mardi 22 juillet 2014

Des plantes pour lutter contre la malaria en Tanzanie

Dans les régions rurales d'Afrique, diverses plantes indigènes sont traditionnellement utilisées pour lutter contre les moustiques vecteurs de la malaria et d'autres parasitoses. En Tanzanie, ces plantes sont souvent les seuls moyens pour les communautés isolées de se protéger contre la malaria. Dans le but de connaître les pratiques de ces communautés et leurs relations avec les plantes pour lutter contre la malaria, des éthnobotanistes anglais ont interrogés plus de 200 personnes répartis dans quatre villages tanzaniens du district de Bagamoyo. Un peu plus de 40 % des villageois ont déclaré utiliser des plantes pour éloigner les moustiques et autres insectes piqueurs. Les résultats de l'enquête ethnobotanique révèlent qu'une grande diversité d'arbres, arbustes ou plantes herbacées sont utilisés.

Parmi les plantes les plus fréquemment citées par les villageois tanzaniens, on trouve le margousier (Azadirachta indica), les annones (Anona sp.),  l'anacardier ou pommier-cajou (Anacardium occidentale), des arbustes du genre Citrus, des plantes herbacées du genre Ocimum (proches du basilic), le manguier (Mangifera indica L.), le goyavier (Psidium guajava) et le cocotier (Cocos nucifera). À l'exception du goyavier, toutes ces plantes sont connues pour leurs propriétés insecticides, répulsives ou antiseptiques.

Il pourrait être intéressant de sensibiliser l'ensemble de la population à ces pratiques locales, dans le cadre des programmes de lutte contre la malaria. Combinée à l'utilisation systématique de moustiquaires, l'utilisation de plantes indigènes pourrait accroître l'efficacité de la lutte contre la malaria et contribuer à réduire l'épandage d'insecticides chimiques.


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« Neemtree ». Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

Les graines du margousier (Neemtree en anglais), dont on extrait l'huile de neem, contiennent un insecticide naturel de la famille des limonoïdes, l' azadirachtineé. En Afrique, le brulage de ses feuilles est aussi couramment utilisé comme répulsif pour chasser les moustiques.


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« Gui1 cashewfruit2 ». Sous licence Public domain via Wikimedia Commons.

Riche en flavonoïdes, en acide anacardique et en tanins, la pomme de cajou, est un excellent répulsif contre les moustiques et insectes piqueurs. On laisse habituellement la pomme coupée en deux pourrir à même le sol pour éloigner les insectes ou dans une mare pour tuer les larves de moustiques. La coque de la noix de cajou contient aussi une résine toxique qu'on peut utiliser comme insecticide naturel.  

Référence : 
  • Innocent E, Hassanali A, Kisinza WN, Mutalemwa PP, Magesa S, Kayombo E. Anti-mosquito plants as an alternative or incremental method for malaria vector control among rural communities of Bagamoyo District, Tanzania. J Ethnobiol Ethnomed. 2014 Jul 11;10(1):56. [PubMed]

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