lundi 13 février 2006
L'agriculture durable favorise les rendements et les revenus des petits paysans
Photo : Cultures de maïs à Cuba, dans la région de Vinales (OP - juin 2000)
Malgré les récents progrès technologiques, la faim et la pauvreté continuent de se répandre dans le monde alors que l'agriculture productiviste, principalement basée sur les monocultures intensives, provoque de plus en plus d'effets néfastes sur l'environnement. L'agriculture durable repose sur le développement de technologies et pratiques culturales permettant d'améliorer la production des denrées agricoles sans affecter irréversiblement l'environnement. Une équipe internationale de chercheurs, dirigés par J. Pretty de l'université d'Essex a étudié 286 projets d'agriculture durable répartis dans 57 pays en voie de développement. Couvrant 37 M d'hectares (soit environ 3% de la surface cultivée des pays en voie de développement), ces projets ont impliqué 12.6 millions de paysan et leur famille. L'étude, publiée dans la revue Environmental Science and Technology, révèle que les rendements agricoles ont augmenté en moyenne de 79 % au cours des 10-15 dernières années.
Les techniques d'agriculture durable, basées sur une utilisation réduite de l'eau, une meilleure gestion des sols et des engrais, et une lutte phytosanitaire (contre les parasites et adventices) fondée sur la mise en valeur de la biodiversité de préférence aux pesticides chimiques, se sont révélées particulièrement profitables pour le maïs, le millet, les pommes de terre et les légumineuses dont les récoltes ont plus que doublé. En épargnant sur les pesticides et autres produits de synthèse, les paysans ont aussi vu leur revenu et leur moyen de subsistance augmentés. D'autre part, ces techniques de conservation permettent de capter et séquestrer plus de carbone de l'atmosphère, soit environ 0.35 t C ha-1 y-1, et donc de combattre le réchauffement climatique du à l'effet de serre. Selon les chercheurs, il n'est pas certain que l'agriculture durable puisse relever le défi de la faim dans le monde, mais sa propagation, qui nécessite la mise en place de nouvelles politiques et un support des institutions internationales, pourrait de toute évidence aider les paysans les plus pauvres de la planète. (OP) ; Sources : La Presse du 27.01.06, " L'agriculture durable, la solution ?", un article de Jean-Charles Côté disponible en ligne sur Cyberpresse.ca ; "Conservation agriculture boosts yields and incomes" (SciDev.Net 25.01.06) ; Réf. : Pretty J, Noble A D, Bossio D, Dixon J, Hine R E, Penning de Vries F W T and Morison J I L. 2006. Resource-conserving agriculture increases yields in developing countries. Environmental Science & Technology [Résumé en anglais]
jeudi 9 février 2006
Lien entre paludisme et déforestation
Deux études récentes menées en Amazonie ont démontré un lien entre la déforestation et un risque accru de la transmission du paludisme.
Selon la première étude réalisée au Brésil (1), les importantes coupes forestières pratiquées en Amazonie à des fins agricoles et d'urbanisation entraînent la multiplication des sites d'eaux stagnantes qui sont autant de gîtes de ponte des moustiques vecteurs de la maladie.
La seconde étude (2), menée au Pérou, montre que le taux de piqûre du moustique, Anopheles darlingi, le principal vecteur de la malaria en Amazonie, est près de 300 fois supérieur dans les zones déboisées et le long des routes forestières que celui mesuré en forêt. Selon Jonathan Patz, co-auteur de l'étude péruvienne, les politiques de conservation et de protection des forêts doivent être prises en compte dans les stratégies de prévention du paludisme.
Source : SciDevNet
Références :
Selon la première étude réalisée au Brésil (1), les importantes coupes forestières pratiquées en Amazonie à des fins agricoles et d'urbanisation entraînent la multiplication des sites d'eaux stagnantes qui sont autant de gîtes de ponte des moustiques vecteurs de la maladie.
La seconde étude (2), menée au Pérou, montre que le taux de piqûre du moustique, Anopheles darlingi, le principal vecteur de la malaria en Amazonie, est près de 300 fois supérieur dans les zones déboisées et le long des routes forestières que celui mesuré en forêt. Selon Jonathan Patz, co-auteur de l'étude péruvienne, les politiques de conservation et de protection des forêts doivent être prises en compte dans les stratégies de prévention du paludisme.
Source : SciDevNet
Références :
- (1) Caldas de Castro M., Monte-Mór RL., Sawyer DO, Singer BH., 2006. Malaria risk on the Amazon frontier. PNAS USA 2006 Feb; 10: 1073 [Résumé]
- (2) Vittor AY, Gilman RH, Tielsch J, Glass G, Shields T, Lozano WS, Pinedo-Cancino V, Patz JA., 2006. The effect of deforestation on the human-biting rate of Anopheles darlingi, the primary vector of Falciparum malaria in the peruvian Amazon. Am J Trop Med Hyg. 2006 Jan;74(1):3-11 [Résumé]
Libellés :
Déforestation,
Malaria,
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