jeudi 8 juin 2006

Le pesticide « Merit » est risqué pour la santé et l'environnement (CAP-Québec)

Dans un communiqué émis le 15 mai 2006, la Coalition pour une alternative aux pesticides (CAP) met en garde la population québécoise contre les risques pour la santé et l'environnement du pesticide "Merit". Cet insecticide, dont l'ingrédient actif est l'imidaclopride, est soupçonné d'avoir des effets néfastes pour les abeilles dans diverses régions d'Europe. Il est commercialisé au Québec pour lutter contre les vers blancs, à savoir les larves du hanneton commun (Phyllophaga anxia), du hanneton européen (Amphimallon majalis) ou du scarabée japonais (Popillia japonica), qui affectent les pelouses.

Malgré le nouveau Code de gestion des pesticides du Québec, qui 'en fait pas mention, le Merit est souvent utilisé abusivement comme "solution miracle et sécuritaire" par les entreprises professionnelles d'entretien des pelouses. Alors qu' il est vivement recommandé sur l'étiquette commerciale de ne pas cultiver de plantes comestibles dans l'année suivant l'application du Merit, la CAP dénonce l'absence d'avertissements pour les enfants qui jouent sur les pelouses traitées et les risques auxquels ils sont exposés.

L'imidaclopride est un insecticide néonicotinoïde (agoniste de la nicotine) systémique qui pénètre dans les plantes et est véhiculé dans la sève. L'insecticide et ses résidus toxiques peuvent persister jusqu'à 3 mois dans les gazons, plus d'une année dans les sols, mais aussi dans certains cas contaminer les nappes phréatiques. De plus, peu spécifique, il est aussi toxique pour les vers blancs que pour les auxiliaires de la lutte biologique (nématodes, guêpes parasitoïdes, etc.) qui aident à les contrôler, les abeilles pollinisatrices, mais aussi les oiseaux qui en consomment en grand nombre.

L'utilisation de cet insecticide est d'autant plus inutile qu' il est presque impossible d'éradiquer complètement les vers blancs. Il est donc préférable d'adopter des méthodes culturales préventives pour en limiter le nombre. Sur son site, la CAP propose aux adeptes inconditionnels des pelouses vertes d'autres solutions moins toxiques pour entretenir des "pelouses écologiques", et pour prévenir ou contrôler les insectes et maladies qui les ravagent. Enfin, il est important de souligner que l'abondance des surfaces gazonnées dans les banlieues et la campagne du Québec n'est pas favorable à la biodiversité, et que leur fertilisation abusive contribue à l'eutrophisation de nombreux lacs ! (OP) [Lire le communiqué de la CAP en format PDF]

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