vendredi 28 décembre 2007

Termites et champignons symbiotiques : des relations très complexes!

Les termites sont des insectes sociaux organisés en castes relativement complexes. Parmi les 2 000 espèces de termites recensées à ce jour, les espèces champignonnistes, qui appartiennent à la sous famille des Macrotermitinae, ont la particularité d'établir une relation de symbiose (c'est à dire, bénéfique aux deux organismes) avec un champignon supérieur appelé Termitomyce.
Contrairement aux autres espèces de termites, les espèces de termites champignonnistes sont incapables de digérer la cellulose et la lignine des végétaux. Ainsi, elles cultivent dans leur termitière des termitomyces sur un tapis végétal grossièrement mâchés. Les champignons pré-digèrent alors les végétaux en substances plus facilement assimilables par les termites.

Des études récentes, menées à l'Institut de recherches en développement (IRD), ont montré que chaque espèce de termite champignonniste est capable de cultiver diverses espèces de champignons. Cette découverte est d'autant plus importante que les termites champignonnistes sont responsables de nombreux dégâts dans les cultures agricoles en Afrique, particulièrement dans les champs de canne à sucre ou dans les cultures vivrières de mil et de sorgo, qui sont à la base du régime alimentaire des populations locales. Par exemple, les termites du genre Odontotermes peuvent occasionner des chutes de près de 25 % de rendement dans les champs de canne à sucre.

Pour lutter contre ces ravageurs agricoles, de nouvelles stratégies ciblent maintenant les champignons symbiotiques, car les fongicides utilisés sont généralement moins toxiques pour les humains et l'environnement que les insecticides. La capacité des termites à cultiver plusieurs espèces de champignons pourrait néanmoins leur permettre de déjouer cette nouvelle stratégie.

Pour en savoir plus (IRD) :

samedi 22 décembre 2007

Plongeon mortel (Vidéo à voir)

Nepenthes rafflesiana est une plante carninore qui pousse dans les forêts tropicales humides d'Asie. En utilisant des caméras très rapides, deux chercheurs français du CNRS ont filmé la capture de mouches et de fourmis dans les urnes d'une de ces plantes.

Les urnes de la plante carnivore contiennent un liquide visqueux et gluant qui assure à la fois la digestion des insectes et un rôle crucial dans leur capture. Le liquide secrété par N. rafflenasiae possède, en effet, des propriétés viscoélastiques qui lui permettent d'immobiliser rapidement la proie, en produisant des filaments de forte rétention. L'insecte est ainsi immédiatement recouvert du liquide visqueux et ne peut plus se dégager du piège gluant. Même lorsqu'il est dilué à 90 % par les eaux de pluies, ce qui arrive fréquemment dans les forêts tropicales humides, le liquide viscoélastique des plantes carnivores continue d'exercer sa mortelle emprise sur les insectes. Au contraire, dans l'eau, une mouche est capable de se dégager rapidement et de ainsi de reprendre son envol. Ce liquide, dont la consistance est semblable à celle des mucus ou salives secrétés par certains batraciens et reptiles, pourrait servir au développement de nouveaux bioinsecticides. (source : Sciences et Avenir.com)

Référence :
 
"Nepenthes rafflesiana ant". Licensed under Creative Commons Attribution 2.5 via Wikimedia Commons - http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nepenthes_rafflesiana_ant.jpg#mediaviewer/Fichier:Nepenthes_rafflesiana_ant.jpg.

vendredi 21 décembre 2007

Le régne facsinant des coléoptères

Les Coléoptères sont un ordre d'insectes très diversifié et abondant. À ce jour, environ 350 000 espèces de coléoptères ont été recensées aux quatre coins de la planète. De fait, cet ordre fascinant regroupe près du quart de tous les êtres vivants connus de la planète!

En comparant le patrimoine génétique de plusieurs espèces de coléoptères, des entomologistes britanniques ont récemment établi un nouvel arbre généalogique des Coléoptères qui remonte aux alentours de 300 millions d'années avant notre ère. Leur étude révèle en outre que leur incroyable diversité biologique est principalement liée à de grandes facultés d'adaptation qui leur a permis d'occuper de nombreuses niches écologiques. 

Les Coléoptères sont caractérisés par une paire d'ailes antérieures coriaces (les élytres) qui forme une carapace recouvrant l'abdomen. Leur deux ailes postérieures, membraneuses, sont repliées sous la carapace et se déploient lorsque le coléoptère s'envole. Ils possèdent aussi de puissantes pièces buccales broyeuses. 35 % d'entre eux sont des phytophages, dont de nombreux ravageurs agricoles et forestiers (charançons, chrysomèles, ténébrions, scolytes). On trouve aussi des détritivores et des carnassiers, prédateurs d'insectes. Certains d'entre eux, comme les coccinelles qui se nourrissent de pucerons, sont très utilisées en lutte biologique.


 Pour en savoir plus :

mercredi 21 novembre 2007

Des OGM ciblant le génome des insectes?

Au cours des prochaines années, de nouvelles plantes transgéniques capables de cibler le génome d'insectes ravageurs pourraient voir le jour dans les laboratoires. Le 4 novembre dernier, la revue Nature Biotechnology publiait deux études qui décrivent ce à quoi pourraient bien ressembler les OGM du futur.

Ainsi, ces nouveaux OGM utiliseraient l'ARN Interférence (acides ribonucléiques doubles brins), un mécanisme qui permet de réguler l'expression de certains gènes et de réduire spécifiquement la production de protéines. Au laboratoire, ce phénomène d'interférence est aujourd'hui couramment utilisé pour inactiver certains gènes ciblés. Il pourrait l'être à des fins thérapeutiques mais aussi agricoles.

Une équipe de l'Institut des sciences biologiques de Shanghaï (Chine) a réussi à rendre les chenilles de la noctuelle de la tomate, Helicoverpa armigera, sensibles au gossypol. Ce lépidoptère, qui ravage aussi le coton, a développé une résistance au gossypol, une molécule produite naturellement par le coton et toxique pour les insectes. Après avoir identifié le gène conférant cette résistance, les chercheurs chinois ont fait exprimer l'ARN correspondant dans des plantes transgéniques, ce qui a inactivé le gène de résistance des chenilles qui se se nourrissaient sur ces végétaux.

Dans une autre étude, des chercheurs de la multinationale agrochimique Monsanto ont produit des plants de maïs transgéniques capables d'exprimer certains ARN correspondant à des gènes assurant des fonctions physiologiques essentielles à la chrysomèle des racines du maïs, Diabrotica virgifera, un de ses plus coriaces ravageurs. La production de ces ARN par les plants transgéniques ont permis ainsi de réduire les dégâts engendrés par les chenilles de chrysomèle sur les racines.

