jeudi 30 mars 2006

Le paludisme profite du réchauffement climatique

Le rôle des changements climatiques sur l'incidence des maladies transmises par les moustiques est un sujet très débattu dans la communauté scientifique. Selon une équipe de recherche dirigée par Mercedes Pascual (Université du Michigan), une petite hausse des températures pourrait expliquer en partie l’importante augmentation des cas de paludisme observée dans les hauts plateaux d'Afrique orientale (Kenya, Ouganda, Rwanda, Burundi) au cours des 50 dernières années. Les hauts plateaux africains dont les conditions climatiques sont peu propices au développement des moustiques étaient jusque là relativement épargnés par la malaria. En revisitant les données climatiques à l'aide de nouveaux modèles statistiques, les chercheurs ont montré que le réchauffement local de 0.5 C, enregistré sur 4 sites témoins depuis la fin des années 70, pourrait théoriquement conduire à une augmentation de 30 à 100% de la population de moustique vecteurs. Cependant, les chercheurs précisent que les changements climatiques ne sont pas les seuls facteurs en cause mais qu'ils doivent être pris en compte aussi minimes soient-ils. Le développement de la résistance aux traitements antipaludiques, le déplacement des populations humaines vers ces régions, leurs difficultés pour accéder aux services de santé et la perturbation des écosystèmes comme la déforestation sont aussi des facteurs à prendre en compte. (OP)
> Réf. : Pascual M., Ahumada JA., Chaves LF., Rodó X., Bouma M., 2006. Malaria resurgence in the East African highlands: Temperature trends revisited. Proc. Natl. Acad. Sci. USA, 10.1073/pnas.0508929103 Édition électronique avançée du 29.03.06 [Résumé en anglais] [Article en accès libre, PDF]
> Lire la nouvelle : Quand le paudisme profite du réchauffement (Sciences et Avenir.com 212.03.06)
> Voir aussi : Des études menées en Amazonie tissent le lien entre paludisme et déforestation (PESTInfos 09.02.06)

Paludisme et réchauffement climatique

Le rôle des changements climatiques sur l'incidence des maladies infectieuses transmises par les moustiques est un sujet très débattu dans la communauté scientifique. Selon une récente étude dirigée par Mercedes Pascual (Université du Michigan), le paludisme profiterait du réchauffement climatique. Ainsi, selon la chercheuse, une petite hausse des températures pourrait expliquer, du moins en partie, l’importante augmentation des cas de paludisme observée dans les hauts plateaux d'Afrique orientale (Kenya, Ouganda, Rwanda, Burundi) au cours des 50 dernières années.

Les hauts plateaux africains, dont les conditions climatiques sont peu propices au développement des moustiques, étaient jusque là relativement épargnés par la malaria. En revisitant les données climatiques à l'aide de nouveaux modèles statistiques, les chercheurs ont montré que le réchauffement local de 0,5 C, enregistré sur quatre sites témoins depuis la fin des années 70, pourrait théoriquement conduire à une augmentation de 30 à 100% de la population de moustique vecteurs. Toutefois, d'autres facteurs comme le développement de la résistance aux traitements antipaludiques, le déplacement des populations humaines vers ces régions, leurs difficultés pour accéder aux services de santé et la déforestation sont aussi des facteurs à prendre en compte.

Référence :

lundi 13 mars 2006

Chikungunya : la démoustication gouvernementale serait elle inefficace ?

Alors que l'épidémie de Chikungunya qui sévit depuis plus d'un an à la Réunion a passé la semaine dernière le cap des 200 000 cas et qu'elle semble s'étendre dans plusieurs archipels de l'océan indien (Maurice, Mayotte, Comores, Seychelles), les opérations d'éradication du moustique tigré Aedes albopictus, son principal vecteur, ne font pas l'unanimité au sein de la communauté scientifique. Dans un entretien qu'il a accordé à l'agence de presse Destination Santé, René Le Berre, entomologiste et fondateur de l'école française d'entomologie médicale de l'Institut de recherche en développement (IRD), dénonce les politiques "cosmétiques" de distribution de répulsifs anti-moustiques et soutient que les opérations de démoustication actuelles, lancées dans la précipitation par les autorités, sont vouées à l'échec. Dans un climat chaud et humide comme celui de la Réunion, les répulsifs sont en effet rapidement inefficaces. D'autre part, le "déluge d'insecticides chimiques", dont certains sont nocifs pour la santé et l'environnement (>Voir PESTInfos 27.02.06), ne peuvent parvenir à éradiquer complètement les moustiques adultes qui sont très résistants et qui par ailleurs restent très agressifs même lorsque leur densité de population est faible. L'entomologiste affirme même que les moustiques tigres sont contaminés par le virus du Chikungunya sur 5 générations ! Il existe pourtant d'autres solutions comme l'identification et la destruction des gîtes larvaires d'origine anthropique susceptibles de recueillir de l'eau (vieux pneus, canettes et bouteilles vides, récipients abandonnées, bâches de piscines, vases des cimetières, etc.) et que la femelle du Tigre asiatique affectionne particulièrement. A. albopictus qui s'est répandu depuis l'Asie jusqu'en Europe et en Amérique du Nord, suit en effet les déplacements de l'homme et s'adapte parfaitement bien aux gîtes que celui-ci lui procure en particulier les vieux pneus. La femelle albopictus est capable d'y déposer 3 à 4 pontes d'une centaine oeufs chacun au cours de sa courte existence (3 à 4 semaines maximum). À chaque ponte, elle doit nécessairement se nourrir d'un apport protéique en prélevant un "repas de sang" chez un animal à sang chaud. L'élimination de ces gîtes larvaires et leur traitement ciblé et répété au moyen de larvicides biologiques spécifiques comme le Bti (i.e. Bacillus thuringiensis variété israelensis) devrait cependant permettre de diminuer la densité de population des moustiques vecteurs et de réduire les risques de transmission à l'homme. Cependant, ce spécialiste qui a oeuvré pendant près de 15 ans dans la lutte contre l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest, prévient que la lutte antivectorielle sera longue et qu'elle doit intégrer de nouvelles connaissances sur la biologie de ce moustique, qui peut aussi véhiculer la fièvre de Dengue, et de son écologie sur le terrain. L'implication des communautés et des populations locales dans la lutte antivectorielle sera aussi une composante essentielle à son succès. (OP)
> Chikungunya : le moustique a de l'avance (Destination santé, 13.03.06)
> Chikungunya : la démoustication serait inutile ? (Notre-planète.info, 10.03.06)
> La démoustication à la Réunion mise en cause (Destination Santé - 01.03.06) : vous pouvez y écouter l'interview de René Le Berre (format Quick Time Player)
> Le moustique Aedes albopictus: un étonnant voyageur qui circule en pneus (AFP, 28.03.06)
À propos de l'épidémie de Chikungunya :
> Infection par le virus Chikungunya à l’Ile de la Réunion. Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire n°hors série (31 janvier 2006) : document PDF à télécharger sur le site de l'Institut de veille sanitaire
> Chikungunya : le retour des arboviroses ? (Science Actualités 03.03.06)

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...