mercredi 17 décembre 2025

Comprendre les pesticides : définition, usages et enjeux

Les pesticides, également appelés produits phytopharmaceutiques en France ou produits antiparasitaires au Canada, regroupent un ensemble de substances destinées à prévenir, éliminer ou contrôler des organismes jugés nuisibles aux cultures, à la santé humaine ou aux biens matériels. Leur utilisation s’est fortement développée au cours du XXᵉ siècle avec l’essor de l’agriculture intensive et des systèmes de production à hauts rendements.

Aujourd’hui, les pesticides sont présents dans de nombreux compartiments de l’environnement, sols, eaux de surface, eaux souterraines, air, mais aussi dans les milieux domestiques et urbains. Cette diffusion soulève d’importantes questions scientifiques, environnementales et sociétales.

Impacts environnementaux et sanitaires

Si les pesticides peuvent contribuer à protéger les cultures et à limiter des pertes de rendement, un nombre croissant d'études scientifiques met en évidence les effets négatifs liés à leur usage intensif ou mal maîtrisé. Ces impacts concernent notamment la biodiversité (insectes pollinisateurs, organismes du sol, faune aquatique), la qualité des milieux naturels et les services écosystémiques (pollinisation, recyclage de la matière organique, contrôle naturel des ravageurs).

Sur le plan sanitaire, l’exposition aiguë ou chronique à certaines substances actives est associée à des risques pour la santé humaine. Ces risques font l’objet d’évaluations, de classifications et de débats scientifiques portés par des organismes internationaux tels que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). La présence de résidus de pesticides dans l’eau et les aliments fait l’objet de débats scientifiques et sociétaux et soulèvent de nombreuses préoccupations publiques.

Changements climatiques et résistance

Le réchauffement climatique modifie profondément les équilibres écologiques. Il favorise l’émergence ou l’expansion de ravageurs et d’agents phytopathogènes, ainsi que l’augmentation du nombre de cycles biologiques de certaines espèces nuisibles. Dans ce contexte, le recours accru aux pesticides peut accélérer l’apparition de phénomènes de résistance chez les insectes ravageurs, les champignons phytopathogènes et les plantes adventices. Ces résistances, aujourd’hui largement documentées, réduisent l’efficacité des substances disponibles et conduisent souvent à une escalade des traitements, renforçant la dépendance aux pesticides.

Réduire l'usage des pesticides 

Ces constats ont conduit à une remise en question progressive des modèles agricoles fortement dépendants des pesticides chimiques. De nombreuses instances scientifiques, institutionnelles et non gouvernementales soulignent la nécessité de réduire leur usage en privilégiant des stratégies alternatives :  lutte biologique, lutte intégrée, pratiques agroécologiques, diversification des systèmes de culture, sélection et culture de variétés résistantes. Ces approches visent à limiter le recours aux pesticides tout en maintenant une production agricole viable, et à renforcer la résilience des agroécosystèmes face aux changements climatiques, tout en réduisant les impacts environnementaux et sanitaires.

Une page de référence pour mieux comprendre les pesticides et les enjeux liés à leur utilisation

La nouvelle page « Pesticides : définition, types et usages » propose une synthèse structurée et documentée :

  • des classes fonctionnelles de pesticides selon les organismes ciblés,
  • des usages agricoles, sanitaires, domestiques et industriels,
  • des notions clés sur les formulations, l’homologation et les matières actives,
  • une présentation des origines chimiques, biologiques et microbiologiques,
  • ainsi qu’un éclairage sur la toxicité, les impacts environnementaux et les pesticides hautement dangereux (HHP).

 ➤ Pour approfondir le sujet, consultez la page : Pesticides : définition, types et usages 


 

 


mercredi 10 décembre 2025

Les pesticides « fluorés » : une catégorie non officielle, mais de plus en plus discutée

Une classe ou famille de pesticides désigne habituellement un ensemble de molécules partageant une structure chimique proche, un mode d’action similaire ou un spectre d’activité comparable. Les insecticides, par exemple, sont classés en familles telles que les organochlorés, carbamates, pyréthrinoïdes, néonicotinoïdes, etc., chacune définie par une architecture moléculaire ou un mode d’action commun.

Les pesticides fluorés, en revanche, ne forment pas une famille chimique au sens strict. Cette expression désigne simplement des molécules pesticides contenant un ou plusieurs atomes de fluor (F) dans leur structure. On trouve ainsi des pesticides fluorés dans plusieurs familles classiques : pyridines, triazines, benzamides, SDHI, néonicotinoïdes, sulfonylurées, etc. Les pesticides fluorés appartiennent donc à des familles chimiques très différentes et présentent des modes d’action biologiques multiples. 