En utilisant cette nouvelle stratégie d'administration orale d'ARN interférence, les chercheurs tentent d'anticiper et de contrecarrer l'apparition inévitable de la résistance des ravageurs au protéines insecticides Bt (i.e. toxines de Bacillus thuringiensis) produites par certaines plantes transgéniques. Bien qu'elle puisse apparaître comme prometteuse, cette nouvelle approche biomoléculaire présente deux inconvénients. D'une part, certains insectes, comme le charançon du coton, Anthonomus grandis, sont déjà résistants à cette stratégie. D'autre part, celle-ci n'apporte aucune solution au problème de la dissémination éventuelle des transgènes dans la nature; elle pourrait même s'avérer néfaste pour les insectes non ciblés et les organismes herbivores qui les consomment.

Pour en savoir plus :
  • Lire l'article de Hervé Morin (LeMonde.fr, 21.11.2007)
  • Référence : Mao YB., Cai WJ., Wang JW., Hong GJ., Tao XY, Wang L J., Huang YP., Chen XY., 2007. Silencing a cotton bollworm P450 monooxygenase gene by plant-mediated RNAi impairs larval tolerance of gossypol. Nat. Biotechnol. 25(11):1307-13 [Lire le résumé en anglais]
  • Référence : Baum JA., Bogaert T., Clinton W., Heck GR., Feldmann P., Ilagan O., Johnson S., Plaetinck G., Munyikwa T., Pleau M., Vaughn T., Roberts J., 2007. Control of coleopteran insect pests through RNA interference. Nat. Biotechnol 25(11):1322-6 [Lire le résumé en anglais]

vendredi 16 novembre 2007

Après les abeilles, les bourdons sont aussi menacés

Alors que les indications d'un déclin généralisé des abeilles se multiplient à l'échelle de la planète, des entomologistes s'intéressent aussi au sort d'une autre espèce d'insecte pollinisateur, le bourdon (Bombus sp). Ainsi, Robbin Thorp, professeur d'entomologie à l'Université de Californie à Davis, s'alarme du rapide déclin du Bourdon de Franklin (Bombus franklini) sur la côte Ouest américaine. Cette espèce endémique du Nord-ouest de la Californie et du Sud-ouest de l'Oregon y était encore largement répandue il y a 5 ans. Aujourd'hui, elle pourrait disparaître complètement, avant même d'avoir été inscrite sur la liste des espèces menacées.

D'autres espèces plus communes aux États-Unis, Bombus occidendalis dans l'Ouest et Bombus impatiens dans l'Est, se font également plus rares. Contrairement aux abeilles qui ont été importées par les colons européens au 17e siècle, les bourdons sont des hyménoptères indigènes du continent nord-américain. Ils sont des pollinisateurs naturels pour de nombreuses plantes sauvages. Bien qu'ils ne produisent que très peu de miel, ils rendent aussi de grands services à l'agriculture, en pollinisant près de 15% des cultures américaines, particulièrement les cultures maraîchères sous abris (tomates, poivrons, pastèques, courges, concombres, fraises, etc.) et les petits fruits (bleuets ou myrtilles, canneberges ou airelles, framboises).

Le déclin des bourdons inquiètent donc de plus en plus d'agriculteurs et d'entomologistes, d'autant plus qu'il se produit alors même que les populations d'abeilles sont au plus mauvais point. Certains scientifiques s'inquiètent même d'un possible déclin généralisé des insectes pollinisateurs. Comme pour les abeilles, les causes sont multiples et restent encore mal connues : pesticides, maladies parasitaires, pollution, malnutrition et destruction des habitats par le développement urbain et l'agriculture intensive. Toutefois, l'utilisation accrue de ruches commerciales de bourdons dans les serres et les champs pourrait être en partie responsable du déclin en facilitant la diffusion de maladies parasitaires. Selon le professeur Thorp, l'importation de bourdons d'élevage en provenance d'Europe serait en effet responsable de la propagation d'une maladie due à une microsporidie du genre Nosema. Il a d'ailleurs constaté que les populations de bourdons sauvages ont commencé à s'amenuiser dans les années 1990, alors que des bourdons d'élevage étaient importés en grand nombre d'Europe pour polliniser les serres américaines. (Source : Jeff Barnard, Associated Press, Grants Pass Oregon)

Pour en savoir plus :

lundi 5 novembre 2007

Les coccinelles asiatiques à la conquête de la France

Après l'Amérique du Nord, la Grande-Bretagne, et la Belgique, c'est au tour de la France, particulièrement son quart Nord-Est, de connaître les invasions de la coccinelle asiatique Harmonia axyridis. Introduite en raison de sa très grande voracité dans le cadre de programmes de lutte biologique contre les pucerons, cette espèce originaire du Sud-est asiatique est en effet rapidement devenue invasive. Son expansion s'accompagne d'une disparition des espèces de coccinelles indigènes, avec lesquelles elle entre en compétition et dont elle peut aussi dévorer les larves quand la nourriture vient à lui manquer.

À l'approche de l'automne, les adultes ailés en quête d'un abris pour l'hiver se rassemblent en grand nombre (d'une centaine à plusieurs milliers) dans les habitations et les édifices. Bien que les coccinelles asiatiques ne posent pas de problèmes de santé publique, la cohabitation avec l'homme est difficile. Ainsi, ces dernières semaines, avant l'arrivée des premiers froids, les invasions de domicile se sont multipliés en Alsace, dans le Nord Pas de Calais, dans l'Est du Bassin parisien et en Champagne Ardennes. Enfin, elles peuvent aussi occasionner quelques problèmes en viticulture, lors des vendanges tardives si elles se retrouvent écrasées avec les raisins dans les pressoirs.

Si la situation actuelle n'est pas inédite, les chercheurs tentent encore de mieux comprendre le caractère invasif de la coccinelle asiatique et l'origine de son succès envahissant. Introduite par lâchers successifs dans les années 1970 aux États-Unis, elle a commencé à coloniser le territoire américain à la fin des années 1980 avant de se répandre sur l'ensemble du continent (1994 au Canada, 2001 en Argentine, etc.). Après avoir été introduite en France par l'INRA en 1982 pour des expérimentations, elle a été largement commercialisée comme biopesticide en horticulture et jardinage par la société Biotop entre 1995 et 2000. Pour éviter sa dissémination, Biotop a récemment commercialisé une souche sélectionnée incapable de voler (Voir nouvelle du 11.05.06 : "Les coccinelles, des pesticides naturels"). Mais en raison du caractère récessif de cette mutation, les croisements éventuels avec la souche sauvage n'empêcheront pas une partie de leur descendance de voler et de proliférer.

