophisation des lacs et étangs est à l'origine du développement de ces malformations chez les grenouilles.

    Les chercheurs américains ont mis en évidence une cascade d'évènements en réponse aux modifications environnementales qui conduisent à l'émergence d'un parasite responsable des malformations. En effet, l'apport de grandes quantités d'engrais azotés et phosphatés par les agriculteurs et les jardiniers nord-américains entraîne une eutrophisation accrue des écosystèmes aquatiques qui stimule la prolifération de cyanobactéries, Ces dernières favorisent à leur tour la présence d'escargots porteurs d'un parasite des grenouilles. L'augmentation de la densité des escargots infectés et du nombre de parasites par escargots conduit finalement à une élévation du taux d'infection chez les amphibiens. Le parasite est un vers trématode, Ribeiroia ondatrae, dont les larves forment des kystes dans les membres des têtards, provoquant de sévères malformations qui peuvent être létales.

    D'une façon plus générale, cette étude permet de mieux comprendre la réponse des parasites aux perturbations des écosystèmes. Elle pourrait expliquer le déclin des batraciens dans le monde, mais aussi la prolifération de parasites impliqués dans des maladies humaines comme le choléra, le paludisme, le virus du Nil occidendal (VNO) ou dans la disparition des récifs coralliens. (Source : Sciences et Avenir.com)

    Référence :
    • Johnson PT, Chase JM, Dosch KL, Hartson RB, Gross JA, Larson DJ, Sutherland DR, Carpenter SR., 2007. Aquatic eutrophication promotes pathogenic infection in amphibians. Proc Natl Acad Sci U S A. 104(40):15781-6 [PubMed]

    samedi 27 janvier 2007

    Les abeilles ne meurent pas toutes de la même façon

    Un peu partout sur la planète, les populations d'abeilles diminuent. Dans une étude confidentielle, réalisée de 2002 à 2005 dans cinq ruchers répartis dans plusieurs départements (Eure, Gard, Gers, Indre et Yonne), l'Agence françaises de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a recensé les principaux facteurs qui causent la mort des colonies d'abeilles.

    L'étude met en cause aussi bien les résidus d’insecticides agricoles (imidaclopride, fipronil, endosulfan, deltaméthrine, parathion-méthyl) qui contaminent le pollen, la cire et le miel que les mauvaises pratiques apicoles. L'Afssa dénonce, entre autres, des négligences dans l'état sanitaire des colonies et l'utilisation de produits acaricides non homologués pour lutter contre le parasite varroa (coumaphos). L'étude souligne aussi l'uniformisation du paysage agricole qui entraîne une forte diminution de la diversité des fleurs sauvages.

    Obtenus par le quotidien Le Figaro, les résultats de cette étude confidentielle ont suscité la colère des apiculteurs français. Ces derniers accusent, entre autres, l'Afssa de complicité avec les industriels Bayer et BASF qui commercialisent l'imidaclopride et le fipronil, et de sous estimer le rôle de ces deux insecticides systémiques dans la crise écologique actuelle.

    Pour en savoir plus et mieux comprendre les débats et enjeux :

    jeudi 26 octobre 2006

    La surconsommation nuit à la biodiversité

    Selon le dernier rapport "Planète Vivante 2006" publié par l'Organisation mondiale de la protection de l'environnement (WWF), les écosystèmes naturels de la planète se dégradent à un rythme sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Le WWF observe une perte régulière de la biodiversité au cours des 30 dernières années avec un déclin d'environ 30% des populations des espèces de vertébrés terrestres, marins et d'eau douce. Les activités de l'homme en sont la principale cause. L'empreinte écologique des humains dépasse en effet de 25% les capacités réelles de production de la biosphère et a plus que triplé depuis 1960.

    Compte tenu des capacités de régénération des ressources naturelles, si la tendance devait se maintenir, l'humanité devrait consommer l'équivalent biologique de deux planètes Terre en 2050. En particulier, les États-unis et l'Europe consomment à l'excès les ressources naturelles qu'ils n'ont pas, en hypothéquant sur les générations futures. Selon les calculs du WWF, alors qu'un indien utilise seulement 0,8 ha de "superficie disponible biologiquement productive", un américain en requiert près de 12 fois plus, soit 9,6 ha.

    L'agriculture intensive, forte consommatrice d'eau, d'énergie, d'engrais et de produits chimiques (pesticides), conduit à un appauvrissement des sols et de la biodiversité à tel point que les rendements agricoles pourraient diminuer. Au risque d'assister à l'effondrement à grande échelle des écosystèmes naturels, et à l'épuisement des ressources biologiques de la planète, il devient urgent de changer radicalement de mode de développement économique et de trouver un équilibre entre consommation et biodiversité. (OP)
    Source : WWF France [Télécharger le rapport au format PDF]

    mardi 20 juin 2006

    Le Roseau commun, une plante envahissante au Québec ?

