jeudi 7 septembre 2006

Progression de la maladie de la langue bleue vers le nord

Pour la première fois, la fièvre catarrhale du mouton, une épizootie virale transmise par des diptères nématocères du genre Culicoides spp. (famille des Cératopogonidés) s'est manifesté en Europe du Nord, aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne. La fièvre plus connue sous le nom de la maladie de la langue bleue en raison d'une cyanose de la langue qu'elle provoque parfois est due à un virus du groupe des réoviridés du genre Orbivirus qui affecte presque tous les ruminants domestiques et sauvages. Originaire d'Afrique sub-saharienne, fréquente en Turquie, dans les pays tropicaux et sub-tropicaux, la fièvre catarrhale est présente en Europe depuis 1998 où elle a infesté les élevages ovins et bovins dans les îles grecques, avant de progresser vers les autres pays du bassin méditerranéen et de toucher la Corse en 2000. Cette année un premier cas a été signalé le 14 août dans une ferme de la province de Limbourg aux Pays-Bas puis la maladie s'est rapidement étendue à plusieurs élevages frontaliers en Belgique et en Allemagne. Ce premier foyer en Hollande représente la localisation la plus nordique qui n'ait jamais été signalée pour cette maladie émergente. Selon certains scientifiques, cette progression de la maladie serait liée aux changements climatiques qui favorisent l'extension géographique de son vecteur. Une étude publiée l'an dernier par l'équipe de Bethan Purse, de l’Institut britannique pour la santé animale de Pirbright, suggérait en effet que la récente émergence de la fièvre catarrhale en Europe méridionale soit due à la progression vers le nord de son principal vecteur d'origine afro-asiatique, Culicoides imicola, suite à l'augmentation des températures. Les températures élevées et les fortes pluies enregistrées cet été pourraient être à l'origine de cette nouvelle épizootie en Hollande. À ce jour, C. imicola n'a cependant toujours pas été identifié en Hollande, et d'autres espèces européennes de Culicoides comme C. obsoletus et C. pulicaris pourraient aussi jouer le rôle de vecteur. (OP) ; Source : Sciences et Avenir.com
> Pour en savoir plus sur la fièvre catarrhale du mouton (Office internationale des épizooties / Organisation mondiale pour la santé animale)
> Réf. : Baldet T., Mathieu B., Delécolle J.C., 2003. Émergence de la fièvre catarrhale ovine et surveillance entomologique en France. Insectes n°131 (INRA-OPIE) [Télécharger l'article au format PDF]
> Réf. : Purse BV, Mellor PS, Rogers DJ, Samuel AR, Mertens PP, Baylis M., 2005. Climate change and the recent emergence of bluetongue in Europe. Nat Rev Microbiol. 3(2):171-8, février 2005 [Résumé en anglais]

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