Le naturaliste Vincent Ternois, coordonnateur de l'Observatoire pour le suivi de la coccinelle asiatique en France, croît d'ailleurs qu'il est trop tard et que plus rien ne pourra arrêter l'expansion de la coccinelle asiatique. Toutefois,  en Amérique du Nord, où elle n'avait aucun ennemi naturel à son arrivée, certains insectes parasitoïdes, comme la larve du Diptère Strongygaster triangulifera, commencent à profiter de sa présence et pourrait donc contribuer à réguler sa population. (Source : AFP)


Panoplie de couleur des coccinelles asiatiques ( Harmonia axyridis)
Attribution: ©entomart, source: http://www.entomart.be/INS-0038.html
La coccinelle asiatique Harmonia axyridis présente une très grande variabilité de couleur entre individus d'où son nom anglais "Multicolored asian lady beetle". Aux États-Unis, elle porte aussi le nom de "Halloween lady beetle" à cause de ses couleurs élytrales et parce qu'elle est abondante dans les habitations en cette période de l'année.

Pour en savoir plus :

jeudi 1 novembre 2007

Premier bioinsecticide viral au Canada

Le Carpocapse des pommes (Cydia pomonella) est un papillon dont les chenilles frugivores s'attaquent non seulement aux pommes, mais aussi aux poires, pêches, prunes, noisettes et noix de Grenoble. De fait, c'est un redoutable ravageur des cultures fruitières au Québec. Il y a une dizaine d'années, l'entomologiste Charles Vincent et son équipe du Centre de recherche en horticulture de Saint-Jean sur Richelieu (Agriculture et Agroalimentaire Canada) identifiait dans les vergers du Québec un virus entomopathogène spécifique du Carpocapse des pommes. Ce virus à granulose, dénomé CpGV (pour Cydia pomonella Granulovirus), est un baculovirus qui infecte uniquement les chenilles du Carpocapse tout en étant totalement inoffensif pour les insectes bénéfiques et les humains. Il possède en outre une durée de vie très courte, ce qui limite considérablement sa prolifération dans l'environnement.

"Cydia pomonella (Falter)". Licensed under Public domain via Wikimedia Commons - http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cydia_pomonella_(Falter).jpg#mediaviewer/Fichier:Cydia_pomonella_(Falter).jpg.
Grâce à un nouveau procédé de production plus performant permettant de sélectionner les souches de CpGV les plus efficaces et sans modifications génétiques, la société gaspésienne BioTepp a développé quelques années plus tard un insecticide biologique à base de ce granulovirus indigène, le Virosoft Cp4. Premier insecticide viral à être homologué contre un insecte ravageur agricole au Canada, le Virosoft Cp4 connaît un certains succès aux États-unis, où il est utilisé à grande échelle dans les plantations fruitières des états de Washington et du Michigan. Au Canada, dans la vallée de l'Okanagan, une région de Colombie-Britannique réputée pour ses vergers et ses cultures fruitières, les producteurs ont plutôt choisi, avec l'aide du gouvernement fédéral, la stérilisation des mâles comme procédé pour combattre le carpocapse. Néanmoins, parfaitement adapté aux conditions nord-américaines, ce bioinsecticide viral devrait s'avérer très utile dans les vergers biologiques du Québec et de l'Ontario, où les pesticides chimiques sont bannis.

D'autres bioinsectides à base de baculovirus naturels sont en cours de développement pour contrôler divers ravageurs horticoles et agricoles comme la tordeuse à bande oblique (Choristoneura rosaceana) ou la fausse arpenteuse du chou (Trichoplusia ni). En foresterie, des insecticides viraux sont aussi utilisés contre la spongieuse (Lymnantria dispar), mais ceux-ci sont généralement préparés à partir de virus modifiés génétiquement.


Pour en savoir plus :
  • Lire l'article de Gervais T. dans Québec Science : "Haro sur les parasites de la pomme", Québec Science 46 (2) p. 8-9, octobre 2007.
  • Consulter le site de BioTepp : http://www.biotepp.com/

dimanche 28 octobre 2007

Rapport GEO4 de l'ONU : les problèmes les plus graves de la planète persistent

Le denier bilan chiffré publié par l'ONU sur l'état de santé de la planète confirme le déclin généralisé des principaux écosystèmes de la biosphère et en attribue la cause aux activités humaines. Selon le rapport onusien, le rythme de disparition des espèces s'est considérablement accentué et la planète serait entré dans la "6ème extinction". Outre les grand animaux charismatiques menacés, des milliers d'espèces d'oiseaux, d'amphibiens, de poissons, de plantes, d'insectes, mais aussi de bactéries et de microorganismes divers, dont la plupart sont encore inconnus et sont souvent à la base des chaînes alimentaires, pourraient disparaître au cours des prochaines années.Les introductions d'espèces exotiques constituent un problème croissant et contribuent à la disparition de nombreuses espèces indigènes.

Les grands biomes de la planète, en particulier les forêts tropicales sèches, les savanes, les récifs coralliens et les milieux humides à l'intérieur des terres, ont vu aussi leur surface se réduire radicalement depuis les années 1950. Le changement climatique, bientôt irréversible si la communauté internationale ne réagit pas avec plus de force, devrait accélérer la perte de la biodiversité et la désertification des écosystèmes.

À cause de l'uniformisation des pratiques agricoles et de la destruction des milieux naturels, le stock de gènes des plantes alimentaires et médicinales s'est aussi considérablement réduit au point de menacer l'existence même de l'espèce humaine. Avec les besoins croissants en énergie, l'agriculture intensive est en effet considérée comme une des principales causes de la dégradation de l'état de la planète. Ainsi, de 1990 à aujourd'hui près de 6 milliards de forêts tropicales ont été converties chaque année en pâturages et en cultures agricoles. En Europe, 90 % des terres agricoles souffrent d'excès de phosphates et de nitrates entraînant l'eutrophisation généralisée des cours d'eau et des lacs. En Asie et en Afrique, l'irrigation des cultures est responsable de 60 à 70 % des prélèvements d'eau entraînant de graves crises d'approvisionnement des populations en eau douce.L'appauvrissement des sols en carbone du à leur utilisation intensive est responsable d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Enfin, la demande croissante en biocarburants devrait convertir une partie importante des terres agricoles en monocultures au détriment des plantes alimentaires et de la diversité biologique.