Parmi les pesticides fluorés, on trouve des herbicides (fluroxypyr, flumioxazine, fluazifop-P-butyl), des insecticides (fipronil, flupyradifurone, fluvalinate) et des fongicides (fluopyram, fludioxonil, fluxapyroxad, fluazinam). Par exemple, le fipronil est un insecticide phénylpyrazole contenant deux groupements –CF₃, le fluvalinate, un pyréthrinoïde acaricide contenant trois atomes de fluor, le fluroxypyr, un herbicide auxinique, dérivé pyridine-carboxylique, contenant un groupe –CF₃. 

Pourquoi ajouter du fluor ?

En chimie organique, l’introduction d’atomes de fluor modifie profondément les propriétés des molécules. Elle peut :

  • augmenter la stabilité chimique et métabolique,
  • accroître la lipophilicité ou la sélectivité,
  • améliorer la diffusion dans les tissus,
  • renforcer l’efficacité biologique.

Ces optimisations expliquent pourquoi l’industrie agrochimique utilise le fluor depuis longtemps, et de plus en plus depuis les années 2000. Plus de la moitié des pesticides récents contiennent désormais au moins un atome de fluor. Toutefois, ces mêmes propriétés rendent souvent les molécules plus persistantes et moins biodégradables, ce qui soulève des inquiétudes environnementales, pour les écosystèmes et les organismes non ciblées, mais aussi des inquiétudes pour la santé humaine..

Liens avec les PFAS : source, précurseurs ou contaminants

Plusieurs pesticides fluorés présentent un autre enjeu majeur : leur relation avec les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées). Cette relation intervient à différents niveaux :

  1. Certaines matières actives sont elles-mêmes des PFAS, car elles possèdent une chaîne perfluorée (–CF₃, –CF₂–).
  2. D'autres pesticides fluorés peuvent se dégrader en composés fluorés persistants, comme le trifluoroacétate (TFA) ou d’autres acides perfluorés.
  3. Des PFAS peuvent aussi être présents dans les formulations commerciales : solvants, surfactants, agents mouillants, stabilisants, adjuvants, ou encore revêtements d’enrobage des semences.

La liaison carbone–fluor (C–F), extrêmement stable, explique la persistance environnementale de ces substances PFAS et leur surnom de « polluants éternels ».

La classification d’un pesticide fluoré comme PFAS dépend de la définition utilisée : certaines conventions et réglementations (OCDE 2021) incluent toutes les substances contenant des motifs –CF₂– ou –CF₃, tandis que d’autres définitions plus strictes (EPA, UE) ne retiennent que les composés perfluoroalkylés (CF₃–(CF₂)ₙ–) qui sont encore beaucoup plus stable et persistants. Ainsi, le statut PFAS peut varier selon les auteurs et les cadres réglementaires.

Les pesticides fluorés, qu’ils soient perfluoroalkylés (comme le fipronil ou le fluazinam) ou polyfluoroalkylés (comme le flumioxazine ou le fluazifop-P-butyl), ainsi que leurs résidus, sont souvent considérés comme des PFAS selon certaines définitions. Très stables et persistants, des traces peuvent être détectées dans les sols, l’eau potable et les aliments.

Pourquoi en parle-t-on davantage ?

Même s’ils ne constituent pas une famille reconnue, les pesticides fluorés sont regroupés de plus en plus souvent dans la littérature scientifique et dans les médias en raison de :

  • leur présence croissante dans les nouvelles générations de pesticides,
  • leur potentiel de persistance et de bioaccumulation,
  • leur rôle possible comme source ou précurseurs de PFAS,
  • et leur risque accru pour les écosystèmes et parfois pour la santé humaine.

En conclusion, les pesticides fluorés ne sont pas une classe chimique homogène, mais une catégorie transversale regroupant tous les pesticides contenant du fluor. Leur développement croissant, leur potentiel de persistance et leurs liens directs ou indirects avec les PFAS expliquent l’intérêt scientifique et médiatique grandissant qu’ils suscitent.


