Le rôle des changements climatiques sur l'incidence des maladies transmises par les moustiques est un sujet très débattu dans la communauté scientifique. Selon une équipe de recherche dirigée par Mercedes Pascual (Université du Michigan), une petite hausse des températures pourrait expliquer en partie l’importante augmentation des cas de paludisme observée dans les hauts plateaux d'Afrique orientale (Kenya, Ouganda, Rwanda, Burundi) au cours des 50 dernières années. Les hauts plateaux africains dont les conditions climatiques sont peu propices au développement des moustiques étaient jusque là relativement épargnés par la malaria. En revisitant les données climatiques à l'aide de nouveaux modèles statistiques, les chercheurs ont montré que le réchauffement local de 0.5 C, enregistré sur 4 sites témoins depuis la fin des années 70, pourrait théoriquement conduire à une augmentation de 30 à 100% de la population de moustique vecteurs. Cependant, les chercheurs précisent que les changements climatiques ne sont pas les seuls facteurs en cause mais qu'ils doivent être pris en compte aussi minimes soient-ils. Le développement de la résistance aux traitements antipaludiques, le déplacement des populations humaines vers ces régions, leurs difficultés pour accéder aux services de santé et la perturbation des écosystèmes comme la déforestation sont aussi des facteurs à prendre en compte. (OP)
> Réf. : Pascual M., Ahumada JA., Chaves LF., Rodó X., Bouma M., 2006. Malaria resurgence in the East African highlands: Temperature trends revisited. Proc. Natl. Acad. Sci. USA, 10.1073/pnas.0508929103 Édition électronique avançée du 29.03.06 [Résumé en anglais] [Article en accès libre, PDF]
> Lire la nouvelle : Quand le paudisme profite du réchauffement (Sciences et Avenir.com 212.03.06)
> Voir aussi : Des études menées en Amazonie tissent le lien entre paludisme et déforestation (PESTInfos 09.02.06)
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