Curieusement le rapport demeure relativement silencieux sur les plantes transgéniques dont l'utilisation est très controversée. En conclusion, les experts onusiens établissent un lien entre la perte des écosystèmes et de la biodiversité et la disparition des cultures et des langues. Ils invitent la communauté internationale à agir rapidement avant qu'il ne soit trop tard et les pays riches à s'engager dans la voie de la décroissance avant que la surconsommation ne détruise tous les services biologiques de la planète.
 
Pour en savoir plus :

samedi 27 octobre 2007

Sa Majesté les Mouches (Le Devoir)

Il existe environ 100 000 espèces de mouches, soit 1/10e de la diversité animale. À l'exception de la drosophile (Drosophila melanogaster), qui est un modèle d'étude en génétique et en biologie moléculaire, les Muscidés, comme la mouche domestique Musca domestica et ses cousines, intéressent peu les chercheurs. Au Québec, l'entomologiste Jade Savage, de l'Université Bishop à Sherbrooke, consacre ses recherches à leur biodiversité et à leur phylogénie (arbre généalogique). Depuis peu, elle s'intéresse aussi aux impacts des changements climatiques sur les Muscidés nordiques et alpines. Le quotidien Le Devoir dresse le portrait de cette experte en Muscidés.

» Lire l'article dans le Devoir

vendredi 26 octobre 2007

Les bienfaits de l'agriculture biologique sur la qualité des sols

Interface et zone d'échange entre la lithosphère, l'atmosphère et la biosphère, le sol est un milieu vivant complexe, composé de matières organiques et minérales. Son rôle en agriculture est fondamental. Il abrite en effet une multitude de microorganismes et d'invertébrés détritivores (bactéries, champignons, vers de terre, insectes, etc.) qui transforment la matière organique en matière minérale et fournissent aux plantes les nutriments nécessaires à leur croissance.

Des chercheurs suisses ont comparé, sur plus de 20 ans, des parcelles biologiques et traditionnelles alternant différentes cultures (pommes de terre, orge, blé d’hiver, betteraves et trèfle). Leur étude comparative montre que l'usage intensif de pesticides et d'engrais diminuent considérablement la qualité des sols en les appauvrissant en microorganismes et en matières organiques. Dans les parcelles traditionnelles, cet  appauvrissement des sols est tel qu'il faut multiplier les apports en phosphates et en nitrates. Par contre, dans les parcelles biologiques, le développement de la microfaune permet d'enrichir naturellement le sol en nutriments dont les plantes ont besoin.

Les chercheurs ont aussi constaté que les insectes auxiliaires, parasitoïdes et prédateurs de parasites, étaient beaucoup plus nombreux dans les parcelles biologiques. La présence de ces insectes auxiliaires assure une protection naturelle des cultures contre les ravageurs, et évite l'épandage d'insecticides. Malgré des baisses de rendement de l'ordre de 20 % observées dans les cultures biologiques, celles ci demeurent économiquement rentables à long terme, car elles permettent d'éviter les dépenses coûteuses associées à l'utilisation des produits chimiques (engrais, pesticides, etc.).
(Source : e-meddiat, M. Jahnich, 05.09.07)

Référence :
  • Fliessbach A., et al. ,2006. Soil organic matter and biological soil quality indicators after 21 years of organic and conventional farming. Agriculture, Ecosystems and Environment 118: 273-28 [Résumé en anglais]

dimanche 14 octobre 2007

Un monde sans fruits et légumes?

Selon Bernard Vaissière, spécialiste de la pollinisation à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), les abeilles pourraient disparaître de la planète. Dans un article publié dans le quotidien Le Monde, il décrit les bouleversements alimentaires qui en résulteraient.

» Lire l'entrevue de Bernard Vaissière (LeMonde.fr 13.10.2017)

mardi 2 octobre 2007

Des jachères fleuries pour favoriser les pollinisateurs

Depuis quelques années, les populations d'abeilles ont tendance à s'amenuiser un peu partout sur la planète. L'origine de cette inquiétante disparition demeure mystérieuse et plusieurs facteurs pourraient être en cause : résidus de pesticides, maladie parasitaire ou virale, conditions climatiques, etc..
Récemment, une étude scientifique établissait un lien entre le déclin des abeilles sauvages et celui des plantes à fleurs. L'urbanisation croissante et des pratiques agricoles intensives sont en effet responsables de la disparition de nombreuses espèces de fleurs sauvages, sources de nectar et de pollen. Pour favoriser la biodiversité, des jachères de fleurs multicolores colonisent maintenant les campagnes françaises, mais aussi les bords de routes et les plates-bandes urbaines. Bleuets, centaurées, coquelicots, cosmos, eschscholzia, lupins, pois de senteur, soucis sont de retour au grand bonheur des abeilles, des bourdons et des papillons ...
Jachère fleurie dans la banlieue de Limoges, Haute-Vienne (5 juillet 2007)

mercredi 26 septembre 2007

Les grenouilles victimes indirectes des engrais agricoles

En Amérique du Nord, le nombre de malformations observées chez les amphibiens (membres supplémentaires, manquants ou déformés) est en constante augmentation depuis les années 90. Une récente étude réalisée à l'Université du Colorado à Boulder révèle que l'eutrophisation des lacs et étangs est à l'origine du développement de ces malformations chez les grenouilles.

Les chercheurs américains ont mis en évidence une cascade d'évènements en réponse aux modifications environnementales qui conduisent à l'émergence d'un parasite responsable des malformations. En effet, l'apport de grandes quantités d'engrais azotés et phosphatés par les agriculteurs et les jardiniers nord-américains entraîne une eutrophisation accrue des écosystèmes aquatiques qui stimule la prolifération de cyanobactéries, Ces dernières favorisent à leur tour la présence d'escargots porteurs d'un parasite des grenouilles. L'augmentation de la densité des escargots infectés et du nombre de parasites par escargots conduit finalement à une élévation du taux d'infection chez les amphibiens. Le parasite est un vers trématode, Ribeiroia ondatrae, dont les larves forment des kystes dans les membres des têtards, provoquant de sévères malformations qui peuvent être létales.

D'une façon plus générale, cette étude permet de mieux comprendre la réponse des parasites aux perturbations des écosystèmes. Elle pourrait expliquer le déclin des batraciens dans le monde, mais aussi la prolifération de parasites impliqués dans des maladies humaines comme le choléra, le paludisme, le virus du Nil occidendal (VNO) ou dans la disparition des récifs coralliens. (Source : Sciences et Avenir.com)

Référence :
  • Johnson PT, Chase JM, Dosch KL, Hartson RB, Gross JA, Larson DJ, Sutherland DR, Carpenter SR., 2007. Aquatic eutrophication promotes pathogenic infection in amphibians. Proc Natl Acad Sci U S A. 104(40):15781-6 [PubMed]

mercredi 19 septembre 2007

L'horreur du soja transgénique en Amérique du Sud

Cauchemar sanitaire en Argentine! La moitié des terres cultivables y est accaparées par le soja transgénique de Monsanto. 150 millions de litres de glyphosate, un puissant herbicide toxique (Round-Up de Monsanto), sont désormais répandus au lieu de un million de litres avant la culture du soja transgénique résistant au Round-Up. Les cultures vivrières sont abandonnées et détruites. Les animaux et les hommes deviennent malades. Face à l'horreur transgénique, un puissant mouvement populaire s'organise.

