Dans les années 1960-1980, les tributylétains (TBT), des composés organostanniques (à base d'étain) ont été largement employés comme algicide, fongicide, molluscicide et désinfectant dans les peintures antisalissures marines (antifouling), les systèmes hydrauliques industriels comme les tours de refroidissement et dans les traitements conservateurs du bois et de la pâte à papier. Libérés sous l'action de l'eau de mer sous forme d'hydroxydes, de chlorures ou de carbonates, les TBT qui ne sont pas biodégradables se sont accumulés progressivement dans les eaux et sédiments marins des zones portuaires, des estuaires et des littoraux à des concentrations toxiques pour la faune marine.
En particulier, ils sont très toxiques pour les mollusques filtreurs (coquille Saint Jacques, moules, huîtres) et les escargots marins qui les accumulent et les concentrent dans leurs tissus adipeux; à de très faibles concentrations, il affectent leur fécondation et leur développement embryonnaire, ont des effets masculinisants (imposex) sur les femelles de gastéropodes et entraînent l'épaississement de la coquille des mollusques bivalves (Ifremer 2008; UVED - Université de Nantes 2006). En France, le bassin ostréicole d'Arcachon a été particulièrement affecté par les TBT. Au Québec, le Fjord du Saguenay est aussi largement contaminé (Viglino L., thèse UQAR 2005).
Très toxiques et bioaccumulables, les peintures antisalissures à base de TBT sont désormais interdites par l'Organisation maritime internationale. Les TBT ont été remplacés, entres autres, par des herbicides de la famille des triazines comme la cybutrine qui ne sont pas eux mêmes sans risques pour l'environnement. Divers composés toxiques à base de cuivre ou de zinc ont aussi été utilisés. Des recherches sont actuellement menées pour trouver des molécules d'origine naturelle aux propriétés antisalissures et moins toxiques (Agence nationale de la recherche, BIOPAINTRO 2012).