L’étude de Williams et al. (2000), qui affirmait depuis 25 ans que le glyphosate, ingrédient actif de l’herbicide Roundup, était « sans danger », a été officiellement « retirée ou révoquée (retracted) » de la revue scientifique Regulatory Toxicology and Pharmacology. Les éditeurs évoquent de graves problèmes éthiques, ainsi qu’un manque d’indépendance et de transparence dans la rédaction de l’article. Il apparaît que l’étude avait en réalité été largement rédigée (« ghostwriting ») par le fabricant lui-même, l’entreprise Monsanto, sans que cela soit déclaré.
Publié en 2000, l’article de Williams et al., Safety Evaluation and Risk Assessment of the Herbicide Roundup and Its Active Ingredient Glyphosate, for Humans, passait en revue les rapports des agences de réglementation et concluait que le glyphosate ne présentait aucun risque sérieux pour la santé humaine : ni cancer, ni effets nocifs sur la reproduction, ni perturbation du système endocrinien. Pendant plusieurs décennies, cette étude a servi de référence mondiale pour affirmer que le glyphosate et le Roundup étaient sans danger.
Ce qui était censé être une étude scientifique indépendante et rigoureuse s’avère donc avoir été fortement influencée par Monsanto, remettant en cause la validité de ses conclusions. Cette rétractation rappelle l’importance de la transparence scientifique, surtout sur des sujets touchant à la santé publique.
Communiqué de l'éditeur (en anglais) : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0273230099913715?via%3Dihub
En juin 2025, une autre étude internationale publiée dans la revue scientifique Environmental Health a apporté de nouvelles conclusions plus préoccupantes quant à la dangerosité du glyphosate. Menée sur plus de 1 000 rats suivis pendant 2 ans, elle montrait que le glyphosate, même à des doses jugées sûres par les normes européennes, provoquait une hausse marquée de tumeurs bénignes et malignes dans de nombreux organes et tissus : sang (leucémies), peau, foie, thyroïde, système nerveux, gonades, rein, vessie, os, pancréas. Les auteurs estiment que ces résultats constituent une preuve solide que le glyphosate et ses formulations commerciales peuvent être cancérogènes chez l’animal, y compris à des doses considérées comme sûres pour l’humain.
Référence
Panzacchi, S., Tibaldi, E., De Angelis, L. et al. Carcinogenic effects of long-term exposure from prenatal life to glyphosate and glyphosate-based herbicides in Sprague–Dawley rats. Environ Health 24, 36 (2025). https://doi.org/10.1186/s12940-025-01187-2
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