Un reportage d'Arte de M.-M. Robin, G. Martin, M. Duployer et F. Boulègue à voir!


L'Argentine n'est pas le seul pays d'Amérique du Sud à être victime du soja transgénique. Au Brésil, dans les états du Para et du Mata Groso, la déforestation de la forêt amazonienne s'intensifie pour laisser place à un désert transgénique...
Lire ''L'Amazonie asphyxiée par le soja transgénique'', un article de Hubert Prolongeau, avec Béatrice Marie (LeMonde.fr, 18.09.2007)

mardi 18 septembre 2007

Des pesticides ont provoqué un «désastre sanitaire» aux Antilles françaises

Selon un rapport préparé par le cancérologue Dominique Belpomme, l'utilisation massive de certains pesticides a provoqué un "désastre sanitaire" aux Antilles françaises. Le rapport vise en particulier le chlordécone, un insecticide organochloré utilisé pour lutter contre le charançon du bananier (Cosmopilites sordidus). Très toxique, très rémanent dans l'environnement et considéré comme cancérogène par les autorités sanitaires, l'insecticide a été interdit en France métropolitaine en 1990 et aux Antilles françaises en 1993. Toutefois, aux Antilles, le chlordécone a continué d'être utilisé clandestinement dans les bananeraies jusqu'en 2002.

Le chlordécone est à l'origine d'une pollution considérable en Guadeloupe et en Martinique où certaines nappes d'eaux souterraines en contiennent des taux 100 fois supérieurs à la norme. Pour le Pr Belpomme, ce produit est "l'arbre qui cache la forêt", et il prévient que c'est probablement l'ensemble des eaux, du sol et de l'alimentation qui sont pollués par une centaines de pesticides, dont le paraquat un herbicide encore bien plus toxique. Il souligne en outre qu'en Guadeloupe, c'est l'ensemble des femmes enceintes et des nouveaux nés qui sont contaminés au chlordécone et que les Antilles françaises sont au 2ème rang mondial pour les cancers de la prostate et que les taux de cancers du sein et de malformations congénitales y sont en nette augmentation.

Le cancérologue réclame des études épidémiologiques adaptées afin d'établir d'éventuels liens entre cette contamination et l'incidence des cancers dans la population antillaise. Il préconise aussi le développement rapide d'une agriculture sans pesticides, en particulier sur les terres qui ne sont pas encore polluées. Connu pour ses travaux sur les causes environnementales des cancers, le Pr Belpomme est le fondateur de l'Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuses (ARTAC).

Pour en savoir plus :


L'étouffement, nouvelle arme de défense de masse des abeilles contre les frelons

En tuant les butineuses solitaires ou en s'attaquant directement aux ruches, les frelons sont une menace permanente pour les colonies d'abeilles domestiques. Pour s'en défendre, les abeilles ont élaboré différentes stratégies. Ainsi chez certaines espèces d'abeilles asiatiques, des masses d'ouvrières forment une boule compacte autour du frelon agresseur et produisent de la chaleur afin de provoquer un échauffement létal de sa température corporelle en quelques minutes.

Sur l'île méditerranéenne de Chypre, une équipe de recherche franco-grecque vient de découvrir que les abeilles locales, Apis mellifera cypria, combattent le frelon oriental, Vespa orientalis, en l'étouffant, une stratégie probablement mieux adaptée à leur environnement très chaud. La masse de 150 à 300 abeilles chypriotes entourent en effet le frelon de manière à bloquer ses mouvements et à obstruer toutes ses voies respiratoires.

Référence : 

lundi 17 septembre 2007

Certains pesticides provoquent de l'asthme chez les agriculteurs

Pour la première fois, une étude américaine à grande échelle montre que l'usage de certains insecticides, fongicides ou herbicides peut provoquer l'asthme, indépendamment des autres facteurs de risques. L'étude a été réalisée sur 20 180 agriculteurs états-uniens en Iowa et en Caroline du Nord.

Selon Jane Hoppin, du service d'épidémiologie au National Institute of Environmental Health Sciences (NIEHS) à Bethesda, une seule exposition importante à des pesticides au cours de la vie peut suffire à doubler le risque d'asthme chez les hommes agriculteurs adultes. Bien qu'aucun lien n'ait été mis en évidence avec une classe particulière de pesticides ou un mode d'utilisation, 16 pesticides sur les 48 auxquels ont été exposés les 452 agriculteurs asthmatiques sont suspectés d'augmenter la prévalence de l'asthme chez les agriculteurs. Cette dernière a en effet été augmentée de 30 à 40 % par certains pesticides et a plus que doublé avec d'autres. Près de la moitié des pesticides incriminés sont encore commercialisés aujourd'hui à savoir le paraquat, le lindane, le parathion, le coumaphos, le diazinon et le captane.

Une étude semblable est en cours chez les femmes agricultrices. L'impact sur les populations urbaines, moins exposées aux pesticides agricoles mais à plus forte prévalence asthmatique, reste aussi à déterminer. (source : cyberpresse.ca)

Pour en savoir plus :  
  • Lire le communiqué de presse du 17e Congrès européen de pneumologie à Stockholm (en français) : [Fichier Word à télécharger]
  • Consulter la liste des travaux de Jane Hoppin sur l'incidence de l'usage des pesticides chez les agriculteurs (en anglais) : [PubMed-Hoppin JA]

jeudi 13 septembre 2007

Les abeilles en voie de disparition

Photo : Ruchers en Gaspésie (Olivier Peyronnet, juillet 2006)

Alors que les populations d'abeilles déclinent un peu partout sur la planète, et que les médias généralistes s'en alarment de plus en plus, Bernard Vaissière, spécialiste de la pollinisation à l'INRA à Avignon en France, prévient que certaines espèces d'abeilles pourraient disparaître complètement*.

Fruits d'une lente co-évolution avec les plantes à fleurs, les abeilles se nourrissent presque exclusivement de nectar et de pollen. Par conséquent, elles ne possèdent que très peu d'enzymes de détoxification, ce qui les rend particulièrement fragiles à l'ingestion de poisons (par exemple, les pesticides) et aux diverses infestations de parasites.

