mardi 20 juin 2006

Le Roseau commun, une plante envahissante au Québec ?

Le Roseau commun, ou phragmite commun (Phragmites australis), est une plante familière du réseau autoroutier du Québec. Ses "grandes tiges surmontées d'un plumeau" bordent en effet les autoroutes du Sud-Ouest de la province. Leur présence peut être perçue comme bénéfique, aussi bien au niveau de la sécurité routière (captation de la neige et de la poudrerie, diminution de l'éblouissement des phares des automobiles circulant en sens inverses, etc.) qu'au niveau écologique puisqu'il joue un rôle important dans la purification des eaux de drainage. Cependant, leur prolifération non maîtrisée peut aussi conduire à des nuisances, et à une surcharge de nettoyage et d'entretien des fossés de bords de route. En effet, les colonies de roseau peuvent constituer des haies de plusieurs kilomètres et obstruer l'écoulement des eaux et la vision des automobilistes.

Dans le Nord-Est de l'Amérique du Nord, le roseau est considéré est considéré comme une plante envahissante qui perturbe les milieux humides. Aux États-Unis, des colonies denses ont en effet envahi les marais, marécages et tourbières, menaçant la diversité végétale et offrant des habitats de mauvaise qualité pour la faune.

Des études ont montré que la prolifération des colonies de roseau était étroitement liée à l'expansion du réseau autoroutier Nord-américain. Les autoroutes québécoises, qui traversent de nombreux milieux humides, pourraient donc devenir "la première étape d'une invasion à grande échelle des milieux sensibles".

Plus récemment des études de caractérisation moléculaire ont démontré que l'invasion des marais américains résultait essentiellement de la multiplication d'un génotype européen au détriment du génotype indigène, suite à des perturbations anthropiques. L'analyse génétique de roseaux récoltés en bordures des autoroutes du Québec en 2004 révèle que la presque totalité (soit 99 %) est d'origine exotique. Pour remédier à cet envahissement et pour éviter que la biodiversité des milieux humides sensibles du Québec ne soit menacée, le Ministère du Transport du Québec et l'Université Laval ont mis en place un projet de recherche baptisé Phragmites. (Source : Agri-Réseau / Phytoprotection / Mauvaises herbes)

Pour en savoir plus :


Colonie de roseau commun sur l'Île des Sœurs, boisée Saint-Paul, Montréal (Québec). Olivier Peyronnet (04.2005). La prolifération de ces "grandes tiges beiges surmontées d'un plumeau se laissant bercer par le vent" menacerait les milieux humides et les écosystèmes sensibles du Québec

Aucun commentaire:

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...