    Le Roseau commun, ou phragmite commun (Phragmites australis), est une plante familière du réseau autoroutier du Québec. Ses "grandes tiges surmontées d'un plumeau" bordent en effet les autoroutes du Sud-Ouest de la province. Leur présence peut être perçue comme bénéfique, aussi bien au niveau de la sécurité routière (captation de la neige et de la poudrerie, diminution de l'éblouissement des phares des automobiles circulant en sens inverses, etc.) qu'au niveau écologique puisqu'il joue un rôle important dans la purification des eaux de drainage. Cependant, leur prolifération non maîtrisée peut aussi conduire à des nuisances, et à une surcharge de nettoyage et d'entretien des fossés de bords de route. En effet, les colonies de roseau peuvent constituer des haies de plusieurs kilomètres et obstruer l'écoulement des eaux et la vision des automobilistes.

    Dans le Nord-Est de l'Amérique du Nord, le roseau est considéré est considéré comme une plante envahissante qui perturbe les milieux humides. Aux États-Unis, des colonies denses ont en effet envahi les marais, marécages et tourbières, menaçant la diversité végétale et offrant des habitats de mauvaise qualité pour la faune.

    Des études ont montré que la prolifération des colonies de roseau était étroitement liée à l'expansion du réseau autoroutier Nord-américain. Les autoroutes québécoises, qui traversent de nombreux milieux humides, pourraient donc devenir "la première étape d'une invasion à grande échelle des milieux sensibles".

    Plus récemment des études de caractérisation moléculaire ont démontré que l'invasion des marais américains résultait essentiellement de la multiplication d'un génotype européen au détriment du génotype indigène, suite à des perturbations anthropiques. L'analyse génétique de roseaux récoltés en bordures des autoroutes du Québec en 2004 révèle que la presque totalité (soit 99 %) est d'origine exotique. Pour remédier à cet envahissement et pour éviter que la biodiversité des milieux humides sensibles du Québec ne soit menacée, le Ministère du Transport du Québec et l'Université Laval ont mis en place un projet de recherche baptisé Phragmites. (Source : Agri-Réseau / Phytoprotection / Mauvaises herbes)

    Pour en savoir plus :


    Colonie de roseau commun sur l'Île des Sœurs, boisée Saint-Paul, Montréal (Québec). Olivier Peyronnet (04.2005). La prolifération de ces "grandes tiges beiges surmontées d'un plumeau se laissant bercer par le vent" menacerait les milieux humides et les écosystèmes sensibles du Québec

    jeudi 5 janvier 2006

    Protéger les pollinisateurs

    Selon le Département des Nations-Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), 70% des espèces végétales assurant l'essentiel de l'approvisionnement alimentaire mondial sont pollinisés par les abeilles, principalement des abeilles sauvages. Plusieurs autres espèces d'insectes comme les thrips, les guêpes, les mouches, les coléoptères, les phalènes, mais aussi des oiseaux comme les colibris et des mammifères comme les chauve-souris contribuent à la pollinisation des plantes cultivées et au maintien de leur diversité génétique.
    La présence des pollinisateurs naturels est essentielle au rendement et à la qualité des productions vivrières. Elle contribue ainsi aux moyens d'existence de nombreux agriculteurs dans le monde, notamment dans les pays en voie de développement. Par exemple, des recherches récentes menées dans les plantations de café du Costa Rica ont montré que la pollinisation par les abeilles sauvages permettait une augmentation de 20% des rendements des caféiers.
    Cependant, depuis plusieurs années, on constate une diminution importante et inquiétante des populations de pollinisateurs dans le monde entier, particulièrement en Europe et en Amérique du Nord. L'intensification de l'agriculture, la destruction des habitats naturels et l'utilisation massive de pesticides menacent la survie des colonies d'abeilles sauvages, de nombreuses espèces de papillons et de plusieurs espèces de chauve-souris et de colibris.
    Face à cette "crise de la pollinisation", la FAO met en place un projet d'initiative internationale pour la conservation et l'utilisation durable des pollinisateurs visant à élaborer de nouvelles pratiques agricoles par une "approche d'écosystèmes". Selon Linda Collette, experte de biodiversité des cultures de la FAO,  le projet vise à réaliser "un ensemble d'outils, de méthodologies, de stratégies et de meilleures pratiques pouvant être appliquées aux efforts de conservation des pollinisateurs dans le monde entier. Ceci, à son tour, contribuera à atteindre un objectif de plus grande envergure: améliorer la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens d'existence des communautés rurales."
    Source: FAO Agriculture 21

    Pour en savoir plus:

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