Références pour en savoir plus :

Alexandrino, D. A. M., et al. (2022). Revisiting pesticide pollution: The case of fluorinated pesticides. Environmental Pollution, 292, Part A https://doi.org/10.1016/j.envpol.2021.118315

Donley, N., Cox, C., Bennett, K., Temkin, A. M., Andrews, D. Q., & Naidenko, O. V. (2024). Forever pesticides: A growing source of PFAS contamination in the environment. Environmental Health Perspectives, 132(7) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39046250/


lundi 8 décembre 2025

PestInfos sur Bluessky @pestinfos.bsky.social

Fil de presse : Actualités, infos et veille scientifique sur les pesticides, leurs effets sur la santé et l’environnement, les alternatives biologiques, la lutte contre les organismes nuisibles en agriculture et en santé : Environnement, Agriculture, Biodiversité, Science, Écologie politique et sociale. 

La revue d'actualités de PestInfos est disponible : 

 Sur Bluesky depuis janvier 2025 : @pestinfos.bsky.social

 ➡️ https://bsky.app/profile/pestinfos.bsky.social

 Sur X (anciennement Twitter) de mai 2014 à janvier 2015 :

 ➡️ https://x.com/pestinfos

 En savoir plus sur PestInfos :

 ➡️À Propos

 

jeudi 4 décembre 2025

Glyphosate : l’étude phare de 2000 rétractée après 25 ans de controverse

L’étude de Williams et al. (2000), qui affirmait depuis 25 ans que le glyphosate, ingrédient actif de l’herbicide Roundup, était « sans danger », a été officiellement « retirée ou révoquée (retracted) » de la revue scientifique Regulatory Toxicology and Pharmacology. Les éditeurs évoquent de graves problèmes éthiques, ainsi qu’un manque d’indépendance et de transparence dans la rédaction de l’article. Il apparaît que l’étude avait en réalité été largement rédigée (« ghostwriting ») par le fabricant lui-même, l’entreprise Monsanto, sans que cela soit déclaré.

Publié en 2000, l’article de Williams et al., Safety Evaluation and Risk Assessment of the Herbicide Roundup and Its Active Ingredient Glyphosate, for Humans, passait en revue les rapports des agences de réglementation et concluait que le glyphosate ne présentait aucun risque sérieux pour la santé humaine : ni cancer, ni effets nocifs sur la reproduction, ni perturbation du système endocrinien. Pendant plusieurs décennies, cette étude a servi de référence mondiale pour affirmer que le glyphosate et le Roundup étaient sans danger.

Ce qui était censé être une étude scientifique indépendante et rigoureuse s’avère donc avoir été fortement influencée par Monsanto, remettant en cause la validité de ses conclusions. Cette rétractation rappelle l’importance de la transparence scientifique, surtout sur des sujets touchant à la santé publique.

Communiqué de l'éditeur (en anglais) : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0273230099913715?via%3Dihub

 

En juin 2025, une autre étude internationale publiée dans la revue scientifique Environmental Health a apporté de nouvelles conclusions plus préoccupantes quant à la dangerosité du glyphosate. Menée sur plus de 1 000 rats suivis pendant 2 ans, elle montrait que le glyphosate, même à des doses jugées sûres par les normes européennes, provoquait une hausse marquée de tumeurs bénignes et malignes dans de nombreux organes et tissus : sang (leucémies), peau, foie, thyroïde, système nerveux, gonades, rein, vessie, os, pancréas. Les auteurs estiment que ces résultats constituent une preuve solide que le glyphosate et ses formulations commerciales peuvent être cancérogènes chez l’animal, y compris à des doses considérées comme sûres pour l’humain.

Référence 

Panzacchi, S., Tibaldi, E., De Angelis, L. et al. Carcinogenic effects of long-term exposure from prenatal life to glyphosate and glyphosate-based herbicides in Sprague–Dawley rats. Environ Health 24, 36 (2025). https://doi.org/10.1186/s12940-025-01187-2

 

 

vendredi 9 mai 2025

Pyréthrinoïdes : alerte sur de nouveaux risques pour la santé

Suite à l’analyse des nouvelles données de l’expertise collective de l’Inserm (mise à jour en 2021) sur les liens entre exposition aux pesticides et santé humaine, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) alerte sur les risques associés aux insecticides pyréthrinoïdes et organophosphorés. Ces substances sont mises en cause pour leurs effets potentiels sur le neurodéveloppement, la reproduction et certaines formes de cancer.

L’Anses identifie trois principaux risques, en particulier pour les insecticides pyréthrinoïdes, encore largement utilisés en agriculture (produits phytopharmaceutiques), mais aussi dans des biocides domestiques (aérosols insecticides, traitements anti-poux ou certains médicaments vétérinaires). vétérinaires, etc.).  

