mercredi 5 juillet 2006

Des coléoptères amateurs de tamaris

Plantes originaires des régions méditerranéennes, les tamaris (genre Tamarix) ont été introduits aux États-Unis d'Amérique au 19ème siècle. 2 des 8 espèces introduites, Tamarix parviflora et Tamarix ramosissma, ont proliféré à la faveur du développement agricole et de l'irrigation, et sont devenues envahissantes dans plusieurs états du Sud-Ouest (Colorado, Utah, Kansas, Texas, Nouveau Mexique, Wyoming, Arizona) où elles forment de vastes et denses colonies. Leur grande tolérance aux conditions climatiques les plus variées (chaleur, froid, sécheresse, inondations, salinité, etc.) et un profond système racinaire leur ont permis de coloniser plus particulièrement les bords des rivières, éliminant les saules et les peupliers indigènes. Accusée d'accroître la fréquence des feux et l'incidence des inondations, leur prolifération contribue aussi à épuiser les sources d'eau et à accentuer la salinité des sols (d'où leur nom de salt cedar en anglais). Pour réduire ces populations envahissantes, des méthodes de contrôle mécanique et des traitements chimiques au moyen d'herbicides tels que l'Imazapyr sont couramment utilisés. Depuis plusieurs années, les biologistes expérimentent aussi une méthode de contrôle biologique en faisant appel à une espèce exotique de chrysomèle, Diorhabda elongata (photo), dont les larves et adultes sont très friands de feuilles de tamaris. En fonction de la lattitude de leur origine géographique, plusieurs souches de D. elongata provenant de Chine, d'Europe (Grèce, Crête, etc.) ou du Moyen-Orient ont été testées avec plus ou moins de succès afin de déterminer celles qui sont les plus susceptibles de s'adapter aux conditions climatiques des différents états du Sud-Ouest. Des chercheurs du Texas Agricultural Experiment Station expérimentent actuellement une souche originaire de l'Ouzbékistan, probablement mieux adaptée aux conditions climatiques du Texas. Les chercheurs espèrent que les coléoptères ouzbeks seront de meilleurs prédateurs que ceux provenant de Grèce, qui après une bonne acclimatation se sont montrés nettement moins prolifiques. Espérons aussi que ce prédateur exotique ne devienne pas à son tour une espèce envahissante ! L'éradication des tamaris est toutefois contestée car ces petits arbres sont devenus, après la disparition des saules et des peupliers, les sites privilégiés de nidification du Willow flycatcher (Empidonax traillii extimus), une espèce d'oiseau actuellement menacée. (OP) ; Source : EurekaAlert! [Article en anglais]
> Galerie de photos du Texas Agricultural Experiment Station
> En savoir plus sur l'invasion des tamaris dans le Sud-Ouest des États-Unis (en anglais)

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