vendredi 28 avril 2006

La résistance naturelle des moustiques au paludisme

Des chercheurs américains (University of Minnesota) et maliens (Université de Bamako) ont découvert qu'une grande partie de la population de moustique Anopheles gambiae, le principal vecteur de la malaria en Afrique, présentait une résistance naturelle à l'agent infectieux Plamodium. Les moustiques génétiquement résistants sont ainsi capables de détruire le parasite et ne le transmettent donc pas aux humains qu'ils piquent. Les chercheurs ont localisé un "îlot" génomique de résistance dans une petite région du chromosome 2L et identifié le gène APL1 (pour Anopheles Plasmodium-responsive leucine-rich repeat 1) comme le principal facteur de résistance au Plasmodium. Le gène APL1 code pour une protéine très riche en leucine qui est similaire aux molécules impliquées dans les mécanismes de défense naturelle des plantes et des mammifères contre les pathogènes. Lorsque le gène APL1 est désactivé, les moustiques deviennent alors sensibles à l'infection par le parasite et peuvent le transmettre aux humains. Ces résultats suggèrent donc que les moustiques infectés pourraient présenter une défaillance de leur système immunitaire. Dans la région du Mali où les recherches ont été menées, les scientifiques ont aussi observé que les moustiques génétiquement résistants étaient très présents dans la nature, et même parfois en plus grand nombre que ceux qui sont infectés par le Plasmodium. Selon Kenneth Vernick de l'Université du Minnesota, il serait donc préférable d'éliminer les moustiques infectés plutôt que d'introduire des moustiques résistants transgéniques comme cela est envisagé par plusieurs autres spécialistes. (OP)
> Source : Sciences et Avenir.com
> Réf. : Michelle M. Riehle, Kyriacos Markianos, Oumou Niaré, Jiannong Xu, Jun Li, Abdoulaye M. Touré, Belco Podiougou, Frederick Oduol, Sory Diawara, Mouctar Diallo, Boubacar Coulibaly, Ahmed Ouatara, Leonid Kruglyak, Sékou F. Traoré, Kenneth D. Vernick, 2006. Natural Malaria Infection in Anopheles gambiae Is Regulated by a Single Genomic Control Region. Science Vol. 312. no. 5773, pp. 577 - 579 [Résumé en anglais]

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