  • Troubles du comportement de type internalisé (anxiété, dépressions, phobies, etc.) chez des enfants dont la mère a été exposée pendant la grossesse (par exemple : anxiété). 
  • Effets sur la fertilité masculine avec des atteintes spermatiques observées dans la population générale, bien que le niveau de présomption soit plus faible.. 
  • Augmentation du risque de certains cancers, notamment la leucémie lymphoïde chronique / lymphome lymphocytaire, associée à l’exposition professionnelle à la deltaméthrine (niveau de présomption moyen).

L’agence souligne également une étude épidémiologique récente (Qi et al, 2022) confirmant que l’exposition aux pyréthrinoïdes pendant la grossesse peut affecter le neurodéveloppement des très jeunes enfants.

Pour limiter les risques, l’Anses recommande :

  • une mise à jour régulière des évaluations des pesticides;
  • l’identification précise des sources d’exposition (agricole, biocide, vétérinaire, domestique) afin de mieux cibler les actions de prévention, notamment pour les femmes enceintes et les enfants;
  • une meilleure transparence et traçabilité des données d’usage, actuelles et passées;
  • une réduction des usages de pesticides au strict nécessaire, en agriculture mais aussi dans le cadre domestique.

Source : Anses (20/04/2025). Analyse des résultats de l’expertise collective de l’Inserm sur les effets des pesticides sur la santé 

 

samedi 14 novembre 2020

Alternatives aux pesticides de synthèse : les extraits végétaux

Divers extraits bruts de plantes telles que l’ail, le thym, la consoude, la sauge, les orties, les tagètes (œillets) les fougères et les prêles sont utilisées empiriquement pour leurs propriétés insecticides, insectifuges, acaricides, fongicides, herbicides ou nématicides, selon les cas. Obtenus artisanalement par broyage, fermentation, décoction, macération ou infusion des feuilles, des tiges ou des fleurs, ces extraits peuvent être employés comme pesticide à l'échelle d'un jardin ou d'un potager. Classés comme « préparations naturelles peu préoccupantes » ou « biostimulants », ils bénéficient généralement de procédures allégées pour leur mise en marché.

Bien qu'ils soient généralement moins efficaces que les extraits purifiés ou les principes actifs isolés, les extraits végétaux bruts présentent plusieurs avantages.

  • Ils sont riches en oligoéléments et, de ce fait, peuvent servir à enrichir et activer le compost et à stimuler la microflore bénéfique du sol.
  • Ils peuvent stimuler la croissance des plantes traitées et leurs défenses naturelles contre les maladies, les parasites et les ravageurs.
  • Leurs effets pesticides multiples et leurs modes d'action diversifiés limitent les risques de développement des résistances chez les populations visées.

Il existe un très grand nombre de recettes maisons pour les préparer. Toutefois, il est à noter que les effets pesticides de certaines recettes maisons ne sont pas toujours corroborés par les études scientifiques.

 

Liste des principaux extraits végétaux utilisés comme pesticides en horticulture

Ce tableau présente à titre informatif une liste non exhaustive d’extraits végétaux qui ont des activités fongicides, insecticides ou répulsives. Ils sont principalement destinés à un usage domestique. Leur efficacité peut varier selon les modes de préparation, d’application et d’entreposage, les doses d’emploi et les conditions environnementales. Par ailleurs, même s’ils sont naturels, ils peuvent être toxiques pour les humains, la flore ou la faune. Aussi, il faut rester prudent lorsqu’on les prépare ou qu’on les applique sur les plantes ou sur le sol. 


Plante

Propriétées

Mode de préparation et d’utilisation*

Absinthe

Artemisia absinthium

Insecticide (piéride, ver de la pomme), fongicide (rouille du groseillier), répulsif (limaces)

Infusion, décoction et extrait fermenté (tiges et feuilles), pulvérisation au sol

Ail

Allium sativum

Insecticide (pucerons, charançons, doryphore) et acaricide, fongicide (fonte de semis, moisissure grise, cloque du pêcher), répulsif (chevreuil)

Décoction ou macération huileuse (gousses hachées), arrosage au sol contre les champignons ou pulvérisation foliaire contre les insectes

Bardane

Arctium

Fongicide (mildiou), fertilisant

Macération, engrais au sol et foliaire, paillis (plantes entières avec racines)

Capucine

Tropaeolum majus

Insecticide (aleurodes), fongicide (mildiou, chancres des arbres fruitiers)

Infusion ou macération (feuilles fraîches)

Consoude Symphitum officinalis

Renforçateur des défenses naturelles, fertilisant riche en potassium et bore, activateur de compost

Décoction, extrait fermenté, jus concentré (feuilles fraîches)

Arrosage ou pulvérisation foliaire

Note : les feuilles feuilles fraîches peuvent être appliquées en paillis.