Alors qu'un virus a été très récemment suspecté d'être responsable de leur mystérieuse disparition aux États-Unis (Voir ci-dessous la nouvelle du 06.09.07), des apiculteurs américains accusent plutôt les conditions météorologiques particulièrement extrêmes cette année (sécheresses et chaleurs intenses, gels tardifs) d'avoir limité la floraison des plantes à fleurs. Les conditions météorologiques possiblement liées au réchauffement climatique en cours pourraient expliquer la diminution du nombre d'espèces de plantes à fleurs pollinisées par les abeilles.

En Europe, si de nombreux apiculteurs mettent en cause certains pesticides systémiques (qui diffusent dans les plantes au cours de leur croissance), les scientifiques restent prudents. Une récente étude montrait un déclin parallèle entre des abeilles sauvages et les plantes à fleurs pollinisées. Quoi qu'il en soit, les abeilles sont en voie de disparition et certaines activités humaines ne semblent pas y être complètement étrangères. Une combinaison de facteurs biotiques (virus, varroa, etc.) et abiotiques (pesticides, OGM, conditions météorologiques, etc.) est probablement à l'origine de cet inquiétant déclin.

Les abeilles sont pourtant l'un des plus importants pollinisateurs de la planète. En assurant, avec d'autres insectes, la pollinisation de 80 % des plantes à fleurs, elles seraient indirectement responsables de près de 35% de la production mondiale de nourriture (fruits, légumes, oléagineux, protéagineux, café, cacao, épices, etc.). Bien qu'elles restent difficiles à évaluer, les conséquences économiques et sociales d'une disparition complète des abeilles serait donc très certainement désastreuse pour l'humanité.

Pour en savoir plus :

jeudi 6 septembre 2007

Un virus soupçonné d'être responsable de la mystérieuse disparition des abeilles

Depuis 2006, de nombreux entomologistes et apiculteurs américains s'interrogent sur l'origine du Colony Collapse Disorder (CCD) ou "syndrome d'effondrement des colonies" qui est responsable de la disparition de 50 à 90 % des colonies d'abeilles mellifères aux États-Unis. Le CDD se manifeste par la disparition des ouvrières, sans que les réserves de la ruche ne soient touchées par un quelconque parasite, laissant une reine quasiment seule.

L'acarien varroa, le principal parasite des abeilles domestiques, n'est pas détecté dans les ruches atteintes. Par contre, des chercheurs viennent de découvrir qu'un virus, encore méconnu aux États-Unis, le virus de la paralysie aigu ou Israeli Acute Paralysis Virus (IAPV) était présent dans 96 % des ruches présentant le symptôme d'effondrement. C'est en étudiant le génome de l'abeille nouvellement séquencé en 2006 et, plus précisément, en comparant des séquences d'ADN d'abeilles saines et d'abeilles provenant de ruches malades que les chercheurs ont réussi à repérer ce nouveau virus. Identifié pour la première fois en Israël en 2004, ce virus appartient à la famille Dicistroviridae. L'IAPV a également été détecté dans des abeilles provenant de ruches australiennes, sans que celles-ci ne soient pourtant atteintes du CCD, et dans la gelée royale importée de Chine pour la consommation humaine.

Selon les chercheurs, l'IAPV est au moins l'un des facteurs responsables du CDD, mais il agirait très probablement en combinaison avec d'autres facteurs comme par exemple le varroa ou l'exposition aux pesticides, qui affaiblissent grandement les colonies. L'importation d'abeilles australiennes porteuses du virus en 2004, date à laquelle les premiers symptômes sont apparus aux États-Unis pourrait être à l'origine de cette dramatique épidémie. À suivre... (source : Sciences&Avenir.com)

Référence :
  • Cox-Foster DL, Conlan S et al., 2007. A Metagenomic Survey of Microbes in Honey Bee Colony Collapse Disorder. Science (publication électronique avancée du 6 septembre 2007) [Résumé en anglais sur PubMed]

jeudi 30 août 2007

Pesticides au Québec : des fruits et légumes contaminés et une consommation en hausse

Des analyses en laboratoire menées par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ)et par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) révèlent que les fruits et légumes cultivés au Québec ne sont pas moins contaminés par des pesticides que ceux importés des pays étrangers et du reste du Canada. En effet, 33 % des 500 échantillons de fruits et légumes (pommes, fraises, framboises, laitue romaine, poivrons verts, tomates et pommes de terre) testés par le MAPAQ en 2004-2005 contenaient des résidus de pesticides agricoles. Au total, 219 produits chimiques différents y ont été détectés, et dans 1,5% des cas, les concentrations étaient supérieures aux normes permises, soit un taux 6 fois plus élevé que dans le reste du Canada.

À titre de comparaison, les analyses effectuées par l'ACIA, avec des "critères sensiblement plus élevés qu'au Québec", n'ont détecté des traces de résidus que dans moins de 10 % des 11000 échantillons de fruits et légumes cultivés au Canada. Par ailleurs, les fruits et légumes importés de plusieurs pays, dont le Brésil, le Chili, le Costa-Rica, les États-Unis, le Guatemala ou la Thaïlande, se sont révélés moins contaminés que ceux cultivés au Québec. Selon le quotidien Le Devoir, "le Québec se compare même, en la matière, à des pays comme le Vietnam et Taiwan". Selon Mohamed Khelifi, professeur au département des sols et de génie agroalimentaire de l'Université Laval, interrogé par Le Devoir, la résistance des parasites aux pesticides est en cause et conduirait les agriculteurs québécois à opter de préférence pour l'action des pesticides, jugée plus efficace et plus rapide qu'une gestion saine des cultures.

Les plus récentes données dévoilées par le Ministère du Développement Durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec (MDDEP) indiquent en effet que les agriculteurs québécois ont légèrement augmenté leur consommation de produits agrochimiques au cours des dernières années. Entre 2002 et 2003, les ventes de pesticides agricoles (3/4 des pesticides vendus au Québec) ont en effet atteint un peu plus de 2700 tonnes, soit une hausse de 2,4% par rapport à l'année précédente, et ce alors même que la surface agricole a diminué de 1,6%. Ainsi, l'indice global de pression environnementale exercée par les pesticides sur les terres agricoles du Québec s'élevaient donc à 1,51 kg d'ingrédients actifs par hectare en 2003 contre 1,45 en 2002.

