dimanche 28 octobre 2007

Rapport GEO4 de l'ONU : les problèmes les plus graves de la planète persistent

Le denier bilan chiffré publié par l'ONU sur l'état de santé de la planète confirme le déclin généralisé des principaux écosystèmes de la biosphère et en attribue la cause aux activités humaines. Selon le rapport onusien, le rythme de disparition des espèces s'est considérablement accentué et la planète serait entré dans la "6ème extinction". Outre les grand animaux charismatiques menacés, des milliers d'espèces d'oiseaux, d'amphibiens, de poissons, de plantes, d'insectes, mais aussi de bactéries et de microorganismes divers, dont la plupart sont encore inconnus et sont souvent à la base des chaînes alimentaires, pourraient disparaître au cours des prochaines années.Les introductions d'espèces exotiques constituent un problème croissant et contribuent à la disparition de nombreuses espèces indigènes.

Les grands biomes de la planète, en particulier les forêts tropicales sèches, les savanes, les récifs coralliens et les milieux humides à l'intérieur des terres, ont vu aussi leur surface se réduire radicalement depuis les années 1950. Le changement climatique, bientôt irréversible si la communauté internationale ne réagit pas avec plus de force, devrait accélérer la perte de la biodiversité et la désertification des écosystèmes.

À cause de l'uniformisation des pratiques agricoles et de la destruction des milieux naturels, le stock de gènes des plantes alimentaires et médicinales s'est aussi considérablement réduit au point de menacer l'existence même de l'espèce humaine. Avec les besoins croissants en énergie, l'agriculture intensive est en effet considérée comme une des principales causes de la dégradation de l'état de la planète. Ainsi, de 1990 à aujourd'hui près de 6 milliards de forêts tropicales ont été converties chaque année en pâturages et en cultures agricoles. En Europe, 90 % des terres agricoles souffrent d'excès de phosphates et de nitrates entraînant l'eutrophisation généralisée des cours d'eau et des lacs. En Asie et en Afrique, l'irrigation des cultures est responsable de 60 à 70 % des prélèvements d'eau entraînant de graves crises d'approvisionnement des populations en eau douce.L'appauvrissement des sols en carbone du à leur utilisation intensive est responsable d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Enfin, la demande croissante en biocarburants devrait convertir une partie importante des terres agricoles en monocultures au détriment des plantes alimentaires et de la diversité biologique.

Curieusement le rapport demeure relativement silencieux sur les plantes transgéniques dont l'utilisation est très controversée. En conclusion, les experts onusiens établissent un lien entre la perte des écosystèmes et de la biodiversité et la disparition des cultures et des langues. Ils invitent la communauté internationale à agir rapidement avant qu'il ne soit trop tard et les pays riches à s'engager dans la voie de la décroissance avant que la surconsommation ne détruise tous les services biologiques de la planète.
 
Pour en savoir plus :

samedi 27 octobre 2007

Sa Majesté les Mouches (Le Devoir)

Il existe environ 100 000 espèces de mouches, soit 1/10e de la diversité animale. À l'exception de la drosophile (Drosophila melanogaster), qui est un modèle d'étude en génétique et en biologie moléculaire, les Muscidés, comme la mouche domestique Musca domestica et ses cousines, intéressent peu les chercheurs. Au Québec, l'entomologiste Jade Savage, de l'Université Bishop à Sherbrooke, consacre ses recherches à leur biodiversité et à leur phylogénie (arbre généalogique). Depuis peu, elle s'intéresse aussi aux impacts des changements climatiques sur les Muscidés nordiques et alpines. Le quotidien Le Devoir dresse le portrait de cette experte en Muscidés.

» Lire l'article dans le Devoir

vendredi 26 octobre 2007

Les bienfaits de l'agriculture biologique sur la qualité des sols

Interface et zone d'échange entre la lithosphère, l'atmosphère et la biosphère, le sol est un milieu vivant complexe, composé de matières organiques et minérales. Son rôle en agriculture est fondamental. Il abrite en effet une multitude de microorganismes et d'invertébrés détritivores (bactéries, champignons, vers de terre, insectes, etc.) qui transforment la matière organique en matière minérale et fournissent aux plantes les nutriments nécessaires à leur croissance.

Des chercheurs suisses ont comparé, sur plus de 20 ans, des parcelles biologiques et traditionnelles alternant différentes cultures (pommes de terre, orge, blé d’hiver, betteraves et trèfle). Leur étude comparative montre que l'usage intensif de pesticides et d'engrais diminuent considérablement la qualité des sols en les appauvrissant en microorganismes et en matières organiques. Dans les parcelles traditionnelles, cet  appauvrissement des sols est tel qu'il faut multiplier les apports en phosphates et en nitrates. Par contre, dans les parcelles biologiques, le développement de la microfaune permet d'enrichir naturellement le sol en nutriments dont les plantes ont besoin.

Les chercheurs ont aussi constaté que les insectes auxiliaires, parasitoïdes et prédateurs de parasites, étaient beaucoup plus nombreux dans les parcelles biologiques. La présence de ces insectes auxiliaires assure une protection naturelle des cultures contre les ravageurs, et évite l'épandage d'insecticides. Malgré des baisses de rendement de l'ordre de 20 % observées dans les cultures biologiques, celles ci demeurent économiquement rentables à long terme, car elles permettent d'éviter les dépenses coûteuses associées à l'utilisation des produits chimiques (engrais, pesticides, etc.).
(Source : e-meddiat, M. Jahnich, 05.09.07)

Référence :
  • Fliessbach A., et al. ,2006. Soil organic matter and biological soil quality indicators after 21 years of organic and conventional farming. Agriculture, Ecosystems and Environment 118: 273-28 [Résumé en anglais]

dimanche 14 octobre 2007

Un monde sans fruits et légumes?

Selon Bernard Vaissière, spécialiste de la pollinisation à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), les abeilles pourraient disparaître de la planète. Dans un article publié dans le quotidien Le Monde, il décrit les bouleversements alimentaires qui en résulteraient.

» Lire l'entrevue de Bernard Vaissière (LeMonde.fr 13.10.2017)

mardi 2 octobre 2007

Des jachères fleuries pour favoriser les pollinisateurs

Depuis quelques années, les populations d'abeilles ont tendance à s'amenuiser un peu partout sur la planète. L'origine de cette inquiétante disparition demeure mystérieuse et plusieurs facteurs pourraient être en cause : résidus de pesticides, maladie parasitaire ou virale, conditions climatiques, etc..
Récemment, une étude scientifique établissait un lien entre le déclin des abeilles sauvages et celui des plantes à fleurs. L'urbanisation croissante et des pratiques agricoles intensives sont en effet responsables de la disparition de nombreuses espèces de fleurs sauvages, sources de nectar et de pollen. Pour favoriser la biodiversité, des jachères de fleurs multicolores colonisent maintenant les campagnes françaises, mais aussi les bords de routes et les plates-bandes urbaines. Bleuets, centaurées, coquelicots, cosmos, eschscholzia, lupins, pois de senteur, soucis sont de retour au grand bonheur des abeilles, des bourdons et des papillons ...
Jachère fleurie dans la banlieue de Limoges, Haute-Vienne (5 juillet 2007)

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