Ortie

Urtica dioica

Répulsif insectifuge (puceron, carpocapse), insecticide (pucerons) et acaricide, renforçateur des défenses naturelles, fertilisant, fongicide (maladies des racines), activateur de compost

Infusion, décoction, macération ou extrait fermenté (plantes entières avant floraison avec racines

Arrosage ou pulvérisation foliaire

Note : les préparations peuvent aussi servir à protéger les racines lors de la plantation.

Prêle des champs

Equisetum arvense

Renforçateur des défenses naturelles,

fongicide préventif (oïdium, mildiou, rouille, botrytis), répulsif insecticide

Décoction ou macération (feuilles fraîches ou sèches)

Pyrèthre

Tanacetum cinerariifolium ou Chrysanthemum cinerariifolium

Insecticide (pucerons, aleurodes, mouches) et acaricide

Infusion ou macération (fleurs épanouies fraîches ou sèches)

Pulvérisation sur les feuilles

Note : attention, l’extrait contient des pyréthrines qui sont toxiques pour les pollinisateurs

Raifort

Armoracia rusticana

Fongicide à large spectre

Infusion, macération et extrait fermenté (plantes entières avec racines)

Rhubarbe

Rheum rhaponticum

Répulsif insectifuge (pucerons, chenilles, plusieurs larves), limaces et rongeurs

Macération ou extrait fermenté (feuilles)

Pulvérisation, épandage des feuilles séchées et broyées au sol

Note : attention certains principes actifs peuvent être toxiques.

Sauge officinale

Salvia officinalis

Répulsif insectifuge

Fongicide (mildiou)

Infusion, décoction ou extrait fermenté (tiges et feuilles)

Note : ne pas utiliser sur semis (ralentissement de la germination)

 *Les modes de préparation et d’utilisation peuvent varier selon les auteurs.

  • Infusion : extraction des principes actifs par l’eau bouillante (surtout pour pour les tissus tendres);  
  • Décoction : extraction par trempage dans l’eau (24 heures), puis à l’eau bouillante et court trempage (20 à 30 minutes) dans l’eau frémissante (surtout utilisé pour les tissus coriaces); 
  • Macération : extraction par trempage simple (24 heures) dans l’eau froide ou de l’huile (lin, paraffine); 
  • Extrait fermenté ou purin : extraction par trempage prolongé dans l’eau froide (entre 5 et 30 jours) et fermentation.

Les extraits doivent être refroidis et filtrés avant de traiter. Certaines préparations peuvent être stockées au besoin pendant quelques jours à l’abri de la lumière et à température fraîche.

Autre préparation artisanale d'intérêt en permaculture, le thé de compost est obtenu par infusion d'un compost en le laissant tremper dans de l'eau oxygénée. En plus de stimuler la flore microbienne du sol, le thé de compost améliore la santé des plantes d'intérieur ou du jardin et renforcent leur défenses naturelles contre les maladies fongiques (Rustica, 2023). 

Article mis à jour en décembre 2025 

 

 

samedi 7 novembre 2020

Plantes messicoles : adventices habitantes des moissons

Les plantes messicoles sont des adventices inféodées aux moissons, en particulier aux cultures de céréales d'hiver (blé, orge, avoine, seigle). Elles incluent principalement des annuelles (bleuet, coquelicot, matricaires, adonis d'été, nielle des blés) et quelques vivaces (glaïeul des moissons, tulipa sp.). 

Depuis la domestication des céréales au néolithique, ces plantes anciennes originaires du moyen-orient ont migré et coévolué avec elles. Ce sont donc des espèces spécialistes qui ont des cycles de vie comparables à celles des céréales (entre le semis et la moisson) et sont dépendantes de certaines pratiques culturales ancestrales (labours superficiels à l'automne, semis clairs). En plus de leur importance patrimoniale et esthétique au niveau des paysages agricoles, les plantes messicoles favorisent la pollinisation des espèces cultivées et le contrôle biologique des ravageurs par les auxiliaires. 

En Europe, l'intensification des pratiques agricoles modernes (usage des pesticides, fertilisation azotée, labours profonds, remembrement, tri des semences) a conduit à la raréfaction, voire la disparition locale des plusieurs espèces messicoles. La mise en place de bandes fleuries en bordure des champs permet de favoriser leur présence et d'augmenter la biodiversité des agrosystèmes. 


 

Pour en savoir plus:

 

 

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...