Malgré les efforts déployés par le gouvernement du Québec pour en réduire l'utilisation, le volume des ventes de pesticides à usage domestique a augmenté de près de 21 % entre 2002 et 2003. La hausse des ventes est particulièrement importante pour les insecticides à usage domestique et pour les herbicides destinés à l'entretien des pelouses et des espaces verts. Si la vente globale de pesticides a augmenté de 5,3 % entre 2002 et 2003, il faut toutefois préciser qu'elle a diminué de 9,3% depuis 1992. (Source : LeDevoir.com)

Pour en savoir plus :

jeudi 26 juillet 2007

Le réchauffement climatique augmente la biodiversité des pucerons

Les pucerons sont de minuscules insectes qui sucent la sève des plantes. Ils sont sont les principaux nuisibles agricoles dans les pays tempérés, en plus d'être une source importante de nourriture dans les écosystèmes. Des chercheurs de L'INRA, en collaboration avec leurs partenaires du réseau européen EXAMINE (EXploitation of Aphid Monitoring systems IN Europe), ont évalué l'impact du réchauffement climatique sur les populations de pucerons.

Les plus récentes études indiquent qu'au cours des 30 dernières années, le nombre d'espèces de pucerons a augmenté de près de 20 % et que leur période d'activité s'est allongée d'environ un jour par an en moyenne dans l'Ouest de la France et au Royaume-Uni.La cause? L'augmentation des températures liée au réchauffement climatique!
(source : INRA Presse-Info)


Pour en savoir plus :

vendredi 13 juillet 2007

Peristance et dissémination des gènes du Bt dans les milieux aquatiques

Au Québec, les insecticides à base de toxines de Bacillus thuringiensis kurstaki (Btk) et le maïs transgénique Bt sont de plus en plus utilisés pour combattre les populations de lépidoptères ravageurs du maïs. Le gène bactérien qui code pour la toxine Cry1Ab, une protéine spécifiquement toxique pour les lépidoptères, a été introduit dans le maïs Bt à cet effet.

Des chercheurs d'Environnement Canada ont découvert que le gène Cry1Ab persistait dans les sols (sédiments) et les milieux aquatiques près des champs de maïs pendant 20 à 40 jours après les récoltes. Ils ont aussi détectés des gènes Cry1Ab dans la rivière Richelieu et le fleuve Saint-Laurent, à plus de 80 km en aval des parcelles de cultures de maïs. Il semble donc que les transgènes Bt sont disséminés par les rivières qui drainent les régions agricoles. 

Référence :
  • Douville M, Gagné F, Blaise C, André C., 2007. Occurrence and persistence of Bacillus thuringiensis (Bt) and transgenic Bt corn cry1Ab gene from an aquatic environment. Ecotoxicol Environ Saf. 66(2):195-203. [PubMed]

dimanche 1 juillet 2007

L'exposition professionnelle aux pesticides agricoles augmenterait le risque de tumeur cérébrale

Dans le cadre d'un important programme sur les cancers professionnels, des chercheurs de l'Université de Bordeaux 2 ont étudié le lien entre l'exposition professionnelle aux pesticides et aux produits phytosanitaires et la survenue de tumeurs cérébrales. Les résultats de l’étude CEREPHY mettent en évidence que les risques de tumeurs cérébrales sont multipliés par deux pour les populations agricoles les plus exposées professionnellement à ces produits et par trois pour certains types de tumeurs du cerveau (gliomes). Une augmentation des risques moins significative a aussi été observée chez les personnes qui utilisent des pesticides pour entretenir leurs plantes d'intérieur. 

L'étude CEREPHY a été menée en Gironde, une région viticole du sud-ouest de la France particulièrement consommatrice de pesticides, sur un échantillon de 221 patients atteints de tumeurs cérébrales malignes ou bénignes entre 1999 et 2001 et de 442 personnes témoins indemnes. Compte tenu de l'échantillon limité, il est nécessaire de réaliser des études complémentaires à plus large échelle. Dans l'attente, les agriculteurs et les travailleurs agricoles devraient prendre des précautions pour diminuer le niveau d’exposition aux pesticides, par exemple en portant leur équipement de protection individuelle (masque, gants,...) ou en modifiant le mode d'épandage.
(OP - Article publié le 22/03/2006 d’après une dépêche de l'AFP, modifié le 30/06/2007)


mardi 12 juin 2007

Les pesticides ralentiraient la croissance des plantes

Selon une étude américaine menée sur le long terme, plusieurs substances présentes dans les produits phytosanitaires, dont les composés organochlorés, perturberaient la fixation de l'azote par les bactéries symbiotiques (Rhizobium) des plantes légumineuses comme le soja et la luzerne. Cette perturbation pourrait être en partie responsable des baisses de rendement observées sur certaines cultures de soja. Des études en plein champs sont présentement en cours afin de déterminer les molécules chimiques qui affectent les relations plantes-bactéries. (source : Sciences et Avenir.com)

Référence :
  • Fox JE, Gulledge J, Engelhaupt E, Burow ME, McLachlan JA., 2007. Pesticides reduce symbiotic efficiency of nitrogen-fixing rhizobia and host plants. Proc Natl Acad Sci U S A., édition électronique avancée du 4 juin 2007 [Résumé en anglais]

mercredi 30 mai 2007

L'exposition aux pesticides, facteur aggravant pour la maladie de Parkinson

Selon une étude épidémiologique réalisée sur 959 patients, par une équipe de la faculté de médecine de l'Université d'Aberdeen (Écosse), l'exposition à des niveaux faibles et élevés de pesticides accroît de 9 à 39% le risque de contracter la maladie de Parkinson. La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative affectant les cellules nerveuses qui produisent un important neurotransmetteur, la dopamine et provoquant des troubles locomoteurs. Bien que la maladie de Parkinson ne soit pas causée directement par les pesticides, les chercheurs écossais ont établit un lien significatif entre les deux. Selon les spécialistes, la maladie de Parkinson serait causée par une combinaison de facteurs génétiques et de facteurs liés à l'environnement, dont l'exposition aux pesticides. (source : AFP, Londres)

Référence :

samedi 26 mai 2007

La chenille processionnaire du pin

La chenille processionnaire du pin, Thaumetopoea pityocampa (Lép. Notodontidé), est un important insecte ravageur des forêts méditerranéennes. Ses chenilles défoliatrices se nourrissent des aiguilles de plusieurs espèces de pins et de cèdres. Elles provoquent ainsi un ralentissement de la croissance et un affaiblissement des arbres, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies et aux autres ravageurs forestiers. De plus, dès leur 3ème stade, les larves se recouvrent de poils très urticants. Projetés dans l'air, ces poils urticants sont la cause de divers problèmes de santé chez les hommes et les animaux comme des allergies, des démangeaisons cutanées, des problèmes respiratoires ou encore des crises d'asthme.

