Les pesticides, également appelés produits phytopharmaceutiques en France ou produits antiparasitaires au Canada, regroupent un ensemble de substances destinées à prévenir, éliminer ou contrôler des organismes jugés nuisibles aux cultures, à la santé humaine ou aux biens matériels. Leur utilisation s’est fortement développée au cours du XXᵉ siècle avec l’essor de l’agriculture intensive et des systèmes de production à hauts rendements.
Aujourd’hui, les pesticides sont présents dans de nombreux compartiments de l’environnement, sols, eaux de surface, eaux souterraines, air, mais aussi dans les milieux domestiques et urbains. Cette diffusion soulève d’importantes questions scientifiques, environnementales et sociétales.
Impacts environnementaux et sanitaires
Si les pesticides peuvent contribuer à protéger les cultures et à limiter des pertes de rendement, un nombre croissant d'études scientifiques met en évidence les effets négatifs liés à leur usage intensif ou mal maîtrisé. Ces impacts concernent notamment la biodiversité (insectes pollinisateurs, organismes du sol, faune aquatique), la qualité des milieux naturels et les services écosystémiques (pollinisation, recyclage de la matière organique, contrôle naturel des ravageurs).
Sur le plan sanitaire, l’exposition aiguë ou chronique à certaines substances actives est associée à des risques pour la santé humaine. Ces risques font l’objet d’évaluations, de classifications et de débats scientifiques portés par des organismes internationaux tels que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). La présence de résidus de pesticides dans l’eau et les aliments fait l’objet de débats scientifiques et sociétaux et soulèvent de nombreuses préoccupations publiques.
Changements climatiques et résistance
Le réchauffement climatique modifie profondément les équilibres écologiques. Il favorise l’émergence ou l’expansion de ravageurs et d’agents phytopathogènes, ainsi que l’augmentation du nombre de cycles biologiques de certaines espèces nuisibles. Dans ce contexte, le recours accru aux pesticides peut accélérer l’apparition de phénomènes de résistance chez les insectes ravageurs, les champignons phytopathogènes et les plantes adventices. Ces résistances, aujourd’hui largement documentées, réduisent l’efficacité des substances disponibles et conduisent souvent à une escalade des traitements, renforçant la dépendance aux pesticides.
Réduire l'usage des pesticides
Ces constats ont conduit à une remise en question progressive des modèles agricoles fortement dépendants des pesticides chimiques. De nombreuses instances scientifiques, institutionnelles et non gouvernementales soulignent la nécessité de réduire leur usage en privilégiant des stratégies alternatives : lutte biologique, lutte intégrée, pratiques agroécologiques, diversification des systèmes de culture, sélection et culture de variétés résistantes. Ces approches visent à limiter le recours aux pesticides tout en maintenant une production agricole viable, et à renforcer la résilience des agroécosystèmes face aux changements climatiques, tout en réduisant les impacts environnementaux et sanitaires.
Une page de référence pour mieux comprendre les pesticides et les enjeux liés à leur utilisation
La nouvelle page « Pesticides : définition, types et usages » propose une synthèse structurée et documentée :
- des classes fonctionnelles de pesticides selon les organismes ciblés,
- des usages agricoles, sanitaires, domestiques et industriels,
- des notions clés sur les formulations, l’homologation et les matières actives,
- une présentation des origines chimiques, biologiques et microbiologiques,
- ainsi qu’un éclairage sur la toxicité, les impacts environnementaux et les pesticides hautement dangereux (HHP).
➤ Pour approfondir le sujet, consultez la page : Pesticides : définition, types et usages