"Chenilles processionnaire ligne" by Lamiot — Travail personnel. Licensed under Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0-2.5-2.0-1.0 via Wikimedia Commons

Parmi l'ensemble des méthodes de lutte contre ce ravageur, les traitements à base de la bactérie entomopathogène Bacillus thuringiensis kurtaki (Btk) sont les plus utilisés actuellement. D'autres approches de luttes biologiques, comme par exemple la prédation par des mésanges ou la confusion sexuelle par des phéromones, sont présentement à l'étude. (Source : Futura-Sciences, Martin JC)

Pour en savoir plus :

samedi 27 janvier 2007

Les abeilles ne meurent pas toutes de la même façon

Un peu partout sur la planète, les populations d'abeilles diminuent. Dans une étude confidentielle, réalisée de 2002 à 2005 dans cinq ruchers répartis dans plusieurs départements (Eure, Gard, Gers, Indre et Yonne), l'Agence françaises de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a recensé les principaux facteurs qui causent la mort des colonies d'abeilles.

L'étude met en cause aussi bien les résidus d’insecticides agricoles (imidaclopride, fipronil, endosulfan, deltaméthrine, parathion-méthyl) qui contaminent le pollen, la cire et le miel que les mauvaises pratiques apicoles. L'Afssa dénonce, entre autres, des négligences dans l'état sanitaire des colonies et l'utilisation de produits acaricides non homologués pour lutter contre le parasite varroa (coumaphos). L'étude souligne aussi l'uniformisation du paysage agricole qui entraîne une forte diminution de la diversité des fleurs sauvages.

Obtenus par le quotidien Le Figaro, les résultats de cette étude confidentielle ont suscité la colère des apiculteurs français. Ces derniers accusent, entre autres, l'Afssa de complicité avec les industriels Bayer et BASF qui commercialisent l'imidaclopride et le fipronil, et de sous estimer le rôle de ces deux insecticides systémiques dans la crise écologique actuelle.

Pour en savoir plus et mieux comprendre les débats et enjeux :

jeudi 25 janvier 2007

100 millions d'hectares d'OGM cultivés en 2006

Le bilan annuel dressé en 2006 par l'Isaaa (International Service for the Acquisition of Agri-Biotech Applications), une association financée à 40% par l'industrie semencière et agrochimique, fait état de 102 millions d'hectares de cultures transgéniques à travers le monde, soit une progression de 13% par rapport à 2005. Les cultures d'OGM sont limitées à seulement 4 plantes, soit le soja (57 %), le maïs (25 %), le coton (13 %) et le colza (5 %), et sont concentrées dans 6 pays, soit les États-Unis (53 %), l'Argentine (18 %), le Brésil (6 %), le Canada (6 %), l'Inde (4 %) et la Chine (3 %).

Du fait de l'adoption probable du riz transgénique par la Chine et du développement des plantes transgéniques destinées à produire des biocarburants, l'Isaaa estime que la superficie cultivée en OGM pourrait doubler d'ici 2015. En attendant la décision clé des autorités chinoises, l'association écologiste Friends of Earth (Les Amis de la Terre) a rendu public le 9 janvier dernier un document énumérant les manques de performance et les revers enregistrés par les OGM agricoles au cours de la dernière décennie : absence de rendements supérieurs aux semences conventionnelles, progression des résistances des insectes et des adventices aux propriétés pesticides des OGM, multiplication des cas de contaminations de la chaîne alimentaire, crise du soja en Amérique du Sud, refus de certains pays (Europe, Indonésie), etc.. 

L'association écologiste rappelle en outre que, malgré les promesses, les OGM n'ont apporté aucune solution contre la faim et la pauvreté en Afrique ou ailleurs et que l'essentiel des OGM cultivés aujourd'hui est destiné à l'alimentation du bétail pour satisfaire les besoins en viande des pays riches.

Pour en savoir plus :

mardi 2 janvier 2007

Une résine naturelle au secours des palmiers

Les palmiers du sud de la France qui sont actuellement ravagés par un lépidoptère originaire d'Argentine et d'Uruguay, Paysandisia archon (Castiniidae), pourraient être sauvé par une résine naturelle (glu). Ce papillon a été introduit accidentellement en 2002 lors d'importations de palmiers en provenance d'Amérique du Sud. Ses chenilles palmivores, de couleur blanchâtre, pouvant mesurer jusqu'à 8 cm de long (photo sur palmae.free.fr) et résistantes au froid, s'attaquent au cœur des palmiers à la base des feuilles. Le palmiers de Chine (Trachycarpus fortunei), le palmier nain (Chamaerops humilis) et le palmier bleu du Mexique (Brahea armata) sont particulièrement appréciés par le ravageur, car ils ont un cœur tendre et leurs fibres facilitent la ponte de ses œufs.

Devant l'absence de prédateur naturel local et de traitements chimiques autorisés pour éradiquer cette chenille palmivore (certains traitements chimiques préconisés sont particulièrement nuisibles pour les sols), un biochimiste de l'INRA de Montpellier a récemment mis au point une résine naturelle, non toxique et très résistante, qui agit comme écran protecteur. Son application en haut du stipe (tronc) des palmiers empêche la ponte des femelles et l'entrée ou la sortie des papillons. Ce procédé a été testé avec succès l'été dernier dans la ville de Montpellier et pourrait être commercialisé dans le courant de 2007. (OP)
Source : LeFigaro.fr

Pour en savoir plus:

La fièvre jaune menace l'Asie.

Des épidémies de fièvre jaune, une maladie hémorragique virale transmise par le moustique Aedes aegypti, ont touché récemment les grandes métropoles de l'Afrique de l'Ouest comme Abidjan (Côte d'Ivoire), Dakar et Touba (Sénégal), et Conakry (Guinée). Cette maladie avait pourtant été éliminée de l'Ouest de l'Afrique dans les années 1930-1950 grâce à un programme de vaccination préventive systématique. L'importance des moussons en 2005, accompagnées de pluies diluviennes favorisant la propagation du moustique vecteur, pourrait être à l'origine de la recrudescence de ces épidémies urbaines.

Devant l'accroissement des échanges commerciaux avec la Chine, la fièvre jaune menace désormais de se propager dans tout le continent asiatique, d'autant plus que le moustique vecteur infeste déjà les grandes villes indiennes depuis les années 1970. Si aucune nouvelle mesure de prévention n'est adoptée rapidement, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que d'ici 2050, de grandes épidémies urbaines de fièvre jaune pourraient tuer entre 1,5 et 2,7 millions d'humains. (OP)
Source : LeFigaro.fr

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